Indemnisation des paysans touchés par l'ESB

La Commission européenne a permis aux autorités de la Rhénanie-Westphalie de verser des aides aux éleveurs de bovins pour les indemniser des pertes de revenus qu'ils ont subis avec la crise de l'ESB. De telles aides au revenu ne sont normalement pas autorisées par la réglementation communautaire, mais on a estimé que les circonstances exceptionnelles créées par la crise de la 'vache folle' justifiaient ces indemnisations. Le total de l'aide versée qui a été annoncé le 12 mars était relativement faible (1 million d'euros) ; un programme d'aide similaire, d'un montant de 75,5 millions d'euros en faveur des éleveurs français, a été approuvé le 3 avril et un autre le 12 avril (4,8 millions d'euros) en faveur de leurs homologues luxembourgeois. Comment: Depuis 2000, les cours de la viande bovine européenne ont chuté de 20%. La Commission a estimé que cette baisse était due pour les deux tiers à la réduction du prix d'intervention du boe uf décidée dans le cadre de la réforme du secteur bovin. Les éleveurs de bovins ont été indemnisés pour cette baisse des cours, grâce au relèvement du montant des aides directes qui leur sont versées. Ce recul des cours a été attribué pour un tiers aux crises de l'ESB et de la fièvre aphteuse, pour lesquelles les éleveurs n'ont été que dernièrement indemnisés. Aujourd'hui, la situation a évolué et différents programmes nationaux d'aides ont été approuvés par la Commission à titre exceptionnel. La situation des éleveurs de bovins européens contraste nettement avec celle de leurs homologues des pays ACP qui ont vu leurs recettes d'exportations vers l'UE exprimées en devises chuter de 28 à 30% selon les morceaux de viande exportés. Dans le cas de la Namibie, la baisse des recettes en 2001, par rapport à la période d'avant la réforme de la PAC, a entraîné une perte de revenus d'environ 60 millions de dollars namibiens. Ce qui a conduit les exportateurs de viande bovine de l'Afrique australe à réclamer une série de mesures commerciales compensatoires, parmi lesquelles : * l'abolition des 8% de taxes restant à percevoir sur les exportations ACP de viande bovine, qui coûtent aujourd'hui aux producteurs ACP environ 0,1 euro le kilo de viande exportée ; * l'élargissement de la gamme des produits bovins pouvant être exportés dans le cadre du protocole sur le boe uf, ce qui permettrait l'exportation de produits à forte valeur ajoutée et réduirait la dépendance vis-à-vis du secteur des matières premières qui est en forte baisse ; * la réforme des accords régissant l'octroi des licences pour permettre une plus grande souplesse de réaction aux signaux des marchés. Voilà le genre de questions pertinentes que pourrait aborder le Groupe ACP avec la Commission européenne pour s'assurer que les pays ACP countries tirent bien parti de leurs relations commerciales privilégiées avec l'UE, malgré la réforme de la PAC qui érode progressivement les préférences commerciales dont ils bénéficient aujourd'hui.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2002
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/64311
http://agritrade.cta.int/fr/Archives/Newsletter-Agriculture/2002/Juin-2002
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