Améliorer la diffusion de l'IST dans les pays ACP

L’un des facteurs limitant du développement agricole dans les pays ACP est la difficulté d'accéder aux in formations sur les activités de recherche et les expériences de développement. L'identification des sources d'information constitue le premier pas vers la connaissance des sciences et des techniques. Le CTA, dont la principale mission est de faciliter aux Etats ACP l'accès à l'information agricole, a donc entrepris de publier une série de répertoires sur les sources d'information sur l'agriculture et le développement rural. La première publication a répertorié les «sources d'information sur l'agronomie tropicale dans les pays de la communauté européenne». Le second volume de cette série, qui vient de paraître en français et en anglais, porte sur les «services d'information agricole dans les pays ACP». Il a été réalisé grâce au concours du CAB-International (Grande-Bretagne) et du Centre international de documentation en agronomie des régions chaudes (CIDARC, France). Il répond à deux objectifs. D'une part, il guide les chercheurs, formateurs, vulgarisateurs, planificateurs et documentalistes dans leurs recherches d'information. D'autre part, il doit favoriser les échanges d'information entre les différents pays ACP, et entre ceux-ci et les pays de la Communauté européenne. Il peut aussi aider les décideurs à planifier leur politique nationale. Ce répertoire a recensé 337 services d'information agricole (bibliothèques, centres de documentation, bases de données bibliographiques et réseaux documentaires), instituts de recherche, établissements d'enseignement et organismes de développement des pays ACP. Il porte sur tous les secteurs de l'agriculture: recherche agronomique, enseignement et vulgarisation, économie et sociologie rurales, production animale et végétale, foresterie, sciences aquatiques et pêches, équipement agricole, ressources naturelles, sciences de l'alimentation et nutrition et environnement. La répartition des services d'information par domaine d'activité est donnée dans le tableau 1. Ce document comporte, outre le répertoire proprement dit, classé par ordre alphabétique de pays, un index des principaux domaines couverts par les centres et une liste des sigles. Chaque notice comporte le nom du service d'information suivi de celui de son organisme de tutelle, son adresse, sa date de création, le nom et le titre de la personne à contacter et le personnel dont il dispose. Elle précise le domaine d'intérêt du centre, sa couverture géographique, son fonds documentaire, ses utilisateurs, les produits et les services qu'elle fournit, ses moyens et la coopération documentaire. L'index est très largement inspiré d'AGROVOC, thésaurus multilingue de terminologie agricole et du plan de catégorisation d'AGRIS. L'analyse détaillée des données du répertoire est révélatrice de la situation de la documentation agricole dans les pays ACP. Ainsi, on s'aperçoit que les premiers services d'information agricole remontent au siècle dernier. Dès 1876, le ministère de l'Agriculture de la Jamaïque avait créé sa bibliothèque nationale agricole. Depuis les années 1920, les créations de centre ont connu une croissance exponentielle. Au rythme actuel, on peut espérer qu'il y aura plus de 500 services d'information agricole en l'an 2000 dans les pays ACP (voir tableau 2). Lorsqu'on fait une répartition par zone géographique, on note une nette prépondérance de l'Afrique de l'Ouest qui regroupe près de 36% des services d'information agricole des pays ACP (voir tableau 3). Les centres de documentation apparaissent essentiellement concentrés dans les capitales au détriment des zones rurales qui seraient pourtant les plus grandes utilisatrices d'information. Les centres offrent les services traditionnels: fourniture de bulletins bibliographiques, de revues de sommaires, de listes des acquisitions de documents, et de catalogues de publications et de périodiques, ainsi que des services de diffusion sélective de l'information et de recherches bibliographiques. Cependant, les notes de synthèse et les états d'avancement, pourtant tant prisés des «consommateurs d'information», ne font pas l'objet de beaucoup d'attention. Il en est de même pour les services de consolidation, d'évaluation et de reconditionnement de l'information. Certes les chercheurs, enseignants et étudiants, qui sont les cibles privilégiées de ces services d'information, sont capables d'effectuer par eux-mêmes les synthèses et les analyses nécessaires. Il n'en demeure pas moins que la demande de documents de synthèse est importante. La faiblesse de l'offre s'explique en partie par le manque de ressources humaines compétentes. Les collections de ces services d'information sont, en général, relativement modestes. Toutefois certains centres disposent de fonds documentaires appréciables. En moyenne chacun dispose d'un stock documentaire comprenant 8 217 ouvrages, 1534 rapports, 375 publications de l'organisme de tutelle, 169 titres de périodiques courants et 495 microfiches. Dans le domaine de l'équipement, et bien que les pays ACP soient les moins informatisés, il est réconfortant d'apprendre que près du tiers des services d'information disposent de matériel informatique, notamment de micro-ordinateurs de marques très diverses. Cette diversité du matériel, qui se ressent aussi au niveau des logiciels, est sans doute tributaire de l'offre. Mais cette informatisation hétérogène génère des problèmes de compatibilité qui rendent difficiles les échanges de données dans le cadre de la coopération documentaire. L'analyse de ces données révèle aussi qu'il existe plus de matériel de reprographie qu'on ne le pensait. Si seuls 7,4 % des services d'information disposent d'un atelier de micrographie, 55% des centres possèdent des lecteurs de microfilms ou de microfiches. Enfin, le phénomène le plus marquant du développement des services d'information des pays ACP durant la dernière décennie est l'émergence de réseaux documentaires, d'échanges d'informations et d'expériences. Toutes les synergies et les économies d'échelle sont recherchées: prêts inter bibliothèques, élaboration de catalogues collectifs de périodiques et d'ouvrages de référence, harmonisation de leur méthodologie de travail et promotion de l'exploitation de leur capital documentaire. Des réseaux sectoriels nationaux émergent au Congo (REDICA), en Côte d'Ivoire (REDACI) et au Sénégal (REDAS). Au plan régional, l'approche préconisée est la constitution de réseaux reflétant les grandes préoccupations socio-économiques et géopolitiques. On remarque la présence de PADIS, orienté vers le développement socio-économique de l'Afrique, de POPIN-AFRICA vers les problèmes de population africains et de RESADOC au Mali qui s'intéresse, quant à lui, aux problèmes de sècheresse, de désertification et de protection de l'environnement. Sur le plan international, AGRIS et CARIS s'imposent comme les principaux systèmes d'information mondiaux. Cette émergence des réseaux, à quelque niveau qu'ils se situent, en synergie avec l'appropriation de l'outil informatique, telle qu'elle ressort de l'analyse du répertoire, illustre très concrètement la vitalité de l'offre documentaire des pays ACP. Cependant il est certain que ces structures demeurent fragiles et ne bénéficient pas de toute l'attention voulue, ni de moyens suffisants. Un registre nouveau doit s'inscrire dans les préoccupations de ces centres: l'analyse de l'information agricole pour offrir des produits qui répondent parfaitement aux besoins réels de synthèses documentaires des utilisateurs. Dans ce domaine , comme dans bien d'autres, le capital des ressources humaines disponibles sera déterminant. Les personnes intéressées par ce répertoire peuvent contacter: Thiendou Niang Responsable du service de documentation du CTA.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1988
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/58907
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