L'importance du facteur humain

Nous sommes à l’ère des réseaux. Vous pouvez joindre n’importe qui sur terre, en passant au maximum par trois intermédiaires et sans même utiliser les mass-médias. Ce simple calcul était la litanie du ' réseauteur ' des années 1970 et 1980 quand les réseaux sont devenus dominants — mais il ne fonctionne pas toujours, notamment pour les échanges d’information et de savoir agricoles. Le CTA a été fondé en 1984 à l’aube de cette ère, mais dans le contexte et avec les valeurs de l’ère précédente telles que précisées dans la Convention de Lomé, elle-même adoptée au milieu des années 1970. Aujourd’hui, alors qu’il approche de son vingtième anniversaire, le Centre a évolué pour devenir une véritable organisation en réseau. Le monde dans lequel il travaille et les secteurs agricoles qu’il sert dans les pays ACP ont récemment changé de façon significative. L’Accord de Cotonou a succédé à la Convention de Lomé, les interventions de l’État ont diminué et la société civile s’est développée, les hiérarchies se sont fondues dans des ' organisations plates ', les partenariats sont de mise partout et les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont révolutionné la vie et les relations de beaucoup de gens. Les besoins des publics du CTA en information ont changé en nature et en volume. Les réponses à ces besoins aussi. On ne s’étonnera donc pas que le Centre ait réévalué et recentré ses activités dans un nouveau plan stratégique et un cadre d’action pour la période 2001-2005. Multiplication Selon Carl B. Greenidge, le directeur du CTA que nous avons interviewé pour Spore, ce plan marque un changement d’accent dans les objectifs centraux du CTA. La fourniture directe d’information continuera, parfois de façon plus compacte mais toujours plus précise, avec des mesures visant à optimiser son efficacité. Le Centre aidera davantage les partenaires et bénéficiaires à se brancher sur les réseaux et à interagir avec les autres acteurs, en améliorant leurs compétences en gestion de l’information et de la communication. Le vrai changement stratégique du plan réside dans l’usage délibéré d’une démarche ' multiplicatrice '. Le CTA cherchera à multiplier l’impact de son travail, à travailler avec des bénéficiaires qui peuvent multiplier la valeur de l’information qu’ils utilisent en la partageant avec d’autres, et à renforcer les capacités multiplicatrices de ses partenaires. Concrètement, cela signifie travailler, directement ou indirectement, avec des organisations à tous les niveaux, régional, national ou local — des ministères aux organisations paysannes ou aux groupements féminins. Dans la mesure où une organisation est constituée d’individus qui travaillent ensemble, on ne peut pas dire que le CTA ne travaillera pas avec des individus, mais il ne le fera que dans un contexte collectif où le partage de l’information est organisé. La façon dont cela se fera dépendra de chaque situation, ce que M. Greenidge appelle ' un cheval différent pour chaque type de course '. Numérique Le deuxième changement du plan consiste à mobiliser davantage les TIC ' modernes ' pour préparer, traiter et diffuser l’information, tout en continuant à utiliser les outils plus classiques. En clair, cela signifie utiliser plus l’édition électronique, les réseaux informatiques ainsi que des médias comme la radio et, si possible, les satellites. Un projet en cours de préparation prévoit, dans un proche avenir, la distribution de Spore par satellite en plus de ses versions imprimée et électronique. Le plan décrit trois départements déjà opérationnels depuis plusieurs mois : le département Produits et services d’information, le département Services et canaux de communication et le département des Techniques et systèmes de gestion de l’information et de la communication (GIC). Ces activités sont soutenues par des services groupés dans un département Planification et services communs compétent pour des ' questions transversales ' comme les TIC, le capital social et le genre communes à l’ensemble des activités du Centre. C’est une manière de mieux sensibiliser le personnel aux questions générales et de renforcer ainsi ses compétences. Une autre consiste à organiser des séminaires internes ; le thème du genre et celui des organismes génétiquement modifiés y ont déjà été abordés. Cependant, le volet le plus significatif du plan est la reconnaissance de l’importance du facteur humain dans les réseaux. De nombreuses institutions ont une vue limitée des réseaux, considérant ceux-ci seulement comme des relations mécaniques entre des institutions ou des ordinateurs reliés les uns aux autres. Le plan stratégique du CTA va, heureusement, plus loin. Selon M. Greenidge, ' il s’agit d’utiliser les réseaux sociaux. Pour que le partenariat prenne tout son sens, nous devons mieux utiliser les réseaux informels dans lesquels les populations rurales coopèrent'. Voilà un bon exemple de la ' créativité ' qu’il appelle de ses vœux pour le Centre. Une autre de ses attentes concerne Spore : ' Spore doit interpeller davantage les lecteurs en termes de contenu et soulever plus de questions plutôt que de (seulement) proposer un traitement 'non polémique’ de l’information. ' Message bien reçu, et bien doux à nos oreilles !

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2002
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/63363
https://hdl.handle.net/10568/99671
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