Paysans montagnards du Nord Cameroun Les monts Mandara

Des cultivateurs africains qui émerveillent les agronomes, voilà l'exploit des montagnards des monts Mandara du Cameroun avec leurs beaux champs de mil et de sorgho à flanc de pentes. 'Paysans montagnards du Nord Cameroun', l'ouvrage récemment paru d'Antoinette Hallaire, de L’ORSTOM, décrit les trésors d'ingéniosité agricole de ces paysans : ils construisent de magnifiques terrasses, qui épousent parfaitement les courbes de niveau et qui portent à la saison des pluies de beaux champs de mil et de sorgho ; ils pratiquent une agriculture qui respecte les besoins de la terre et n'ont donc pas recours à la jachère. Ainsi que le note l'auteur, 'après des siècles de mise en culture, les rendements en mil sont assez bons, et même très bons sur les terrains régulièrement fumés. Le striga, la plante parasite indicatrice de l'épuisement du sol, soigneusement arrachée, reste rare. De ce point de vue, le système agraire des montagnards, qui préserve le capital sol, est parfaitement efficace' Pour vivre sur ce milieu difficile, rien n'est laissé au hasard, toutes les possibilités de cultures sont exploitées : les montagnards plantent quelques grains de sorgho dans la moindre fente de roche, pourvu qu'elle contienne quelques centimètres de terre. Ils entassent même des herbes sur les rochers plats pour 'fabriquer' quelques mètres carrés supplémentaires de terre à cultiver. Afin d'obtenir les meilleurs rendements possibles, ils sélectionnent les semences en fonction de la texture et de la granulométrie du sol. Enfin, ils ne plantent jamais de sorgho aux tiges cassantes sur les pentes ventées et réservent les champs autour des cases pour les grains tendres afin de les protéger des rats, agoutis et autres rongeurs. Sur les monts Mandara, les arbres sont aussi soigneusement entretenus. 'Le montagnard du nord, explique Antoinette Hallaire, qui cultive presque tout l'espace à sa disposition, n'a pas de brousse où il peut chercher son bois. C'est sur ses champs qu'il doit conserver les arbres nécessaires et ceux ci doivent gêner le moins possible ses cultures. Le paysage arboré résulte d'un coin promis entre ces deux impératifs '. La croissance des jujubiers ou des tamariniers est canalisée, les montagnards coupent les branches ou entassent des pierres sur le tronc afin de favoriser les rejets. A l'heure où l'agriculture africaine connaît tant de difficultés, ce modèle de mise en valeur et de préservation de l'environnement méritait bien un livre. Paysans montagnards du Nord Cameroun Les monts Mandara Antoinette Hallaire A travers champs 253 pages ISSN 0998 4658 ISBN2 7099 1028 4 Editions ORSTOM 213, rue La Fayette 75480 Paris Cedex 10 France

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1992
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/60069
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