La restauration des systèmes semenciers locaux par le Réseau Semencier Africain

La restauration des systèmes semenciers locaux, un projet mené par le Réseau Semencier Africain CHAPEAU En Cote d’Ivoire le conflit armé de ces dernières années a eu des impacts négatifs sur l’agriculture. Il a occasionné la destruction des récoltes vivrières et industrielles et comme corollaire, un manque de semences et plants ainsi qu’une désorganisation des systèmes semenciers locaux. Le Système Semencier Africain, plus connu sous ses initiales anglaises de ASN, a conduit avec un succès un projet pour appuyer la restauration de ces systèmes semenciers locaux comme l’explique Kouamé Kouassi Alphonse, ingénieur agronome et chargé de programmes a l’ASN. Il répond aux questions de Félix Eba Kouadio COMMENCEMENT DE LA BANDE : «Les systèmes semenciers locaux sont …» FIN DE LA BANDE : « …quelles sont les semences qui sont là bas » et tout » DURÉE DE LA BANDE : 5’43 ANNONCE DE FIN : Cette émission vous était proposée par le CTA. Transcription Kouamé Kouassi Les systèmes semenciers locaux sont totalement désorganisés et ça c’est le premier constat au niveau du pays … de façon générale, les gens ont été déplacés et il faut qu’ils repartent refaire l’agriculture. Par exemple concernant les céréales, les centres de recherche étaient situés beaucoup plus dans la zone nord et dans ce qu’on appelle les « noyaux de base » des variétés. Tout ça a été abandonné donc il faut reprendre tout à zéro. Nous avons perdu un certain nombre de variétés au niveau de la recherche, au niveau du Programme National Riz dans le cas du riz. Le Réseau Semencier a fait venir même des variétés perdues du Brésil et des Philippines et nous les avons multipliées avec le Programme National Riz à Yamoussoukro. Ce que nous avons fait c’est importer des petites quantités qu’on essaye de multiplier donc aujourd’hui le PNR avec une quantité quand même importante, peut repartir en milieu paysan. Eba Kouadio A l’instar des solutions provisoires qu’apporte la communauté internationale à travers l’aide alimentaire, l’ASN a initié un projet dans ce sens là, de quoi s’agit-il ? Kouamé Kouassi Vous savez, la communauté internationale, comme vous le dites elle apporte une aide alimentaire aux populations pour soulager les peines de ces populations là mais vous comprenez, c’est vraiment ponctuel et ça ne peut pas continuer, on ne peut pas distribuer la nourriture à tout moment. Comme on le dit, il faut apprendre à pêcher plutôt que de donner du poisson. Donc donner, c’est bien mais il faut prévoir, faire un programme sur du long terme c'est-à-dire quelque chose de durable. Le rôle du Réseau c’est cela… C’est de rétablir ce qui a été détruit en quelque sorte : le projet de restauration des systèmes semenciers est d’apporter un appui aux communautés villageoises, aux coopératives agricoles,d’aider à produire des semences de qualité et de mettre également en place un système de distribution de ces semences de sorte que les paysans puissent accéder à ces semences et puis ce qui est important dans ce programme, c’est la proximité : aider à rapprocher les semences du paysan pour que dans son milieu, dans sa communauté, la semence soit disponible. Parce que si on nous dit, il y a des semences disponibles mais qui sont au PNR, dans les magasins de stockage du PNR, du Programme National Riz à Yamoussoukro, un paysan qui est à l’ouest ou bien qui est au nord, il ne va pas venir en acheter. Et puis nous les aidons à pouvoir vendre avec un appui… On est en train de mettre en place en ce moment un système d’information qui doit permettre au paysan de savoir que dans telle autre coopérative, il y a telle quantité de semences, de telle variété. C’est un système informatique de réseau internet que nous sommes en train de mettre en place, on appelle ça des « cyber-semences ». Il y aura donc toutes ces formations sur internet et il y a également un Observatoire qui va être installé au ministère de l’agriculture. Donc de mon bureau, je peux rentrer sur chaque site de chaque coopérative, de chaque OPA et voir là bas ce qu’il y a comme semences. Voila, c’est un peu ça que le Réseau fait. Eba Kouadio Quelles sont les solutions durables que l’ASN apporte à la restauration des plants et des semences et surtout à la préservation de la diversité biologique ? Kouamé Kouassi Les solutions durables c’est d’amener les paysans eux-même à produire de nouveau leurs semences parce que le paysan a toujours fait l’autoproduction des semences. Donc c’est d’amener ces paysans à produire leurs propres semences qui est proche d’eux et qui est moins chère. Ça ce sont des systèmes durables. Parce que le paysan il a son riz qu’il mange, c’est du riz paddy comme on l’appelle et il peut le prendre et le semer. Si vous voulez lui vendre de la semence de qualité, qui est vraiment de qualité mais qui est chère, il ne va pas l’acheter. Vous comprenez ? Donc c’est pour réduire les coûts que nous mettons en place des systèmes de sorte que la semence devienne moins chère parce que dans le système conventionnel, il y a le contrôle de la qualité. Vous savez on ne peut pas produire de la semence comme ça. Il y a les agents du ministère qui doivent faire les contrôles de laboratoire pour la certification mais ça, ça revient cher. C’est tout ca qui fait monter le cours de la semence. Aujourd’hui on est en train de mettre en place un système où il y a ce qu’on appelle des paysans « agents de qualité ». Je ne sais pas si vous voyez ? C'est-à-dire qu’on forme au sein des groupements , des paysans qui sont considérés comme des agents de qualité avec tous les rudiments du contrôle de sorte qu’ils puissent eux-même contrôler les semences. Personne ne devra pas se déplacer pour aller vérifier, donc ça réduit le coût. Donc c’est à leur niveau que tout d’un coup au milieu de la communauté rurale tout peut se dérouler : la semence est moins chère et c’est disponible à proximité, l’apport des techniques facilite la production de semences de qualité. Donc c’est ce système que nous mettons en place de sorte à pouvoir avoir dans chaque communauté des stocks de sécurité qui soient proches de ces communautés, ils n’ont pas besoin de se déplacer pour se les procurer. C’est vraiment ça. Maintenant en termes de préservation de la diversité, dans le rôle de l’ASN, nous ne faisons pas la promotion des semences des variétés sélectionnées par la recherche. Nous faisons la promotion des semences, des variétés locales donc chaque fois que nous avons l’occasion d’aller dans ces milieux là, nous essayons de répertorier toutes les semences des variétés locales qui sont d’ailleurs plus prisées par les populations. C’est ce qu’elles aiment ! C’est peut-être parce que les rendements sont plus faibles, voila. Eba Kouadio Alors comment est-ce que ils peuvent s’informer, comment est-ce qu’ils peuvent avoir accès à l’information et à ces programmes que vous initiez pour eux ? Kouamé Kouassi Nous les sensibilisons au regroupement, ça c’est la première chose. Voyez, quand ces organisations, ces OPA ont ces informations, ça passe au niveau des groupements. Donc nous, nous les sensibilisons à se regrouper et à leur niveau, ces organisations diffusent les informations auprès des paysans. Ça c’est le premier aspect. L’autre aspect c’est le système de réseau internet qu’on est en train de mettre en place de sorte que, au nord comme au sud, à l’ouest comme à l’est, chaque groupement a un site auquel les paysans peuvent accéder, ceux qui ont les connexions internet, ils peuvent aller sur les sites des autres groupements et avoir « quelles sont les semences qui sont là bas » et tout . Fin de la bande.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2007
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59517
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