Que doit faire le paysan s’il découvre des oiseaux malades?

Que doit faire le paysan s’il découvre des oiseaux malades ? CHAPEAU Quand un paysan découvre que certains de ses poulets sont morts de façon inexpliquée, il y a des mesures à prendre immédiatement afin de circonscrire l’infection. Ces mesures sont très spécifiques et le Docteur Sylla Mahamadou, Directeur régional des Services Vétérinaires de Mopti, au Mali, nous en parle au micro de Mossokoura Konaté. DÉBUT DE L’ÉLEMENT : « Dès qu'il y a un cas de suspicion … FIN DE L’ELEMENT : …formellement interdit de vendre les oiseaux malades.» DURÉE : 5’33 ANNONCE DE FIN: Cette émission vous était proposée par le CTA. Transcription Sylla Dès qu’il y a un cas de suspicion de grippe aviaire, il faut porter l’information aux autorités sanitaires les plus proches. Maintenant quand on parle d’autorités sanitaires, pour le cas précis du Mali, il ne s’agit pas seulement des responsables des services vétérinaires mais nous avons mis en place des structures de gestion de la grippe aviaire donc au niveau des villages, au niveau des communes, au niveau des cercles, au niveau de la région, il y a des comités de veille. Donc il s’agit de porter l’information à ces membres-là et pour chaque village, au niveau de chaque village, il y a un comité villageois de veille qui regroupe les chefs de village et les responsables des services techniques, qui peuvent être du monde rural ou aussi bien des enseignants. Donc l’information doit être donnée le plus rapidement possible. Ceci pour permettre de prendre les mesures afin de circonscrire l’évolution de la maladie. Konaté Ensuite qu’est-ce que le paysan doit faire avec sa volaille malade ? Sylla Bon ce qu’il faut faire c’est d’abord prendre toutes les dispositions dès qu’il y a un cas de suspicion, comme je l’ai dit, on porte l’information. Ensuite le paysan doit prendre des dispositions pour séparer les animaux malades des sains, cliniquement sains parce qu’en réalité ces sains peuvent être en période d’incubation. C’est isoler les malades, porter des gants parce qu'il faut qu’on précise que les paysans doivent se prémunir et en tous cas, prendre des mesures d’hygiène, porter des gants. A défaut de gants, il y a des sachets plastique ; dans le cas du Mali, dans la sous-région, il y a des sachets plastique qui se vendent à 5 Francs, 10 Francs. Le paysan peut porter ces sachets, effectivement, au niveau des mains et maintenant isoler les malades c'est-à-dire les prendre et les mettre dans des cages séparées des sains, fermer les cages et après immédiatement porter l’information. A ce moment-là les vétérinaires viendront pour prendre les dispositions qu’il faut, effectivement, pour circonscrire l’évolution de la maladie. Konaté Et si la volaille ou un oiseau sauvage est trouvé mort, que doit faire le paysan ? Sylla Bon, dès qu’il y a un cas d’oiseau mort, comme je l’ai dit, en fait ça veut dire qu’on suspecte déjà une maladie. La première des choses à faire est de porter l’information, l’information est portée. Maintenant avant l’arrivée des agents, qu’ils soient agents vétérinaires ou agents de santé publique, en fait le paysan, comme je l’ai dit, s’il a des gants, il porte des gants pour prendre le cadavre et le mettre dans des sachets plastique ; aussi le mettre à l’abri des enfants éventuellement car vous n’êtes pas sans savoir que quand les enfants vont voir ces oiseaux, ils vont se jeter là-dessus, donc les mettre à l’abri des enfants et éventuellement les mettre aussi à l’abri des chiens errants ou de tous ceux qui peuvent en tous cas consommer cette viande. Konaté Les carnivores ? Sylla Les carnivores. Donc il faut mettre ces oiseaux-là morts dans des sachets plastique avant l’arrivée des vétérinaires qui prendront les dispositions qui s’imposent. Konaté Et en cas d’éloignement des services vétérinaires, que doit faire le paysan pour se débarrasser des carcasses ? Sylla Bon, l’idéal est de ne pas se débarrasser effectivement des carcasses, l’idéal c’est de faire en sorte que ces carcasses, ces cadavres soient envoyés au laboratoire pour des fins d’analyse, de confirmation ou d’infirmation. Là c’est l’idéal. Mais comme vous l’avez dit, il peut se faire que vraiment le paysan soit très éloigné d’un centre. Bon il porte l’information et en attendant que les vétérinaires n’arrivent, ça peut prendre du temps, le temps que ça peut prendre et à ce moment il serait bon d’incinérer en tous cas ces cadavres c'est-à-dire les brûler et tout ce qui s’en suit ; ou alors il peut creuser peut-être des fosses dans lesquelles il peut mettre effectivement ces cadavres-là et les brûler et fermer. Mais j’ai dit l’idéal c’est de faire en sorte que l’information soit donnée à un niveau pour qu’on puisse vraiment confirmer ou infirmer vraiment la maladie. Konaté Et est-ce que il serait bon de saigner et de plumer un poulet ou une pintade contaminés ? Sylla Là, c'est formellement interdit. Là il faut qu’on donne les raisons. Il est interdit effectivement de saigner ou de plumer. Comme on l’a dit dès qu’on sent que c’est une volaille malade de grippe aviaire, on ne doit plus saigner ou plumer. La raison c’est que la maladie se transmet par la manipulation. En réalité ce n’est pas la consommation de la viande, ce n'est pas par la consommation qu’on peut être contaminé mais c’est par la manipulation des oiseaux contaminés. C’est pourquoi il est formellement interdit vraiment de plumer ou de saigner en tous cas ces oiseaux malades de grippe aviaire. Konaté S’il existe le moindre doute, le paysan doit-il vendre les bêtes ? Sylla Tout déplacement d’oiseaux est interdit donc ça veut dire que la vente de ces oiseaux est formellement interdite. Comme nous l’avons dit, dès qu’il y a une suspicion, dès qu’on sent qu’il y a une maladie, vraiment isolez les malades des sains et informez rapidement les services vétérinaires pour qu’ils puissent prendre les dispositions. Il est formellement interdit vraiment de vendre les oiseaux malades. Fin de la bande.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2006
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59638
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