La contrainte saline chez les fruitiers ligneux et en particulier chez les agrumes : réponses physiologiques et génétiques
La satisfaction des besoins alimentaires d'une population sans cesse plus nombreuse imposant le recours à l'irrigation de surfaces agricoles nouvelles se traduit par une augmentation de la salinisation secondaire consécutive à des pratiques agricoles inappropriées. Dans le bassin méditerranéen des espèces sensibles comme les fruitiers ligneux, et en particulier les agrumes, sont menacés par la salinisation à des niveaux peu élevés (sels totaux < 1500 mg/1, SAR < 4, CE < 1,7 dS/m, [Cl-] < 200 à 250 mg/1). Cette sensibilité se traduit par un arrêt de la croissance et l'accumulation dans les feuilles de Na+ et Cl- au-delà des seuils de toxicités entraînant leur nécrose et leur abscission. On distingue parmi les agrumes des types excluants ou incluants vis-à-vis de ces ions. Les excluants de Cl- sont les plus tolérants à la salinisation. Des mécanismes d'adaptation sont mis en oeuvre sous la forme de l'augmentation d'activités enzymatiques à fonctions antioxydantes (SOD) ou de l'ajustement osmotique par la synthèse de solutés organiques (proline, choline, glycine-bétaïne). En l'absence de contraintes, ces osmoprotecteurs sont également présents à des valeurs élevées, comme c'est le cas pour la proline avec des teneurs avoisinant 100 micromol/g de M.S.. L'élucidation des mécanismes de résistance (exclusion, ajustement osmotique) leur utilisation comme marqueurs biochimiques et l'étude de leur héritabilité sont autant d'informations nécessaires à l'améliorateur. Les progrès récents accomplis dans le domaine des biotechnologies et leur application aux agrumes permettent d'espérer l'obtention de nouveaux hybrides résistants aux principales contraintes biotiques et abiotiques.