Au Togo, le sarclage manuel demeure une méthode privilégiée

CHAPEAU En zone tropicale, la méthode la plus répandue pour lutter contre les mauvaises herbes reste le sarclage manuel. Techniquement simple, cette opération doit néanmoins respecter de nombreuses contraintes. Une enquête de Noël Tadegnon au Togo. DURÉE DE LA BANDE : 8’07 Studio Akala Boniface est agriculteur a Tsévié a 35 kilomètres de Lomé. Depuis toujours il a utilisé le sarclage manuel. Il nous explique en quoi il consiste. Akala En langue locale …. Traduction Le sarclage c’est un procédé par lequel on prend des outils de travaux champêtres pour enlever des herbes du sol donc tu es obligé de faire des travaux qui vont t’amener à prendre l’outil, la houe ou le coupe-coupe pour couper les herbes. Tadegnon Alors on voit que ça se fait de façon manuelle, n’est ce pas harassant ? Akala En langue locale …. Traduction Bon ça dépend des moyens hein mais si tu peux le faire avec un système mécanisé ou tu peux le faire traditionnellement donc en Afrique, on n’ a pas assez de moyens ce qui fait que nous utilisons la méthode traditionnelle qui est prendre la houe avec la main rapidement tu fais ton sarclage. Mais si tu as des moyens, il y a des gens quand même qui ont des tracteurs qui le font mécanisé. Tadegnon Est ce qu’on peut dire que le sarclage manuel est une méthode simple ? Akala En langue locale …. Traduction C’est très difficile parce que quand tu prends la houe pour sarcler un hectare et quand tu prends le tracteur pour un hectare il faut voir déjà la différence. Mais c’est qu’on est habitué, il y a pas de moyens donc on est obligé. C’est ce que les vieux font depuis, nos ancêtres font c’est pourquoi nous aussi nous sommes dedans. Tadegnon A quelle période peut on faire le sarclage par rapport à notre champ, par rapport à ce que nous avons planté ? Akala En langue locale …. Traduction Oui pendant les saisons ou les travaux champêtres, vous êtes obligés de sarcler premièrement pour préparer le terrain. Donc avant de planter quoi que ce soit par exemple le maïs ou le manioc. Là vous ne pouvez pas aller directement faire la semence ou ces actions dans les herbes. Donc vous êtes obligés de sarcler et maintenant vous allez semer vos graines et vous faites planter les tiges de manioc et là jusqu’à la production, vous êtes obligés de sarcler deux ou trois fois pour enlever les mauvaises herbes et laisser les semences grandir facilement. Studio L’expérience vécue d’un agriculteur togolais. Mais est ce que cette expérience est confirmée par les agronomes ? Pour le savoir Noël Tadegnon a rencontré Lawson Latevi, étudiant de l’Ecole Supérieure d’agronomie de l’Université de Lomé. Lawson Latevi Bon il est recommandé de faire ce sarclage deux à trois semaines après le semis….Ce sarclage permettra de débarrasser le champ des mauvaises herbes. Ces mauvaises herbes constituent un frein au développement des cultures parce que ces mauvaises herbes puisent inutilement les éléments nutritifs que devait utiliser la culture pour pouvoir mieux se développer. Mais ce qui se passe souvent c’est qu’au terme précis de la chose, chez nous ici, surtout dans les milieux ruraux c’est pas le sarclage en fait qu’on a mais un sarclo-binage. Je m’explique : le sarclage a pour but intrinsèque de débarrasser seulement le champ des mauvaises herbes. Alors que nous constatons que chez nous ici non seulement la profondeur du travail de sarclage est un peu plus par rapport à ce qu’on a prévu pour le sarclage c’est pour cela qu’on dit que c’est un sarclo-binage qu’on fait. Tadegnon Est ce qu’il y a des contraintes liées au sarclage manuel ? Lawson Latevi Je dirai oui et non…Oui parce qu’on devait comparer ça par rapport au sarclage mécanique ou à l’utilisation de la culture attelée. Si nous comparons ça au sarclage manuel, vous même vous convenez avec moi que ce n’est pas une grande