Le Teck (Tectona grandis Linn.f.) de Côte d'Ivoire
Le Teck (Tectona grandis Linn.f.), originaire d'Asie du sud-est (Inde, Thaïlande, Laos et Myanmar) et présent en Indonésie depuis plusieurs siècles produit l'un des bois tropicaux les plus réputés au monde pour ses qualités technologiques de stabilité mécanique et son imputrescibilité à l'origine d'une très grande durabilité. Son marché international, en progression constante, est seulement limité par l'offre assurée en plus grande partie par le Myanmar (Natural Teak). Le bois de Teck est, de par ses propriétés particulières, associé traditionnellement à des utilisations très ciblées telles que la construction navale, mais aussi l'ébénisterie et l'ameublement de luxe et d'extérieur. Ce marché s'élargit sensiblement depuis le début des années 1990 avec l'arrivée d'importantes quantités de bois (grumes et débités) de plantation de petites dimensions provenant d'Asie mais aussi d'Afrique (Côte d'Ivoire, Tanzanie, Nigeria, etc...) et d'Amérique tropicale (Trinidad, Equateur, Costa Rica, etc...). Le Teck est la première essence de reboisement en Côte d'Ivoire avec plus de 52 000 hectares en 1998. Introduit en 1927, le Teck constitue un gisement ligneux hétérogène en âge et en qualité, inclus à 90% dans les Forêts Classées de l'Etat, sous la forme de grands blocs de reboisements gérées par la Société de Développement des Forêts (SODEFOR) et à 10% dans le domaine rural, éparpillées sur de petites surfaces (de moins d'un hectare à 10 hectares). Le marché du Teck ivoirien connaît un essor considérable depuis 1995 principalement avec le développement des exportations de grumes vers l'Asie et en particulier vers l'Inde, qui est le moteur de cette évolution récente. La Côte d'Ivoire est sans doute aujourd'hui le premier producteur de Teck africain avec plus de 100 000 m3 de bois vendu en 1998 à un prix moyen de 145 000 F.CFA (US$ 252). L'exploitation et l'intensification des plans d'aménagement des Teckeraies ne s'accompagne pas, malgré la volonté politique, d'une transformation locale des bois pour des raisons essentiellement technico-économiques: structure industrielle inadaptée aux petits diamètres des billes, faible rendement, nombreux défauts, orientations du marché, etc... Acclimaté dans la plupart des régions écologiques de la Côte d'Ivoire, le Teck connaît dernièrement une extension géographique importante avec la réalisation des nombreuses plantations. Pour la première fois dans l'histoire de la foresterie en Côte d'Ivoire, les exploitants et les industriels participent à l'effort de reboisement dans le cadre de la Réforme Forestière mise en oeuvre depuis 1995. C'est par ailleurs l'espèce forestière privilégiée par les acteurs privés (cadres, fonctionnaires, villageois) qui investissent dans le Teck, montrant, en parallèle des reboisements des industriels dans le domaine rural, les prémices d'une foresterie privée en Côte d'Ivoire dominée jusqu'à présent par le monopole de la SODEFOR. Les défis du Teck ivoirien sont nombreux tandis même que la ressource forestière atteint un seuil critique. Ils ne pourront être relevés que par un effort partagé par toutes les parties prenantes dans un même esprit de reconstitution de la forêt ivoirienne. Le Teck, qui reste un bois de qualité supérieur, présente en Côte d'Ivoire deux orientations commerciales stratégiques: l'exportation de grumes vers l'Asie, orientation accentuée par l'intensification de la sylviculture de la SODEFOR (cycles d'exploitation de 20-25 ans) et le marché intérieur de bois de feu et de bois de service pour les sous-produits d'exploitation. S'agit-il véritablement de marchés porteurs .
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Format: | thesis biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
ENGREF
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Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/541269/ |
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