La Peste des Petits Ruminants : La recherche scientifique a du mal à tordre le coup au virus

La Peste des Petits Ruminants : La recherche scientifique a du mal à tordre le coup au virus CHAPEAU: La PPR est une maladie virale très prévalente chez les ovins et surtout chez les caprins. Elle progresse rapidement en Afrique et bien que les antibiotiques soient utilisés, l’espoir de venir à bout de cette maladie, réside dans l’amélioration des vaccins actuels. Emmanuel Albina est médecin vétérinaire et chef du service en virologie de Santé Animale du CIRAD de Montpellier. Il explique au micro de Laurence Lalanne en quoi consistent ces recherches. DURÉE DE LA BANDE: 3’25 Albina Pour la Peste des Petits Ruminants, on a déjà un vaccin qui a été mis au point au CIRAD au milieu des années 80, qui donc est disponible pour les éleveurs et dans le domaine du vaccin, nous continuons des recherches pour une amélioration, pas sur la protection induite par le vaccin mais plus sur notre capacité à différencier les animaux qui seraient vaccinés des animaux qui sont infectés. En fait l’idée consiste à introduire dans le vaccin un marqueur qui permettra de savoir si les animaux ont été vaccinés avec ce vaccin marqué. Alors l’avantage c’est que lorsqu’on veut penser à mettre en place un contrôle sur une maladie, et bien c’est très simple quand on arrive dans une zone où il y a des animaux, si on utilise un vaccin marqueur, on peut très rapidement faire la distinction entre animaux vaccinés et animaux infectés et prendre la décision d’éliminer exclusivement les animaux infectés. Lalanne Oui parce qu’il y a quelque chose dont j’ai entendu parler, c’est que dans certaines zones, les vaccinations sont interdites. Alors pour le commun des mortels, on ne comprend pas très bien pourquoi. Albina Alors quand on gère des populations animales, lorsqu’on arrive et qu’il y a une maladie qui est bien implantée, la première chose à faire c’est effectivement disposer d’un outil de vaccination, vacciner massivement les animaux dans le but de contrôler la circulation du virus dit sauvage, celui qui produit la maladie. Bon en général il y a une phase de plusieurs années consécutives ou on vaccine largement, massivement la population. Ça réduit la circulation du virus. Et puis au bout d’un certain temps, même si les vaccins, individuellement, ne sont pas très coûteux, quand on vaccine plusieurs années de suite, sur un grand nombre d’animaux, ça finit par coûter cher, donc au bout d’un certain temps, la décision c’est de dire si on a éliminé le virus sauvage, il n’y a plus de raisons de vacciner donc on stoppe la vaccination. Par contre on met en place un certain nombre de méthodes de diagnostic pour vérifier qu’on a bien éliminé le virus sauvage mais il faut à ce moment là interdire la vaccination si on n’a pas de vaccin marqué par exemple. Parce que sans vaccin marqué on ne fait pas la différence entre un animal vacciné et un animal infecté donc on pourrait prendre un animal vacciné pour un animal infecté donc vous imaginez un petit peu les craintes en termes de gestion d’éradication d’une maladie. Lalanne Donc en fait ce que vous êtes en train de mettre en place justement, ça éviterait l’interdiction des vaccinations, ce vaccin marqué ? Albina Pas l’interdiction, sensu stricto, parce qu’a un moment donné quand on a éliminé le virus sauvage, il faut arrêter de vacciner, il faut interdire de vacciner, parce que ça ne se justifie pas …mais on sait très bien que certains éleveurs pourraient avoir la tentation d’utiliser un vaccin parce que c’est pas toujours évident de dire cette maladie là est due à telle maladie ou a telle autre donc on peut avoir la tentation de vacciner donc il faut purement et simplement interdire la vaccination quand le virus sauvage n’existe plus sinon c’est une remise ne cause du statut de la santé animale dans cette zone là. Par contre le vaccin marqué pourrait avoir un intérêt énorme s’il y avait réintroduction d’un virus pathogène parce qu’à ce moment là on peut vacciner dans une zone pour contrôler ce virus pathogène tout en ayant quasiment en permanence une idée claire où se trouve le virus pathogène puisqu’on sait les animaux qui sont vaccines et ceux qui sont infectés ce qui n’est pas le cas avec un vaccin non marqué. Si vous vaccinez contre l’introduction d’un nouveau virus avec un vaccin non marqué, vous ne savez pas ou seront les animaux infectés.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2004
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59508
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