L’engouement des consommateurs maliens arrangent les producteurs de banane

LE NOUVEL ENGOUEMENT DES CONSOMMATEURS MALIENS ARRANGENT LES PRODUCTEURS DE BANANE. Chapeau La banane, une culture traditionnellement des pays humides bénéficie en ce moment dans certains pays du Sahel comme le Mali d’un renouveau d’intérêt de la part des consommateurs à cause de grande disponibilité de ce produit et de son prix relativement assez compétitif. Il s’agit donc pour les jeunes d’un créneau très porteur malgré un investissement de base assez important. Filifing Diakité a enquêté auprès d’acteurs de la filière banane dans la région de Baguineda près du fleuve Niger et auprès d’institutions d’appui a Bamako. Durée de la bande: 8’22” Coulibaly Si on remonte au niveau des villages, c’est une culture individuelle hein... Si le riz et le mil ce sont des cultures familiales mais la banane est individuelle...donc c’est pour vous dire que actuellement ou nous sommes plus de 90 pour cent de la banane est produit par des jeunes. Studio Mohammed Lamine Coulibaly est ingénieur agronome spécialiste de la professionnalisation des filières agricoles. Il a donc bien étudié la filière de la banane et la présence des jeunes dans cette filière: Coulibaly La banane est une source de revenus monétaires permanente non seulement pour les producteurs qui sont au niveau des villages, les grossistes et les détaillantes parce que n’oubliez pas quand même que si on fait allusion par exemple aux jeunes femmes, aux jeunes filles, hein...l’essentiel des détaillantes, ce sont des jeunes filles. Actuellement ou nous sommes ces jeunes filles qui se sont spécialisées dans la commercialisation de la banane sont en mesure d’économiser par jour 500 a 2000 francs par jour. C’est un créneau porteur parce que il faut dire quand même que dans toutes les zones de production ou il y a la banane, l’exode rural est presque éliminé parce que ça a même empêché, si tu prends la zone de Abaladou qui est une zone aurifère là, donc maintenant grâce à la banane, les gens ne font pas d’orpaillage parce que ils ont maintenant un revenu permanent. Studio Un créneau intéressant pour les jeunes donc que la production de la banane. Il ne s’agit certes pas d’une culture nouvelle en tant que telle mais la banane a certainement pris de l’essor au Mali récemment vu l’engouement des consommateurs, un fait qui n’a pas échappé à Nouhoum Berté, jeune agriculteur de la région de Baguineda le long du fleuve Niger qui a commence sa plantation en 1998. Il nous dit pourquoi il a décidé de se lancer dans la filière banane après avoir quitté l’école Berté Au moment où j’ai quitté les bancs, j’ai fait la 9ème nais comme je n’avais pas d’autres moyens à m’en sortir, bon, j’ai été travailler à Bamako, j’ai travaillé à l’usine Segma mais après je me suis dit, bon moi je ne peux pas rester en ville comme ça sans venir dans mon village paternel donc je me suis retrouvé au village ici à apprendre à cultiver peu a peu mais bon jusqu’à présent je ne sais pas travailler hein...(rires).... mais avec le cœur ça va un peu...et le courage... (rires) Filifing Pourquoi vous avez choisi la plantation de bananes? Berté J’ai choisi la plantation de bananes parce que avant de commencer, bon j’ai vu les jeunes qui ont fait la plantation de bananes, j’ai vu comment eux ils vivent... et si moi j’arrive à faire un peu là dedans, donc je pourrai m’en sortir quoi... Filifing Vous vous avez eu la chance d’avoir quelqu’un qui vous appuie financièrement, est ce que vous avez pensé à demander autre façon ou à chercher autre façon de t’appuyer financièrement, avec l’état ou bien avec une ONG? Berté Franchement moi je n’ai pas eu cette initiative là. Filifing Donc ni l’état ni une ONG ne t’appuie? Tu as seulement que le vieux là pour t’appuyer et puis ce que tu gagnes ici, tes intérêts? Berté Oui, c’est le vieux seul qui m’aide dans tous mes travaux. Filifing Toi même tu n’as jamais cherché à savoir ou bien tu ne sais pas qu’il y a des gens qui appuient? Berté Non je ne sais pas qu’il y a des gens qui veulent m’appuyer mais même si je sais, il n’y a pas de rapports entre nous, je ne connais pas le lien qui m’amène vers eux...