L'information, intrant agricole ?

L’information peut elle être un intrant agricole, comme la machine qui prolonge le bras ou l'engrais qui enrichit la terre ? Sans aucun doute, ont affirmé en substance les participants à l'atelier sur les besoins en information agricole en Afrique Centrale que le CTA a organisé à Libreville, au Gabon, du 7 au 11 octobre 1991 avec le soutien de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) et la participation de l'IRAZ (Institut de Recherche Agronomique et Zootechnique). Cette rencontre, la première d'une série programmée par le CTA jusqu'en 1993, avait pour but d'analyser, avec les différents groupes cibles, les besoins en information en vue de définir un programme concerté à mettre en oeuvre dans un système de partenariat. Elle avait été précédée d'une évaluation des besoins prioritaires. La même démarche sera suivie dans toutes les régions ACP. Aide à la décision, véhicule de l'innovation, lien avec le monde extérieur, outil de sensibilisation, l'information agricole doit plus que jamais irriguer la production agricole. Au moment où bien des systèmes de vulgarisation et d'encadrement agricole mis en place depuis une vingtaine d'années sont remis en cause, il est indispensable de ne pas laisser se rompre le fil qui relie la recherche au paysan. C'est pourquoi, plus encore que les précédentes, la dernière Convention de Lomé met l'accent sur le développement des capacités propres des pays ACP à produire et à diffuser l'information scientifique et technique en matière de développement agricole et rural. Pour développer, il faut bien connaître les ressources dont on dispose. C'est pourquoi les participants ont mis l'accent dans leurs recommandations sur la nécessité d'établir un état des lieux opérationnel: recensement des programmes de recherche, identification des capacités de formation des chercheurs et des documentalistes à la rédaction scientifique et vulgarisée, inventaire des publications de la région. De cette cartographie devront ressortir les complémentarités entre les pays, le travail restant à faire consistant à les transformer en véritables synergies. Le moteur de ce processus, c'est l'échange. Aussi l'atelier a t il particulièrement insisté sur la nécessité de créer les conditions de ces connexions : rencontres ateliers spécialisés, échange de publications, libre circulation des chercheurs, création d'une revue scientifique commune à la région, organisation de la profession de vulgarisateur et, enfin, une participation accrue des auteurs du Sud à la revue SPORE. Une réunion fertile en enseignements qui aura peut être jeté les bases d'une organisation régionale des métiers divers de l'information agricole et rurale.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1992
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/60055
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