Et toc sur les tiques !

Les maladies transmises par des tiques sont le cauchemar de tous les éleveurs. Avec la babésiose bovine, la cowdriose, l’anaplasmose et la theilériose, aucune zone (sub)tropicale n’est épargnée par ces maladies mortelles. Plusieurs méthodes de lutte ont fait montre d’une certaine efficacité. L’immersion régulière du bétail dans des bains de produits acaricides (insecticides adaptés aux tiques) a permis d’éradiquer la theilériose de la plus grande partie de l’Afrique australe. Mais cette méthode est très coûteuse en travail et en argent. De plus, les immersions n’éliminent que les tiques. Il y a bien d’autres parasites et toute interruption dans les immersions risque de déclencher une nouvelle poussée de la maladie. Les acaricides constituent également un risque pour la santé humaine et pour l’environnement. Leur utilisation n’est plus encouragée et il est nécessaire, en tout état de cause, d’en changer tous les deux ans au moins. Les chercheurs soulignent aussi qu’une éradication totale des tiques empêchera les animaux de développer certaines résistances. Ce n’est qu’à partir de 1990 que la recherche s’est intéressée aux pratiques traditionnelles de lutte contre les tiques en Afrique. Des chercheurs de l’Université de Nairobi ont inventorié une série de méthodes : acaricides artisanaux fabriqués à partir d’une mixture de poivre, feuilles de tabac et savon bouillis ; enlèvement manuel des tiques pendant les traites ; élevage de poulets (prédateurs des tiques) avec le bétail ; et suppression du pâturage ou pâturage seulement entre 10 et 15 h quand l’activité des tiques est réduite L’institut de recherche sur la santé animale (LHRI), à Tororo, Ouganda, étudie des espèces de Stylosanthes et Gynandropsis gynandra, deux plantes qui ont une action répulsive sur les tiques dans les pâturages. La seconde est aussi consommée comme légume dans les zones rurales d’Afrique de l’Est. Les poils visqueux de sa tige empêchent les tiques de monter sur le sommet et de s’installer sur le bétail en pâture. D’autres végétaux, dont Commiphora erythraea, C. myrrh et C. holtziana, contiennent des huiles essentielles qui possèdent des propriétés répulsives sur les tiques. Le LHRI souligne toutefois que ces recherches ne constituent qu’une première approche et qu’il faut les poursuivre, de toute urgence, pour mettre au point des mesures de lutte contre les tiques, plus fiables et plus accessibles. [caption] La tique adulte Ixodes scapularis, pas plus grande qu’un grain de sésame.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2003
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/63121
https://hdl.handle.net/10568/99676
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