Adapter les approches de l’amenagement durable des forets seches aux aptitudes sociales, economiques et technologiques en Afrique: le cas du Burkina Faso

Au Burkina Faso, l’aménagement des forêts naturelles a pour principaux objectifs l’exploitation du bois de feu et du pâturage. Il concerne également des activités secondaires tels que la chasse et le développement du tourisme de vision. Ces activités se concentrent principalement dans les régions de l’Ouest, du Sud et de l’Est dont les ressources forestières sont encore relativement abondantes. L’objectif de cette étude est de faire une analyse critique sur les approches et les technologies existantes sur l’aménagement des forêts naturelles. Les principaux problèmes entravant la viabilité des aménagements ont été discutés à travers des études de cas et une revue littéraire. Le type d’aménagement le plus organisé est celui à production de bois énergie. En effet, les zones sous aménagement, subdivisés en chantiers d’aménagement forestier (CAF), possèdent des plans d’aménagement et des cahiers de charge. Les populations sont organisées en Groupements de Gestion Forestière (GGF) pour l’exploitation et la commercialisation du bois qui alimente les grands centres urbains. Les principales activités dans les chantiers d’aménagement forestier sont, entre autres, la formation des bûcherons aux techniques de coupe, la régénération des parcelles exploitées par semis direct, la pratique du feu précoce. On note un manque d’effort d’évaluation des effets des activités sylvicoles sur la dynamique des ressources forestières. Quant aux zones pastorales et de chasse, elles ne bénéficient pas encore d’un aménagement conséquent. En effet, les plans d’aménagements sont quasi inexistants et, seules la surveillance contre le braconnage et la pratique des feux précoce constituent les principales activités dans ces zones. Résumévi Sur le plan socio-économique, bien que les chantiers d’aménagement forestier et les zones de chasse génèrent de gros chiffres d’affaire, la majeure partie des bénéfices revient aux grossistes-transporteurs, aux concessionnaires de chasse et à l’Etat, les populations étant les plus mal rémunérées. Sur le plan écologique, le semis direct utilisé comme mode de régénération et de réhabilitation des écosystèmes ne donne pas des résultats satisfaisants. Sur le plan politique, on note une absence de volonté à sécuriser les aménagements par une politique foncière adéquate. Le front agricole, très actif avec la redynamisation de la culture du coton et l’agrobusiness, constitue la principale menace des chantiers d’aménagements et des aires protégées. Une politique forestière visant une appropriation réelle des ressources forestière, une sécurisation foncière, une juste rémunération des activités dans les aménagements forestiers, la diversification des revenus par la valorisation des produits non ligneux ainsi qu’une intensification de l’agriculture sont indispensables à l’adoption d’une pratique d’aménagement forestier durable au Burkina Faso.

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Bibliographic Details
Main Author: Sawadogo, L.
Format: Book biblioteca
Language:French
Published: Center for International Forestry Research 2006
Subjects:forest management, forest economics, social impact,
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/19557
https://www.cifor.org/knowledge/publication/2145
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