surface qu’on peut sarcler manuellement. Donc sur ce point nous voyons que le temps du travail est grand par rapport à l’utilisation du sarclage mécanique. Et aussi je dirai comme vous le savez ça nécessite beaucoup d’efforts de la part de celui qui fait le sarclage. Mais je dirai aussi que le sarclage manuel a aussi certains avantages. Parce qu’on lorsqu’on utilise la machine, les tracteurs pour faire le sarclage, on se rend compte que c’est seulement les allées, entre deux rangées qui sont parcourues par la sarcleuse. Alors que les espaces entre deux plants de la même rangée, ces espaces là ne sont pas souvent travaillés ce qui fait qu’après, bien qu’avoir utilisé le tracteur pour faire le sarclage, on est obligé de revenir pour faire un sarclage manuel. C’est là que je dirai que ce sarclage a un avantage et aussi je dirai que le sarclage mécanique souvent, le taux de destruction des cultures est un peu plus élevé chez le sarclage mécanique que le sarclage manuel puisqu’en faisant le sarclage manuel vous voyez très bien les cultures. Donc vous prenez toutes les précautions pour ne pas détruire ces cultures. Tadegnon Est ce que certaines cultures posent des difficultés au sarclage ? Lawson Latevi Bon je dirai que oui. Là je viendrai aux densités des semis. Parfois il est recommandé de semer un peu densément pour empêcher les mauvaises herbes de se développer parce que ces mauvaises herbes avant qu’elles ne se développent, il faudrait qu’elles absorbent de l’énergie solaire pour pouvoir effectuer leurs activités photosynthétiques. Une fois que ces cultures sont semées d’une manière dense, cela empêche ces mauvaises herbes d’avoir accès à la lumière, ce qui ne constitue pas un avantage pour eux pour pouvoir mieux se développer. Donc je dirai que les façons culturelles constituent aussi une lutte contre les mauvaises herbes. Tadegnon Dans ce cas quel pourra être l’importance du sarclage précoce ? Lawson Latevi Je dirai qu’on ne peut pas parler d’un sarclage précoce parce qu’il est prévu dans les normes que le sarclage devait se faire deux à trois semaines après la mise en place des cultures. Je dirai qu’un sarclage précoce serait un gaspillage de temps parce qu’il va falloir que les mauvaises herbes atteignent un niveau avant que vous ne les enlevez du champ. Tadegnon A quand se situe la période critique de nuisibilité si on prend par exemple les cultures à cycle long ? Lawson Latevi En fait le cycle végétatif d’une culture en général se situe à différents points à savoir, la germination, le levée, la montaison, la floraison et la fructification. Mais la période critique, c’est quinze jours avant la floraison et quinze jours après la floraison pour beaucoup de culture en général. Et aussi pour que la montaison soit bien faite, il va falloir que les cultures comme je l’avais dit, puissent puiser au maximum les substances nutritives que comporte le sol sur lequel ces cultures ont été mises en place. Pour cela il va falloir qu’au moment critique puisque après la germination les graines, les plantes utilisent les substances nutritives conservées dans les graines pour pouvoir germer. Donc arrivées à un moment, ces graines là commencent à pousser des racines et ce sont ces racines qui absorbent les éléments nutritifs et ces éléments nutritifs, grâce aux deux ou trois ou bien les premières feuilles que les plantules poussent, ces éléments nutritifs permettent à la plante de pouvoir synthétiser des matières organiques pour pouvoir croître. Donc a ces moments de jeunesse pour la plante, donc la plante est plus vulnérable à la destruction. Donc c’est surtout à ce moment là qu’il faut protéger la plante vis-à-vis des mauvaises herbes.

Saved in:
Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2004
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59607
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!