Certifications biologique et équitable : de meilleures perspectives

Certifications biologique et équitable : de meilleures perspectives Introduction suggérée Obtenir la certification « biologique », tout comme la certification « commerce équitable », n’est pas chose aisée car il y a des critères très rigoureux à respecter, mais une fois obtenues, elles améliorent de façon significative les perspectives de commercialisation du produit. C’est le cas de l’Union des Groupements de Productrices de Produits du Karité des provinces de la Sissili et du Ziro, plus communément connue sous le nom de l’Union Léo (puisque leur siège est à Léo) au Burkina Faso. En effet les deux certifications procurent à l’Union Léo un avantage commercial sur ses concurrents puisque que l’organisation peut maintenant offrir une gamme de produits plus large (beurre conventionnel, équitable, biologique et bio/équitable). De plus c’est la seule organisation de productrices de beurre de karité à détenir les deux labels. Des détails avec Monsieur Abou Tagna, gestionnaire à l’Union Léo, au micro d’Adama Zongo. Début de la bande: « Pour la certification biologique, il y a un certain …» Fin de la bande : «… ressources humaines, matérielles et financières. » Durée de la bande : 5’32 Annonce de fin : Cette émission vous était proposée par le CTA. Transcription Tagna Pour la certification biologique, il y a un certain nombre de critères qui sont exigés et dans notre cas, je parlerai de deux étapes importantes. Il y a d’abord les critères liés à la production même : il faut dire qu’on dispose de parcelles biologiques et ces parcelles biologiques ce sont des parcelles sur lesquelles il n’y a pas d’utilisation d’intrants agricoles comme les pesticides et les engrais. Et le deuxième grand critère, c’est au niveau de la transformation : les amandes sont transformées en beurre de karité et là il y a aussi des exigences : il y a une liste de produits qui sont autorisés et il y a aussi des produits non autorisés dans la transformation. Et il y a aussi le fait qu’au niveau des machines de transformation, il y a un système de nettoyage qui doit être mis en place. Bon dans le cas du beurre, nous n’utilisons pas de produits dans la transformation donc notre exigence portait surtout sur le système de nettoyage lorsque nous utilisons les machines pour du beurre conventionnel et lorsque nous les utilisons pour les produits biologiques. Voilà en gros quelques exigences … Bon …de façon sommaire. Sinon en dehors de ça, il y a tout un système de contrôles qu’il faut mettre en place, un système de déclassement des produits, un système de traçabilité fiable qu’il faut aussi mettre en place … Donc il y a beaucoup, beaucoup d’exigences pour la certification biologique. Zongo Vous avez également obtenu le certificat « commerce équitable ». C’était en juillet 2006. Comment avez-vous fait ? Tagna Oui je tiens à préciser que l’Union des Productrices de beurre de karité de Sissili Ziro est la toute première coopérative au monde à être certifiée « équitable » pour le beurre de karité et là il a fallu d’abord élaborer des standards pour le beurre équitable, ce qui n’existait pas, donc il a fallu les élaborer avec l’Union. Ensuite il y a eu l’audit pour la certification et je pense qu’au niveau de la certification équitable, les exigences majeures, c’est surtout basé sur la bonne gouvernance, la transparence dans la gestion, l’équité et aussi la qualité des produits mais c’est surtout la bonne gouvernance qui est importante. Donc il fallait passer toutes ces étapes, ce qu’on appelle les critères majeurs et après il y a les critères minimum qu’il faut remplir et lorsque les audits arrivent et que vous ne remplissez pas les critères majeurs, il n’est pas question d’être certifié équitable. Par contre on peut vous certifier avec conditions : lorsque les critères sont minimes, on peut vous donner un délai pour les satisfaire. Zongo Quels sont les avantages que ces deux certificats apportent à l’Union ? Tagna Oui au point de vue avantages, je pense que ça nous donne la latitude de proposer une gamme de produits variés comme le beurre équitable, le beurre biologique et bien sûr le beurre conventionnel. Aussi ça permet de garantir, assurer un prix assez rémunérateur aux productrices parce que si je prends l’exemple de l’équitable, le prix minimum à la productrice est déjà de 1200 Francs et elle sait déjà à l’avance qu’elle peut gagner au minimum 1200 Francs en produisant un kilo de beurre. Ça c’est très important par rapport au conventionnel où c’est vraiment en fonction des cours sur le marché mondial que les prix sont fixés et il y a aussi le fait que même pour le consommateur, on offre des produits de qualité parce qu’on a l’obligation d’offrir des produits de meilleure qualité. Je pense que ça procure des avantages tant pour nous que pour aussi le consommateur. Zongo Y a-t-il des inconvénients liés à ces deux certificats ? Tagna OK, je ne parlerais pas d’inconvénients mais je parlerais plutôt d’exigences parce que c’est vrai qu’obtenir la certification, ça vous rend crédible, ça prouve tout votre sérieux mais ça a aussi un certain nombre d’exigences et il y a des exigences financières parce qu’il y a le coût de la certification : le coût des certificats est très élevé et financièrement ce n’est pas facile à supporter. Il y a aussi même le coût en personnel parce que le fait d’être certifié exige un personnel qualifié pour pouvoir suivre, contrôler, en tous cas respecter toutes les exigences de la certification. Au niveau organisationnel, ça a un coût parce que ça demande une bonne circulation de l’information, il faut une bonne organisation qui tient régulièrement ses rencontres et qui en tous cas respecte un certain nombre de critères, donc tout ça, je pense que l’un dans l’autre, ce sont des exigences qui ne sont pas minimes et qui demandent vraiment des ressources humaines, matérielles et financières. Fin de la bande.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2008
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59686
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