Conservation et stockage

Conservation et stockage CHAPEAU Comme pour tous les fruits, une fois cueillis, il est capital de pouvoir conserver les fruits indigènes dans de bonnes conditions. Les fruits sont par essence saisonniers et souvent fragiles donc s’ils peuvent être conservés au-delà de la période de production, ils se vendront mieux puisqu'ils seront plus rares. Mais comme l’explique Bokonon Ganta Aimé, agronome spécialiste de la lutte intégrée des ravageurs des fruits, avant un stockage dans de bonnes conditions, la conservation et la protection des fruits se fait d’abord sur l’arbre. Il répond aux questions de Félix Houinsou. COMMENCEMENT DE LA BANDE : «Au Bénin il existe plus d’une centaine d’espèces de…» FIN DE LA BANDE : « ... d’éclore et de continuer à infester le jardin.» DURÉE DE LA BANDE : 6’30 ANNONCE DE FIN: Cette émission vous était proposée par le CTA. Transcription Bokonon Ganta Au Bénin il existe plus d’une centaine d’espèces de fruitiers indigènes qui comprennent des espèces indigènes cultivées du fait de leur grande valeur alimentaire et nutritionnelle. C’est le cas par exemple de la pomme sauvage, de son nom scientifique Irvingia gabonensis. Nous pouvons également citer le prunier noir ou la prune des savanes… Houinsou Alors si nous prenons par exemple la pomme sauvage, dites-nous comment se fait le stockage et l’entreposage de ce fruit? Bokonon Gant Cela dépend surtout de la nature du fruit: les fruits secs sont plus faciles à conserver, les fruits charnus le sont moins. Si nous prenons par exemple le cas de la pomme d’Afrique que j’ai tantôt cité, Irvingia gabonensis, sa conservation se fait d’abord sur les arbres puisqu’il s’agit de produits de cueillette qui ne sont cueillis que lorsqu’ils atteignent un stade de maturité physiologique adéquat. Deuxièmement lorsqu’ils sont cueillis, ils sont conservés dans des abris protégés recouverts de tissus, le plus souvent des sacs de jute, ou mis en sachets et ils sont conservés à l’abri de tous les rongeurs ou de tout autre organisme qui pourraient les perturber; et à ce niveau-là se poursuit le phénomène de mûrissage. Enfin ils sont étalés sous abri avec une forte aération et le processus de maturation et de mûrissage achevé, ils sont portés maintenant soit dans les marchés ou au bord de la route pour être vendus. Si nous prenons par exemple le cas du prunier noir, Vitex doniana, il est un peu plus fragile que la pomme d’Afrique mais généralement la collecte et la conservation se font également depuis les arbres sur lesquels le propriétaire du fruitier garde un œil vigilant, observe ses fruits sur les arbres, les cueille par la suite et maintenant les entrepose soit dans des jarres soit dans des paniers et à ce niveau-là le processus de maturation et de mûrissage se poursuit. Lorsque le Vitex doniana est complètement mûr, il change de couleur et devient noir et mou. Donc il est prêt pour être transporté soit dans les marchés ou au bord des routes. Ce qui veut dire qu’aussi bien pour Irvingia gabonensis que pour Vitex doniana, il n’existe pas pour le fruit de méthodes particulières de transformation ou de séchage qui permettent de conserver le fruit avant le transport dans les marchés ou au bord des routes comme on l’a dit tantôt. Houinsou Est-ce qu’il existe d’autres méthodes qui permettent de mieux conserver ces fruits beaucoup plus longtemps? Bokonon Ganta Il existe bien sûr d’autres méthodes pour conserver les fruits en général qui pourraient s’appliquer à des produits de cueillette mais généralement les populations rurales ne les utilisent pas. Il s’agit par exemple de méthodes comme l’ensachage, la conservation près du feu, ils peuvent également le faire mais ils ne le font pas, généralement parce que les produits se cueillent en petite quantité et sont transportés uniquement dans les marchés et lorsque le besoin s'en fait sentir. Houinsou Vous avez fait beaucoup de recherches sur les méthodes de lutte contre les nuisibles des fruits, alors est-ce que vous pouvez donner quelques conseils aux paysans dans le souci de leur permettre de mieux protéger ces fruits sauvages contre ces nuisibles? Bokonon Ganta Disons le premier conseil que je pourrais donner à nos producteurs, c’est déjà de les récolter à l’étape mûre, mais à l’étape de maturation physiologique avancée mais pas à l’étape mûre sur les arbres parce que généralement les mouches des fruits sur lesquelles je travaille déposent leurs œufs dans les fruits lorsque le fruit commence à mûrir déjà sur les arbres, lorsque le fruit commence à être un peu mou. Si nous prenons par exemple le cas de la pomme d’Afrique dont j’ai parlé tantôt, après le stade de maturation physiologique avancée, le fruit conserve toujours son état de couleur verte mais lorsqu’il commence à mûrir, il commence par jaunir sur l’arbre. Lorsqu’il commence à jaunir, la combinaison de l’état jaune du fruit avec le caractère mou de ce fruit attire beaucoup plus les mouches des fruits qui viennent déposer leurs œufs à l’intérieur de ces fruits. Donc il est important de cueillir déjà ces fruits avant que le jaunissement ne commence sur les arbres. On peut continuer à faire jaunir, mûrir le fruit dans les entrepôts de conservation et de stockage mais lorsqu’on les laisse sur les arbres, ils subissent déjà une infestation avancée par les mouches des fruits. Il y a une méthode très simple que le producteur peut utiliser pour protéger ses fruitiers, ses fruits: il s’agit de recouvrir tout simplement les fruits d’un petit sac en plastique ou en papier et lorsque la mouche des fruits arrive… bon elle est découragée, elle n’arrive pas à trouver le fruit pour y déposer ses œufs. Et lorsque le producteur peut déjà, au niveau de tous les fruits tombés sous les arbres, creuser un trou et les enterrer, cela réduit sensiblement les populations de mouches des fruits parce qu’il y a une grande proportion des œufs et des larves qui se trouvent enfouis dans ces fruits tombés et qui est alors enterrée, ce qui empêche une prochaine génération de mouches d’éclore et de continuer à infester le jardin. Fin de la bande.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2007
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59700
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