Diversité et agriculture dans les pays en développement : pistes de réflexion sur les priorités et stratégies pour la recherche française

Changement de mission de la RAD : jusque dans les années 1990, la recherche a mis l'accent sur l'augmentation massive des productions pour les principales espèces cultivées (contribuant ainsi à un appauvrissement de la biodiversité agricole) ; la mission de la recherche pour le développement a pris depuis une orientation multidimensionnelle en s'engageant à contribuer à une réduction de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition par une amélioration durable de la productivité des ressources agricoles, forestières et marines. Changement de contexte : Le traité international sur les ressources génétiques d'une part, l'émergence de nouveaux acteurs dont les organisations régionales et sous régionales de recherche, le lancement de grands programmes mondiaux avec un partenariat large et diversifié comme par exemple les " challenge programmes ", sont autant de facteurs qui viennent aujourd'hui modifier le contexte dans lequel évoluent les recherches sur la diversité agricole. Une nouvelle efficacité : les nouvelles technologies et particulièrement les applications de la génomique fonctionnelle ouvrent de réelles perspectives pour l'utilisation d'une plus grande diversité dans l'amélioration des plantes cultivées et pour la diversification des cultures chez les petits agriculteurs du Sud. La complexification des enjeux de la recherche impose toutefois de plus en plus d'intégrer les disciplines des sciences de la nature - la " biologie intégrative " constituant un premier niveau de mise en synergie - et au-delà d'intégrer celles-ci avec les sciences sociales et économiques. Des choix stratégiques : Aucun opérateur ne peut agir seul ni être présent partout. Si le système international décide d'ouvrir ses recherches à de nouvelles plantes cultivées, répondant aux besoins et demandes pressantes des agriculteurs pauvres du Sud, il ne pourra le faire que dans le cadre d'un partenariat élargi dans lequel la France devrait avoir un rôle important à jouer. Notre principal avantage comparatif, en complémentarité de ce que font les autres acteurs, se situera sans doute en amont des recherches appliquées réalisées par ceux qui oeuvrent sur le terrain, au Sud. Les efforts pourraient donc se concentrer sur des recherches génériques, appuyées par quelques " études de confirmation " (proof of concept) sur des sujets emblématiques. Conclusions - les modes opératoires : si produire plus, dans des environnements favorables, pouvait résulter d'une recherche relativement simple, améliorer les conditions de vie des petits agriculteurs des zones marginales exige une réelle pluridisciplinarité et une ouverture des partenariats encore largement à concrétiser dans les organismes français de recherche.

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Bibliographic Details
Main Authors: Charrier, André, Savidan, Yves, Glaszmann, Jean-Christophe
Format: article biblioteca
Language:fre
Subjects:A50 - Recherche agronomique, recherche, institution de recherche, politique de la recherche, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6513, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6514, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6515,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/532845/
http://agritrop.cirad.fr/532845/1/ID532845.pdf
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