Bilan des négociations de l'OMC sur l'agriculture

Le Comité de l'agriculture de l'OMC a tenu une réunion formelle le 1er juillet 2003 pour dresser le bilan de la situation, après l'échec du bouclage des négociations au terme du délai de référence du 31 mars 2003. Cet état des lieux a montré que la position des membres n'a guère varié, même si l'accord sur la réforme de la PAC donne quelque raison d'espérer. De nombreux pays (ceux de l'UE, la Suisse, la Norvège, le Japon et la Barbade) ont insisté sur la nécessité d'une nouvelle mouture du texte concernant les modalités de libéralisation (notamment la façon d'aborder les questions concernées). En revanche, d'autres pays comme l'Égypte, le Zimbabwe et l'Ouganda, ont trouvé la mouture actuelle acceptable. Les débats ont notamment porté sur le projet de clause de sauvegarde spéciale autorisant les pays en développement à refuser toute hausse brutale des importations, mais aucun accord n'a pu être obtenu. Le concept de 'produits spéciaux' - grâce auquel les pays en développement peuvent opter pour des réductions inférieures à celles normalement appliquées - a également été réexaminé. Des désaccords ont néanmoins été notés en ce qui concerne la définition des produits spéciaux, certains États membres de l'OMC préférant que l'on tienne compte de critères objectifs (les pays de l'Amérique latine et du « Groupe de Cairns ») et d'autres (l'Indonésie, la Chine et l'Inde), que cette définition soit laissée à l'appréciation de chaque pays en développement. Comment: Le débat autour des clauses de sauvegarde spéciale revêt une importance particulière pour les pays ACP, notamment ceux de l'Afrique, puisqu'ils offrent de plus en plus des débouchés aux exportations de produits simples à valeur ajoutée en provenance de l'UE. Pour de nombreux pays ACP, le renforcement des industries locales de production de ces denrées constitue la première étape nécessaire au développement industriel. Les prix très compétitifs des exportations communautaires, qui s'expliquent par le montant élevé des aides directes versées par l'UE à ses agriculteurs, constituent par conséquent une menace potentielle pour le développement de ces industries dans plusieurs pays ACP. De même, le débat autour des « produits spéciaux » présente un grand intérêt pour les pays ACP, car la plupart d'entre eux tirent l'essentiel de leurs recettes d'exportation d'une seule matière première. Dans certains cas, le fonctionnement des marchés desservis est faussé par les programmes d'aides publiques mis en oeuvre dans les pays de l'OCDE (par exemple, dans le secteur du coton) ; dans d'autres, l'oligopole exercé sur le marché d'un produit donné (par exemple, le café) permet de faire baisser les revenus des agriculteurs ACP ; dans d'autres cas, enfin, les changements intervenus dans la façon d'octroyer l'aide publique (notamment l'abandon de la politique de soutien des prix en faveur des paiements d'aides directes) contribuent à accroître la compétitivité des exportations de l'UE (pour les céréales, par exemple), avec des conséquences potentiellement catastrophiques sur la sécurité alimentaire. Dans ce contexte, il importe que les pays ACP cherchent rapidement à bénéficier de mesures de sauvegarde à la fois simples et efficaces mais aussi d'un traitement spécial, s'ils ne veulent pas que leur agriculture soit pénalisée par la nature changeante des aides publiques versées aux agriculteurs de l'UE et d'autres pays de l'OCDE.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2003
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/63959
http://agritrade.cta.int/fr/Archives/Newsletter-Agriculture/2003/Aout-2003
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