Nouvelles technologies de l'information et de la communication : une révolution remarquable !

La moitié du monde attend la tonalité. Mais plus pour longtemps. Les investisseurs et les décideurs sont enthousiasmés par les innovations que connaissent les nouvelles technologies de l'information et de la communication, mais ce sont bientôt des foules nombreuses, y compris dans l'agriculture des pays ACP, qui vont pouvoir mettre à l'épreuve le vieux slogan : l'information, c'est le pouvoir ! Ne quittez pas, vous avez la ligne... Juillet 1998 - En face du congrès sur la communication dans la recherche qui se tient dans un pays ouest-africain, le télécentre de l'hôtel local reçoit un flot continu de visiteurs, pour la plupart des producteurs et commerçants locaux. L'un d'eux a appris dans Spore la vogue des produits alimentaires 'bio' et 'naturels' dans les pays du Nord, et il cherche le débouché le plus profitable. Farfouillant sur la Toile (le Web), il localise en Europe et en Amérique du Nord des importateurs 'de qualité' pour ses poulets de plein champ. Il envoie quelques brefs messages, et obtient le matin suivant trois commandes, absorbant toute sa production. Internet, c'est la recette ! Annoncée depuis longtemps, la 'révolution de l'information' se produit enfin autour de nous. Pour les agriculteurs ACP, ce sont chaque jour de nouvelles chances d'en récolter les bénéfices. NTIC, ou 'nouvelles technologies de l'information et de la communication', tel est le sigle imprononçable utilisé pour signifier la combinaison de l'usage des ordinateurs et des télécommunications. Les NTIC, donc, deviennent de plus en plus accessibles et utiles, dans les pays ACP et ailleurs. Acquérir un ordinateur personnel, le faire fonctionner et communiquer est encore bien au-dessus des moyens de la plupart des individus, mais une petite organisation peut y arriver, si elle en fait une priorité. Avec les NTIC, l'utilisateur peut obtenir des informations à la demande, mais il peut aussi créer des relations avec les sources d'information et de savoir. Un nouveau pouvoir pour ceux qui y parviendront, mais la marginalisation pour les autres. Qui aura accès à ces technologies ? World Wide Web : la Toile est-elle mondiale ? L'usage le plus commun des NTIC est encore le courrier électronique, qui permet de transmettre en quelques minutes des messages entre ordinateurs, où qu'ils soient situés dans le monde. Cela a changé la façon de communiquer et de collaborer des organisations et des individus : le temps, la distance, les dépenses doivent être reconsidérés. Le Centre canadien de recherches pour le développement international (CRDI) a récemment évalué son programme Acacia de promotion des NTIC : il souligne qu'elles changent la façon dont les gens et les organisations travaillent ensemble. Une révolution culturelle. Le courrier électronique circule pour l'essentiel sur Internet, un système qui relie les ordinateurs entre eux. Une autre application en est la Toile (World Wide Web : la toile (d'araignée) mondiale), grâce à laquelle un ordinateur peut visiter des millions d'autres ordinateurs et 'feuilleter' leurs informations (voir Spore n° 72, pages 1 à 3). Une récente enquête du CTA auprès de partenaires sélectionnés en Afrique de l'Ouest a montré que les trois quarts d'entre eux utilisent le mél (abréviation récente de 'messagerie électronique'), et moins d'un tiers la Toile. Depuis sept ans, les NTIC et Internet ont pris le monde d'assaut, enfonçant les barrières au partage du savoir, et aussi quelques dogmes du développement. Les NTIC ne sont plus une façon complexe et presque honteuse de communiquer, réservée aux chercheurs, aux ONG et aux gouvernements. Elles ont rejoint la panoplie des moyens d'atteindre les buts économiques et culturels d'un développement durable. Les chercheurs agronomes des pays ACP peuvent être au courant des tendances lointaines. Les petites et micro-entreprises peuvent enfin partir à la conquête du marché mondial et découvrir de nouveaux produits. Les cultures et langues en déclin trouvent un nouveau souffle. Fantastique progression dans l'accès Il y a trois ans, seulement trois pays africains pouvaient accéder à Internet, aujourd'hui 49 pays sur 54 en sont capables. Mais la faible télédensité, comme on dit, montre que c'est récent : 700 000 personnes en Afrique (0, 1 % de la population) ont un accès simple à Internet, et seulement la moitié de celles-ci ont accès à la Toile. Ces chiffres vont quadrupler d'ici à 2001. Pour corriger la faveur dont jouissent les villes, plusieurs