GUINEE : FRUITS SECHES BIOLOGIQUES POUR L'EXPORTATION

Installée à Koliagbé, dans la région de Kindia, à deux heures de route au nord de Conakry, le société Bio Guinée est spécialisée dans l'exportation de fruits frais et séchés biologiques. Elle produit notamment chaque année 20 à 25 t de fruits séchés qui représentent environ 300 t de produits frais, bananes, ananas et mangues, qu'elle achète à une centaine de petits planteurs réunis en trois coopératives. Elle emploie directement une trentaine de personnes recrutées sur place, en majorité des femmes formées par l'entreprise au tri, au lavage et à la découpe manuelle des fruits, puis au séchage proprement dit et au conditionnement des produits. Outre son savoir-faire technique et organisationnel, Bio Guinée dispose de deux atouts déterminants avec, d'une part, un réseau de commercialisation efficace, notamment sur la France, les Pays-Bas et l'Autriche, et, d'autre part, un label biologique reconnu en Europe qui place ses produits sur le haut de gamme. Les fruits sont d'ailleurs bien mis en valeur, présentés sous film plastique, « dans des petites barquettes en palmier rônier, tressées par des artisans villageois, qui rajoutent à l'aspect exotique du produit et sont bien appréciées en Europe », explique Jacques Mesnil, créateur de l'entreprise. Implantée à proximité d'un barrage hydroélectrique, Bio Guinée dispose de l'électricité et d'une route de bonne qualité jusqu'à Conakry. En revanche elle est pénalisée par l'absence de téléphone. Parmi les handicaps, Jacques Mesnil cite la précarité des installations aéroportuaires et le coût des transports : « La Guinée exporte par avion, ce qui revient à plus de 7 FF par kilo net, y compris le transit, alors que de nombreux concurrents travaillent par bateau au tiers de ce prix ». Plus globalement, il déplore l'absence de crédit agricole : « Les planteurs ne sont pas aidés, il faut le dire clairement. Les coopératives manquent de dynamisme et l'opérateur est obligé d'assurer le crédit tout au long de la chaîne ». Malgré ce poids financier et en dépit de la concurrence des pays d'Asie, très puissants sur le marché des produits déshydratés, « nous avons, dit-il, le projet de quadrupler notre production pour atteindre 80 à 100 t dans les trois prochaines années ».

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1996
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/61351
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