Produits agricoles tropicaux : crises et rebonds

La crise économique provoquée par les mesures de confinement et de gestion sanitaire du Covid-19 a affecté de manière très différenciée la famille des matières premières. Si les marchés de l'énergie se sont effondrés, les produits agricoles et alimentaires se sont montrés particulièrement résilients, les cours s'orientant même dès la fin du printemps 2020 à la hausse pour des produits phares tels que le blé, le maïs et le soja. La continuité des chaînes logistiques pendant le confinement puis l'injection de liquidités ont rassuré les opérateurs et soutenu la demande. Dans un contexte d'émissions obligataires effrénées et de rachat de dette par les banques centrales dans les pays de l'OCDE, les " soft " ont attiré les investisseurs qui durant le second semestre ont accumulé la position d'achat (" long ") sur les marchés à terme d'Amérique du Nord et d'Europe, poussant les cours à la hausse. Les produits tropicaux ont tiré profit de cette conjoncture avec des bonheurs variés. L'huile de palme a vu ses cours croître en moyenne de 25 % sur l'année, le riz Thaï est en hausse de près de 20 % et l'arabica enregistre une hausse à deux chiffres lui aussi. Pour le reste, c'est un peu la soupe à la grimace. Le cacao et les robustas sont minés par des excédents tenaces, et le caoutchouc naturel, dépendant du dynamisme du marché de l'automobile, a été le produit agricole le plus directement exposé aux conséquences du Covid-19.