I comme igname

L'Afrique totalise 96 % de la production mondiale des ignames alimentaires avec près de 30 millions de tonnes par an. Le solde se partage pour sa plus grande part entre la zone Caraïbe et l'Océanie. Pour 150 millions d'individus, l'igname constitue l'une des principales sources d'alimentation avec le manioc et la pomme de terre. À la surprise générale et alors que de nombreuses contraintes semblaient freiner le développement de sa culture (système traditionnel difficile à modifier, besoin en eau considérable), l'igname a enregistré en treize ans une augmentation de 17 % de sa production. Que s'est-il passé ? L'igname est devenu un aliment urbain, réclamé par les populations citadines. Les agriculteurs des principaux pays producteurs (Côte d'Ivoire, Nigeria, Ghana, Togo, Bénin, Gabon) ont su adapter leurs techniques et orienter leurs choix variétaux pour satisfaire la demande sous une forme nouvelle : la cossette. Il s'agit d'une variété à petits tubercules séchés au soleil. Légères, faciles à transporter, les cossettes sont vendues à un prix inférieur à celui du tubercule frais. Il suffit de les concasser pour obtenir de la farine, concocter un couscous et des biscuits, ou, mieux, préparer l'amala. Ce plat, fort différent du traditionnel foutou domestique, favorise au Togo, au Nigeria et au Bénin l'émergence d'une restauration de rue appréciée. En dépit de ses qualités alimentaires et de ses propriétés pharmaceutiques, il n'existe pas aujourd'hui d'industries agro-alimentaires ou agro-pharmaceutiques en rapport avec l'importance culturale de l'igname. Depuis une quinzaine d'années, des développements industriels ont ouvert une voie vers la conserve et, plus fréquemment, des transformations courantes (chips, farine, flocons). Beaucoup se sont heurtés aux problèmes classiques d'acheminement et de conservation des tubercules frais et n'ont guère dépassé le stade expérimental ou l'usine pilote : la part d'exportation de l'igname est réduite à 0, 2 % de sa production. L'igname est toutefois une culture d'avenir. Sauvage, ses propriétés pharmaceutiques, à partir de la diosgénine qu'elle produit, retiennent l'attention depuis longtemps. Cultivée, sa richesse en amidon, sels minéraux, protéines et vitamines en fait un aliment de qualité comparable aux céréales. Restent beaucoup de freins techniques à lever pour que soient exploitées à leur juste valeur toutes les potentialités de ce tubercule. Pour en savoir plus : L'Igname, Coédition CTA, ACCT, Maisonneuve et Larose, collection « Le technicien de l'agriculture », CTA n° 644, 10 unités de crédit L'Igname, plante séculaire et culture d'avenirActes du séminaire international, 3-6 juin 1997 (CIRAD, INRA, Orstom et CORAF), Disponible à la librairie du CIRAD, Avenue d'Agropolis, BP 5036, 34032 Montpellier cedex 1 - FRANCE

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1998
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/60929
https://hdl.handle.net/10568/99650
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