De nouvelles méthodes de stockage pour rénover le marché des céréales

La vente et le stockage du maïs, autrefois du ressort des offices d'Etat, passent progressivement aux mains des commerçants privés. Cette évolution n'est pas sans conséquences pour les négociants ainsi que pour les producteurs qui peuvent rencontrer de nouveaux problèmes de stockage et d'écoulement de leurs produits. Une aide sera sans doute nécessaire durant la phase de transition. Dans de nombreux pays d'Afrique sub-saharienne, les modalités de vente maïs ont connu de profonds changements. Pendant des années, des offices subventionnés par le gouvernement ont participé à la fixation des prix et des conditions de vente, de stockage et de distribution. Aujourd'hui, le secteur privé est encouragé à prendre en mains ces activités. Pourquoi ce revirement ? Les Etats ont du mal à faire face à l'augmentation des subventions nécessaires au fonctionnement des offices céréaliers. De nombreuses coopératives de commercialisation ont vu se réduire leurs prêts pour acheter des céréales, car elles ne remboursaient pas les emprunts souscrits antérieurement. Les Etats, de leur côté, ne peuvent ou ne veulent plus garantir de tels emprunts. La politique d'ajustement structurel, en incitant les Etats à se désengager, a instauré un environnement plus propice à l'initiative privée. Celle-ci pourra d'autant mieux relever le défi que l'Etat honorera ses engagements. Le Ghana, par exemple, a toujours possédé un puissant secteur privé. En Tanzanie, le désengagement public est allé de pair avec un prompt développement du secteur privé. En Zambie, la phase de transition, trop rapide, a posé problème tandis que le Zimbabwe adoptait une démarche plus prudente, plus structurée. Le stockage à la fermeplus difficile Pour les petits paysans qui vendent moins de vingt sacs de maïs, le marché garanti a disparu. Autrefois, dès la fin de la récolte, ils pouvaient vendre localement leur surplus de maïs à un prix garanti. Cette certitude ayant disparu, si le prix du marché est peu rémunérateur au moment de la récolte, il leur faut conserver le grain avec les risques de dégradation et de pertes financières qui s'ensuivent. Les méthodes traditionnelles de stockage sont adaptées aux variétés locales, mais elles le sont moins pour les variétés améliorées de certaines céréales, de maïs en particulier, très vulnérables vis-à-vis des insectes. Quelques bailleurs de fonds estiment que a solution réside dans les silos communautaires ou villageois. Malheureusement, pour des raisons pratiques, ce système fonctionne rarement. Développer le commerce du grain Avant la libéralisation, il était difficile, voire impossible, pour un particulier de se lancer dans le commerce des céréales. Les prix étant souvent identiques dans tout le pays ou pendant toute une période, il n'avait aucun intérêt à investir. Aujourd'hui que de nouvelles possibilités se font jour, les difficultés ne manquent pas : le commerçant privé doit trouver au départ l'argent pour acheter les céréales, ainsi que les moyens de les transporter et de les stocker. A court terme, la tendance est dès lors d'écouler rapidement les stocks, de préférence sur un marché bien connu, pour minimiser les coûts. Aussi le commerce des céréales revient-il à assurer le transport du lieu de production vers le marché bien identifié. Des solutions techniques existent pour le long terme, mais à court terme, il s'agit de résoudre divers problèmes. Les conseils pour la vente peuvent sembler inutiles au producteur ; ils sont pourtant nécessaires pour qui n'a pas l'expérience du marché libre. Obtenir des sacs vides ou arranger le transport vers le point de vente peut se révéler compliqué, surtout s'il faut payer comptant. Il n'est pas toujours possible ou rentable de vendre immédiatement après la récolte. Des installations de stockage supplémentaires sont donc à prévoir, de même que la disponibilité sur place de pesticides sûrs et efficaces pour le traitement des céréales entreposées. La vulgarisation un appui nécessaire Dans le passé, les services de vulgarisation ont fait de leur mieux pour aider les paysans à résoudre leurs problèmes après récolte. Mais il faut reconnaître que les spécialistes du stockage sont rares et manquent d'argent pour développer leurs recherches et leurs actions de vulgarisation. La demande d'informations sur l'aprèsrécolte a augmenté. Les producteurs souhaitent savoir où et quand ils doivent livrer leur grain pour en tirer le meilleur prix. Dans l'attente d'un acheteur, certains laissent leur récolte au champ, d'autres la disposent au bord de la route. Les ministères de l'Agriculture devront adapter leurs services s'ils veulent soutenir le processus de la libéralisation. Pour les vulgarisateurs, il s'agit de défendre les intérêts des agriculteurs en leur dispensant des conseils judicieux en matière de stockage et de commercialisation. Practical implications of grain marketing liberalisation in Southern Africa. Implications pratiques de la libéralisation du marché des céréales en Afrique du Sud. Actes d'un atelier organisé à Harare, Zimbabwe, octobre 94. NRI - Central Avenue - Chatham Kent ME4 4TB ROYAUME UNI

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1995
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/61081
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