(rires) Filifing Mais aujourd’hui est ce que ça peut t’assurer ta vie, autrement dit ta nourriture, toutes les charges que tu as? Berté Ça ne peux pas assurer toute ma vie mais là où nous sommes, ça m’aide beaucoup parce que ça facilite ma riziculture, les prix du besoin social, les médicaments...c’est à dire prendre en charge quoi.... d’abord en bambara (phrase en bambara )... Filifing Autrement dit le travail n’est pas facile... Berté Ah c’est pas facile, ça demande beaucoup d’efforts et beaucoup de surveillance aussi.... Filifing Mais puisque les jeunes sont jeunes et on suppose que eux ils sont solides, est ce que c’est une opportunité pour les jeunes de s’en sortir aujourd’hui, autrement dit d’avoir un boulot, de gagner dans la vie, de réussir dans la vie? Berté Exactement. Les jeunes peuvent faire la banane et s’en sortir aussi. Filifing Mais pourquoi selon vous les jeunes ne s’intéressent pas beaucoup a ça...Pourquoi selon vous? Berté Bon, chez nous ici, les jeunes ne s’intéressent pas à la culture de la banane parce que ça demande un peu de moyens financiers, précisément la motopompe, c’est là qu’est le gros problème. Studio Comme vient de l’avouer ce jeune exploitant de bananes, l’appui et l’information lui manque cruellement. Pourtant ces structures d’appui existent bel et bien au Mali, quelles soient publiques ou privées. L’ANPE, l’agence Nationale pour l’Emploi a justement pour mission d’aider les jeunes qui veulent créer leur propre entreprise agricole. Sidibé Notre appui est surtout technique, donc nous nous n’intervenons pas financièrement et l’appui que nous apportons de façon technique se limite à l’étude technique du dossier c’est à dire une étude de faisabilité. La plupart des jeunes qui se présentent ici ne savent pas étudier leur dossier de projet donc ils viennent à nous et nous les aidons à monter techniquement les dossiers pour que les dossiers soient fiables et qu’ils soient présentables au niveau d’une institution de financement parce que nous mêmes nous ne finançons pas. Tous les dossiers de ces jeunes là sont étudiés au niveau de ces services là...Zéro francs! Aucun jeune ne peut dire ici que mon dossier a été étudié au niveau de l’ANPE et que j’ai payé telle somme, telle somme....Donc les dossiers sont étudiés, vous connaissez les bureaux d’études, une étude au niveau d’un bureau local, ça se fait autour de 200, 250 mille francs et pour certains 300 mille francs...Donc comme au niveau de l’ANPE, c’est un service public, les études sont gratuites. Nous organisons aussi des séminaires à l’esprit et à la création d’entreprises pour ces jeunes là promoteurs pour qu’ils aient des rudiments en esprit d’entreprise et après ces séminaires sur l’esprit et la création d’entreprise, les gens qui parviennent à s’installer à leur propre compte, sont pris aussi en charge au niveau de la gestion d’entreprise et à tous ces niveaux, le jeune ne débourse pas un franc! Studio Une autre structure que l’état malien a mis en place c’est la Direction Nationale de l’Appui au Monde Rural. Mais comme le reconnaît son directeur, Nouhoum Sangaré, malgré tous les efforts de l’état, un des plus gros problèmes demeure l’accès des jeunes au crédit à cause de manque de garanties Sangaré Le crédit agricole est vraiment connu comme un très grand problème. Les banques maliennes sont quelque peu frileuses et il y a beaucoup de problèmes pour que les jeunes puissent accéder à un crédit significatif qui leur permettrait de travailler, ça c’est vrai. Les banques généralement demandent des garanties que les jeunes n’ont pas. Vous savez que le crédit au Mali est difficile parce que il y a beaucoup d’impayés. Les gens généralement n’ont pas la culture du crédit. Il y a des gens qui pensent que il faut vraiment s’agripper à la chance de sa vie et refuser de payer alors que en cas de problème, tu n’as plus de recours, tu es bloqué et ça fait que tu bloques aussi beaucoup d’autres qui viennent après toi. Donc les gens doivent se dire que un crédit, quand tu le prends, généralement c’est pour mettre une pression supplémentaire et tu dois te dire tous les jours que tu as quelque chose à payer. En ce moment ça te donne une pression qui fait que tu es amené à faire plus. mais les gens au Mali...je pense que nous avons besoin dans ce cadre de faire beaucoup de formation et cela est prévu pour que les gens puissent vraiment mieux comprendre. L’information est capitale, ça c’est vrai. Fin de la bande.

Saved in:
Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2002
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59746
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!