La mangrove,victime de sa richesse

Les mangroves, qui couvrent plus de 15 millions d'hectares en Afrique tropicale, en Asie et en Amérique latine sont l'un des écosystèmes les plus menacés de la planète. Sans doute parce qu'il est extrêmement fragile mais surtout à cause de sa richesse. A trop vouloir l'exploiter, certains le menacent de destruction. Les populations riveraines exploitent traditionnellement les richesses de la mangrove depuis des siècles ; ils savent y trouver des produits pour l'alimentation et les soins, ils y pêchent et surtout ils prélèvent leur bois de feu et leur bois d'oeuvre. Les villageois se gardent bien de détruire un milieu dont ils tirent beaucoup de revenus et ils savent l'exploiter sans le détruire. Aujourd'hui, la pression démographique et les difficultés dues à la sécheresse ont poussé les populations à ne plus respecter leurs traditions. Dans certaines zones, la recherche de bois de feu est cause de la destruction de centaines de palétuviers. Il en va de même pour l'exploitation piscicole. Traditionnellement, les populations savaient exploiter ce milieu aquatique très riche. La recherche d'un plus grand profit a fait développer l'aquaculture en bassin, où se pratiquent des élevages intensifs de poissons et de crevettes. L'emploi massif d'aliments et de produits antiparasitaires augmentent les risques de pollution, détruisant les espèces végétales fragiles. La construction des bassins en bois entraînent la destruction de nombreux arbres et met en péril l'équilibre de la mangrove. Le riz, souvent un échec Plus graves encore sont les dégradations dues à l'agriculture. Depuis quelques années, des agronomes se sont intéressés à la mangrove pour y installer des parcelles rizicoles, comme en Guinée, Sierra Léone, Guinée Bissau et Sénégal. Lorsque les interventions ont été trop brusques et que les projets d'aménagement n'ont pas respecté l'équilibre du milieu complexe et peu connu qu'est la mangrove, ces projets se sont soldés par de dramatiques échecs. Les sols sont devenus stériles, recouverts d'une épaisse couche de sel, où rien ne pousse jamais plus. La sécheresse n'a pas favorisé ce type d'action. D'une manière générale, les sols de mangrove sont fragiles et l'homme peut les détruire de façon irrémédiable en rompant de subtils équilibres.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1989
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59162
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