pays, comme le Malawi, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Zimbabwe, proposent une couverture nationale, avec des numéros d'accès spéciaux. Les NTIC commencent à changer le rythme et la nature des stratégies de développement agricole et rural dans bien des pays ACP. À la Dominique, l'Association for Carribean Transformations procure des NTIC, depuis 1995, aux groupements paysans, afin qu'ils puissent regrouper leur production pour pénétrer de nouveaux marchés. Dans l'est de la Jamaïque, le Micro-Enterprise Programme les utilisait dès 1992 pour faire circuler rapidement l'information sur les marchés parmi ses partenaires. Dans toute l'Afrique, des marchés de produits agricoles s'établissent d'eux-mêmes, comme par exemple à Abidjan, en utilisant les services de fournisseurs locaux d'accès Internet comme Zamnet en Zambie. La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) crée des comptoirs d'échange dans 120 pays, qui relient les chambres de commerce agricole pour promouvoir les opportunités d'exportation. Quant au CTA, il juge qu'Internet est le meilleur moyen de distribuer ses programmes aux stations de radio rurale des pays ACP et, de plus en plus, de distribuer Spore à un public élargi. Donnez-moi une ligne, pas des idées ! Ce ne sont pas les idées et les initiatives qui manquent. Une récente enquête de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique fait état de 150 projets Internet en Afrique, soutenus par un bailleur de fonds international, dont plus de la moitié orientés vers l'agriculture ou la recherche scientifique. Ce qui manque, ce sont plutôt les lignes téléphoniques et surtout le 'dernier kilomètre', la première — ou dernière — étape d'un message vocal ou électronique. Avec 20 % de la population mondiale, l'Afrique ne dispose que de 2 % du réseau téléphonique. Il y a autant de téléphones à Tokyo ou à Manhattan que dans toute l'Afrique subsaharienne ! Trente-cinq pays disposent de moins d'un téléphone pour 100 habitants. L'Accès universel en 2020, tel est le noble objectif de l'Union internationale des télécommunications (UIT). Dans certains pays, cela veut dire un poste par maison ou par bureau. Au Burkina Faso, c'est un téléphone à deux heures de marche Le téléphone mobile remplace ou complète le réseau terrestre dans 38 pays africains, et la plupart de ceux des Caraïbes et du Pacifique. Mais jusqu'à très récemment la téléphonie mobile a été restreinte aux capitales nationales ou régionales, avec parfois un lien entre villes via le satellite, comme entre Kumasi et Accra, au Ghana. On va de plus en plus vers les communications 'sans fil', en combinant téléphones cellulaires, boucles locales — ou systèmes de téléphone ou radio comme Uconnect en Ouganda — et satellite. Plusieurs projets se proposent de fournir une communication à l'échelle du monde entier grâce à un réseau de satellites reliant tous les points du globe. Le premier d'entre eux, Iridium, est entré en service au début de 1998, et d'autres vont suivre. Relativement élevé pour le moment, leur prix devrait chuter quand la concurrence augmentera. Mais jusqu'où peut aller la concurrence, surtout dans les zones rurales ? Dans bien des pays ACP, la privatisation des télécommunications a conduit à une explosion de l'offre de téléphone et de services Internet, à une chute libre des prix et des revenus de l'État, déjà écornés par les recettes décroissantes des appels nationaux. Les NTIC sont donc techniquement plus accessibles, mais encore faut-il s'assurer que le secteur privé et les collectivités locales investiront dans les télécommunications rurales. La mondialisation signifie bien des choses par ailleurs, mais à travers ce nouvel espace de communication elle apporte des occasions de s'affirmer et de prendre sa place. Aux agriculteurs ACP de jouer... Pour plus d'informations : The Internet and Poverty, Panos Briefing Paper 28. Panos Institute, 9 White Lion Street, London N1 9PD - ROYAUME-UNI. Fax : + 44 171 273 0345. E-mail : panoslondon@gn.apc.org Les télécommunications en Afrique http://www.regards.cnrs.fr/africanti Une synthèse sur la connectivité Internet (en anglais) http://www.sn.apc.org/africaHome The Africa Information Society Initiative http://www.un.org/depts/eca/it.htm International Telecommunications Union et tous les sites des Nations unies http://www.itu.int

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1999
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/61781
https://hdl.handle.net/10568/99653
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