Le comité consultatif du CTA cautionne l’évolution du Centre

Le comité consultatif du CTA a tenu sa réunion annuelle pendant la première semaine de juin au siège de l’organisation à Wageningen (Pays-Bas). Composé de trente membres, ce comité représente les six régions du groupe ACP et tous les États membres de l’Union européenne. Selon le professeur John Perfect, directeur de l’Institut des ressources naturelles (NRI) et délégué par le gouvernement du Royaume-Uni, il s’agit d’un 'organe unique' dont le savoir et l’expérience collectifs représentent un investissement majeur dans les travaux du CTA. La tâche du comité consultatif, comme le souligne M. Colin Bully de la Dominique, est de conseiller le Centre sur les meilleures manières de remplir son mandat et d’assurer que les agriculteurs des pays ACP bénéficient des services les plus performants. Cette tâche, le comité la remplit dans un contexte où l’agriculture ACP évolue énormément tout comme les activités de recherche et de développement menées dans l’Union européenne. Cette année, ce contexte est en outre marqué par la renégociation très complexe de la Convention de Lomé. Cet accord entre les États membres de l’Union européenne et les 71 pays du groupe ACP est le moteur du CTA puisqu’il est à l’origine de sa création. L’actuelle convention, de même que l’actuel mandat du CTA, expire en février 2000 et on tend à penser que l’accord sera reconduit avec certaines modifications. Les parties à la négociation (ACP et UE) considèrent que la contribution du CTA est positive. Le président sortant du comité, M. Wim van Vuure de l’Université et du Centre de recherche de Wageningen, délégué du gouvernement des Pays-Bas, a confié à Spore que le CTA avait de 'très fortes chances' de voir son mandat reconduit. S’adapter au changement n’est pas nouveau pour le comité consultatif : il a accompagné le CTA dans sa mutation, quand son rôle, attribué à sa création en 1983 et qui était de fournir des information aux États ACP pour les aider dans leur développement agricole et rural, s’est modifié. Ces attributions (fournir et gérer l’information) constituent toujours une activité principale, mais on reconnaît aujourd’hui que le CTA s’est mué en facilitateur et médiateur, toujours plus soucieux de renforcer les capacités de ces pays. Qu’ils soient du Nord ou du Sud, les membres du CTA insistent tous sur ce rôle. M. Bully voit dans le CTA une 'porte d’accès' et un 'conduit', et le professeur Perfect parle d’une 'interface' qui appuie les pourvoyeurs d’informations nationaux et régionaux et, par la même occasion, aide les forums régionaux, y compris en Europe, à s’unir et à regrouper leurs activités. Le comité est aussi unanime concernant les bénéficiaires finaux de ces actions (les agriculteurs des pays ACP), mais pense que le Centre devrait également servir les intermédiaires et les décideurs, en se concentrant encore plus sur le renforcement des capacités. Le comité est cependant d’avis qu’il n’appartient pas au CTA de participer aux décisions politiques, mais qu’il devrait plutôt s’assurer que les décideurs détiennent les outils leur permettant de mieux gérer et évaluer les informations dont ils disposent. L’attention accrue accordée à la lutte contre la pauvreté, thème actuellement au centre des débats sur le développement — et notamment de la renégociation de la Convention de Lomé—, est clairement apparue dans les délibérations du comité consultatif. C’est précisément dans ce domaine que le rôle du comité prend tout son éclat. Mme Tsakani Ngomane, d’Afrique du Sud, assumant son rôle de nouveau président, a fait remarquer que le CTA, en plaçant la lutte contre la pauvreté au cœur de son action, mettra forcément les questions relatives au rôle des femmes au centre de ses préoccupations. Cela ne manquera pas de stimuler le débat et de nouvelles réflexions sur qui sont réellement les utilisateurs, les clients principaux et les bénéficiaires, débat dont les deux lettres de lecteurs reproduites sur cette page donnent un aperçu. Non pas que l’opinion de Mme Tsakani Ngomane soit contestable : les femmes sont bien les clients principaux et il est grand temps de prendre des mesures qui encourageront les hommes à céder la place. Cette nouvelle orientation n’annonce en rien une polarisation sur les questions de genre, mais correspond simplement à un désir de respecter les besoins des clients et de fournir de vraies réponses. Il est clair que ce n’est pas le moment d’envisager pour l’agriculture ACP, au-delà de mars 2000, un scénario sans le type de services que le CTA a développés avec l’aide du comité consultatif. On peut en fait dire que leur travail ne fait que commencer.

Saved in:
Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1999
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/62018
https://hdl.handle.net/10568/99655
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!