Analyse de la Commission sur la situation internationale du sucre

En septembre 2003, la Commission européenne a publié un document sur la situation internationale du marché du sucre. Ce document propose une analyse complète du contexte international dans lequel l'UE examine les différentes options de réforme du secteur du sucre. Le sucre est modérément important dans l'agriculture de l'UE. Il représente 1,4% des zones agricoles cultivées, 1,6 à 1,8% de la production agricole totale, 3,5% des exportations de produits agroalimentaires et il fournit des revenus à 230 000 exploitations. La betterave à sucre ne représente toutefois que 10% des terres cultivées, en moyenne, dans ces exploitations, bien que les agriculteurs tirent un meilleur revenu de la betterave à sucre que de bien d'autres cultures. La production de l'UE varie entre 15 et 18 millions de tonne d'équivalent de sucre raffiné. Avec l'élargissement de l'UE, les surfaces cultivées pour la production de sucre augmenteront probablement de 30% et la production de sucre de 15%. Toutefois, certains Etats-membres de l'UE et certaines régions sont plus dépendants du sucre que d'autres. L'Allemagne et la France assurent plus de la moitié de la production de sucre de l'UE à 15, l'Italie et le Royaume Uni environ 8% chacune. L'UE est un exportateur net de sucre, avec des exportations s'élevant à environ 5,3 millions de tonnes et des importations de l'ordre de 1,8 millions de tonnes. Elle est donc un 'acteur majeur sur les marchés mondiaux du sucre'. Le document note que l'UE assure 13% de la production mondiale, 12% de la consommation mondiale, 15% de l'ensemble des exportations et 5% des importations mondiales. Depuis 1996, le Brésil et l'Inde rivalisent avec l'UE pour la position de premier producteur mondial de sucre et le Brésil domine désormais les exportations mondiales avec environ un quart du marché alors que l'UE est passée à la deuxième place. Le commerce mondial de sucre représente environ 30% de la production mondiale, ce qui signifie que les prix internationaux sont très importants pour les exportateurs de sucre à faible coût. Depuis 1995 les prix de ces sucres ont tendance à baisser, en raison notamment des stocks excessifs actuels, qui s'élèvent à près de la moitié de la consommation mondiale. Cette tendance crée une grande volatilité des prix, provenant d'une production non flexible, des liens étroits entre les prix du sucre et les prix mondiaux du pétrole et de la concentration des exportations de sucre dans un petit nombre de pays - le Brésil, l'UE, l'Australie, la Thaïlande et Cuba représentant 70% des exportations mondiales. Les prix du sucre blanc sont moins soumis à la volatilité que ceux du sucre brut. Le Panorama OCDE du sucre pour 2003 prévoit des prix internationaux de l'ordre de 172 € la tonne en 2008/09, en baisse de 13% par rapport à la moyenne de la période 1997/98 - 2001/02. Cette médiocre situation du marché s'explique par 'l'augmentation de l'offre de sucre, les exportations en provenance des pays à faibles coûts de production et la poursuite de niveaux élevés de soutien et de protection dans la plupart des pays de l'OCDE). Comment: La comparaison entre l'importance relative du sucre dans les économies des pays ACP et dans l'agriculture de l'UE est bien illustrée par la situation du Swaziland, où le sucre représente 65% des revenus générés par le secteur agricole, l'essentiel des bénéfices d'exportation et où il constitue une composante essentielle de la production de valeur ajoutée. La position de l'UE sur les marchés mondiaux doit être analysée en prenant en compte les prix de l'UE, qui sont trois fois plus importants que ceux du marché mondial et des coûts moyens de production de l'UE, qui s'élèvent au double des prix du marché mondial. La position dominante de l'UE dans le marché mondial du sucre est donc une sorte d'anomalie. C'est le régime du sucre de l'UE qui rend la production de l'UE indépendante du prix international du sucre. En fait, la production 'C', qui doit être exportée sans restitutions à l'exportation, a atteint des niveaux élevés sans précédents malgré le faible prix international du sucre au cours des années récentes. Si les prix internationaux se redressent et offrent aux pays ACP une protection contre les pertes de revenus qu'ils subiraient en raison de la réforme du secteur du sucre de l'UE, alors celle-ci devra concevoir des réformes telles qu'elles mettent fin à ses exportations de sucre 'C'. Ceci devrait quelque peu détendre la situation du marché mondial et soutenir les prix. Compte tenu de la faible volatilité des prix du sucre blanc, les producteurs ACP à faible coûts pourraient obtenir certains avantages en augmentant leur production et en développant les marchés régionaux pour le sucre blanc. Ceci demandera toutefois la formulation de régimes commerciaux qui empêchent le sucre blanc raffiné de l'UE de dominer ces marchés. La réforme du secteur du sucre de l'UE pourrait même créer des possibilités d'exportations de sucre blanc pour certaines régions du monde comme l'Afrique du Nord et le Moyen Orient.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2003
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/64239
http://agritrade.cta.int
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