Information et développement rural dans les pays ACP
Le CTA a toujours été conscient que, pour remplir sa mission, il se devait de répondre aux besoins des pays ACP en matière d'information scientifique et technique (IST) en tirant parti des ressources disponibles et de l'évolution rapide des systèmes de communication. Une conférence organisée à Montpellier (France) il y a dix ans soulignait que l'IST devait être considérée « comme une ressource nationale, au même titre que l'énergie ou les matières premières ». Laccent était mis sur la nécessité de mettre l'information à la disposition des utilisateurs. La deuxième conférence qui s'est tenue sur ce thème à Montpellier, en juin 1995, a montré que, en dépit des réalisations du CTA dans la diffusion de l'information, les besoins réels des utilisateurs étaient encore loin d'être satisfaits. Beaucoup dépend de l'importance que les systèmes nationaux accordent à l'information et des ressources qu'ils y consacrent. Les informations disponibles ne sont pas toujours adaptées aux besoins et sont parfois d'accès difficile ; en outre, les réseaux de diffusion à un coût raisonnable ne fonctionnent pas toujours convenablement. Enfin, les pays ACP produisent encore assez peu d'informations eux-mêmes et demeurent dépendants du Nord en ce domaine. M. Baba Dioum, Coordinateur de la Conférence des ministres de l'Agriculture de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale, a cerné le défi que doit relever l'Afrique : dans son discours liminaire, il a mis en parallèle la production céréalière annuelle par tête en Afrique - où elle a fléchi de 0,8 % par an entre 1980 et 1990 - et en Asie - où elle a augmenté de 2 à 6 % par an au cours de la même période. Linformation est un facteur clé du développement car c'est aussi un facteur de motivation. Les délégués d'un grand nombre de pays ACP ont recommandé d'encourager la participation de la population rurale à la collecte, la diffusion, l'analyse et le contrôle de l'information. Pour favoriser le changement, certains ont préconisé de former les bibliothécaires et documentalistes à proposer activement l'information aux utilisateurs et à aider ceux-ci à trouver et à sélectionner les informations recherchées. Les nouvelles technologies (ordinateurs, CD-ROM et réseaux électroniques) offrent des avantages considérables. La Conférence a souligné que tous les acteurs du développement se devaient, à l'avenir, de mettre l'accent sur les processus de communication plutôt que sur l'offre de produits tout faits. Il est également temps de passer de l'information purement scientifique et technique à l'information pour le développement. II est essentiel de décentraliser l'accès à l'information et de créer des services et produits locaux d'information et de communication. Les participants ont notamment recommandé que le CTA axe son action sur ces besoins, en proposant, par exemple, des stages de formation aussi bien sur l'utilisation des technologies modernes que dans les formes traditionnelles de communication, y compris le chant et le théâtre. Enfin, le CTA doit renforcer son rôle d'intermédiaire entre les pays ACP et l'Union européenne. Par l'émergence de nouveaux partenaires, le secteur privé, les ONG et les associations des producteurs joueront un rôle plus important. Aujourd'hui, il n'y a plus simplement d'un côté des fournisseurs et de l'autre des récepteurs (passifs), mais des acteurs ou des intervenants sur la même scène, c'est-à-dire de véritables partenaires dans le processus de développement.
Main Author: | |
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Format: | News Item biblioteca |
Language: | French |
Published: |
Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
1995
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Online Access: | https://hdl.handle.net/10568/61122 |
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