Emergence de la fièvre West Nile en Camargue

De 1994 à 1998, des émergences ou ré-émergences de la fièvre de West Nile, endémique au sud du Sahara, se sont produites dans six pays du bassin méditerranéen dont la France avec une épizootie apparue en Petite Camargue (Hérault et Gard) en été 2000. Ces régions ont donc acquis la capacité d'héberger un nouvel organisme pathogène dangereux pour la santé humaine et animale. Le cycle de cette maladie, qui peut atteindre les hommes et les chevaux, comprend des moustiques hématophages, principaux vecteurs, et des oiseaux, réservoirs obligatoires du virus. Pour évaluer les risques d'émergence de cette fièvre de West Nile en relation avec les changements climatiques, le rôle des moustiques et des oiseaux dans le cycle de la maladie doit d'abord être précisé. En Camargue, le virus peut être introduit au printemps par les oiseaux migrateurs qui se concentrent dans les marais d'eau douce, après avoir été contaminés en hiver dans les zones humides d'Afrique de l'Ouest. Grâce aux moustiques vecteurs, le virus peut ensuite passer à des oiseaux nicheurs locaux, chez lesquels il se multiplie. Au printemps 2000, l'amplification du cycle a été suffisante pour que l'aire de répartition du virus puisse s'étendre aux zones sèches de l'intérieur, La maladie de West Nile s'est alors déclarée chez les chevaux de fin août à fin octobre 2000, à la période où les oiseaux sont toujours très abondants en région méditerranéenne: en août et septembre les populations d'oiseaux sédentaires sont abondantes, les oiseaux nicheurs migrateurs ne sont pas tous partis et le passage post-nuptial des migrateurs qui reviennent du nord se fait essentiellement d'août à octobre. Comme les moustiques vecteurs sont aussi toujours très abondants à cette période, des conditions très favorables à la circulation et à la diffusion du virus de West Nile sont très probablement réunies chaque année en fin d'été. La phase critique pour une installation réussie du virus en région méditerranéenne doit donc se situer au printemps, quand les moustiques et les oiseaux sont moins nombreux. Les changements climatiques observés depuis le début des années 1990 peuvent perturber les cycles épidémiologiques. Le réchauffement du climat, en agissant sur l'abondance des moustiques vecteurs et sur les migrations des oiseaux pourrait accroître les risques de bonne coïncidence entre vecteurs et réservoirs du virus West Nile et donc de nouvelles émergences de la maladie. (Texte intégral)

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Bibliographic Details
Main Author: Balança, Gilles
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CNES
Subjects:L73 - Maladies des animaux, maladie des animaux, virus des animaux, fièvre, maladie de l'homme, transmission des maladies, maladie transmise par vecteur, insecte nuisible, oiseau, cycle de développement, cheval, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_426, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_32849, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_10810, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_29198, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2329, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_34142, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5729, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_935, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4317, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3668, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4698, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3081,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/512877/
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