Resistance to sorghum midge

Le point est fait sur la recherche en amélioration variétale pour la résistance à la cécidomyie du sorgho Stenodiplosis (=Contarinia) sorghicola (Coquillett), l'un des plus importants ravageurs de cette céréale dans le monde. Plusieurs sources de résistance ont été identifiées parmi les sorghos cultivés ; les sorghos sauvages sont aussi évalués. L'université de Texas A&M a ainsi identifié 31 lignées résistantes à partir du matériel de son programme de conversion du sorgho. Sept de ces sources de résistance ont été utilisées dans le programme australien de sélection pour la résistance du sorgho à la cécidomyie, dont TAM 2566, qui est la principale lignée utilisée dans le programme de Texas A&M. L'ICRISAT a utilisé essentiellement DJ 6514, un écotype local indien. Alors que la résistance d'AF 28 et IS 8891 n'est pas altérée au Kenya et au Yemen, celle de DJ 6514 y est moindre, ce qui pourrait être lié à l'existence de plusieurs biotypes de l'insecte. L'ICRISAT a développé une population de sorgho contenant les gènes de stérilité mâle ms3 and ms7, à laquelle participe une fraction significative des sources de résistance connues et qui peut donc servir de source de gènes de résistance. Deux populations TP8 et TP23 ont également été développées par Texas A&M. Plusieurs variétés locales d'Afrique de l'Ouest (particulièrement du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal) ont été identifiées par les systèmes nationaux de recherche agricole de cette région comme résistantes à la cécidomyie pendant la période allant des années soixante au début des années quatre-vingts. Parmi les nombreux sorghos sauvages d'Afrique, Asie et Australie qui pourraient être des sources de résistance, 16 des 17 sorghos indigènes d'Australie se sont révélés après évaluation ou bien ne pas être des hôtes de la cécidomyie, ou bien être impropres à son oviposition. Les tentatives de croisements de ces sorghos sauvages avec Sorghum bicolor ont jusqu'à présent échoué. Un domaine qui demande une attention particulière est celui de la transgénèse, faisant par exemple appel à des gènes de Bacillus thuringiensis, dont les toxines sont pour certaines efficaces contre les diptères. Le principal mécanisme de résistance à la cécidomyie est la non-préférence, particulièrement à l'oviposition, qui semble, bien qu'on ne puisse réellement l'expliquer, liée à des glumes courtes, dures et adhérentes. Un autre facteur de résistance est un décalage dans le temps (asynchronie) entre la période de floraison des épillets et le pic de pullulation de l'insecte. Ainsi, les génotypes fleurissant à l'aurore ou même avant, échappent à la cécidomyie. Les facteurs contribuant au mécanisme d'antibiose, qui se traduit par une influence néfaste sur le développement et la fécondité de l'insecte, ne sont pas connus mais seraient dans certains cas liés à la taille des ovaires. La compensation (qui relève de la tolérance) est variable et n'est vraisemblablement pas un mécanisme important de résistance. Le criblage et la sélection pour la résistance s'effectuent d'abord sous infestation naturelle, faisant appel à des lignes infestantes ou des résidus de récolte (panicules) contenant des larves diapausantes. A l'ICRISAT (Inde), l'étape ultime consiste au criblage sous infestation artificielle sous cage. Il existe d'importantes différences dans l'infestation, qui sont liées à des facteurs environnementaux. Pour éviter les " évasions ", il est important de bien connaître les dates de floraison des génotypes évalués, et de jouer sur leurs dates de semis et celles des lignes infestantes. Une méthode permettant le criblage au laboratoire de lignées avancées en conditions de non-choix a été développée en Australie. La voie de la sélection assistée par marqueurs est également explorée dans ce pays. Concernant l'amélioration proprement dite, à l'ICRISAT, des lignées combinant résistance à la cécidomyie et caractères agronomiques acceptables, comme ICSV 197, ICSV 735, ICSV 745, ICSV 758, ICSV 804 et ICSV 88032, ont été développées à partir de la source de résistance DJ 6514, dont certaines se sont également bien comportées au Nigeria. Au Texas, des hybrides combinant résistance à la cécidomyie et caractères agronomiques acceptables sont à présent disponibles, dont certains ont été exempts d'attaques au Nigeria. En Australie, des hybrides et lignées combinant résistance à la cécidomyie et caractères agronomiques acceptables ont aussi été développés. Il s'agit notamment de QL23, et QL 25 à 41. Pour plusieurs raisons tenant notamment à son caractère multigénique, aux caractères physiques de l'épillet qui la confèrent, et à la faible pression de sélection, la résistance à la cécidomyie est vraisemblablement stable. En Afrique, particulièrement au Nigeria, au Niger, au Burkina Faso, en Ethiopie, au Soudan, au Kenya et en Tanzanie, qui sont fréquemment le théâtre de pullulations de l'insecte, les perspectives futures en termes de sélection pour la résistance à la cécidomyie, restent attachées au développement de variétés, vu les limites de l'industrie semencière, à l'exception du Nigeria où les hybrides sont susceptible de prendre une importance croissante.

Saved in:
Bibliographic Details
Main Authors: Ajayi, Olupomi, Dakouo, Dona
Format: conference_item biblioteca
Language:eng
Published: CIRAD
Subjects:F30 - Génétique et amélioration des plantes, H10 - Ravageurs des plantes, Sorghum, Contarinia sorghicola, insecte nuisible, résistance aux organismes nuisibles, amélioration des plantes, Sorghum bicolor, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7244, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_30459, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5729, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5731, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5956, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7247,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/478769/
http://agritrop.cirad.fr/478769/1/ID478769.pdf
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
Description
Summary:Le point est fait sur la recherche en amélioration variétale pour la résistance à la cécidomyie du sorgho Stenodiplosis (=Contarinia) sorghicola (Coquillett), l'un des plus importants ravageurs de cette céréale dans le monde. Plusieurs sources de résistance ont été identifiées parmi les sorghos cultivés ; les sorghos sauvages sont aussi évalués. L'université de Texas A&M a ainsi identifié 31 lignées résistantes à partir du matériel de son programme de conversion du sorgho. Sept de ces sources de résistance ont été utilisées dans le programme australien de sélection pour la résistance du sorgho à la cécidomyie, dont TAM 2566, qui est la principale lignée utilisée dans le programme de Texas A&M. L'ICRISAT a utilisé essentiellement DJ 6514, un écotype local indien. Alors que la résistance d'AF 28 et IS 8891 n'est pas altérée au Kenya et au Yemen, celle de DJ 6514 y est moindre, ce qui pourrait être lié à l'existence de plusieurs biotypes de l'insecte. L'ICRISAT a développé une population de sorgho contenant les gènes de stérilité mâle ms3 and ms7, à laquelle participe une fraction significative des sources de résistance connues et qui peut donc servir de source de gènes de résistance. Deux populations TP8 et TP23 ont également été développées par Texas A&M. Plusieurs variétés locales d'Afrique de l'Ouest (particulièrement du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal) ont été identifiées par les systèmes nationaux de recherche agricole de cette région comme résistantes à la cécidomyie pendant la période allant des années soixante au début des années quatre-vingts. Parmi les nombreux sorghos sauvages d'Afrique, Asie et Australie qui pourraient être des sources de résistance, 16 des 17 sorghos indigènes d'Australie se sont révélés après évaluation ou bien ne pas être des hôtes de la cécidomyie, ou bien être impropres à son oviposition. Les tentatives de croisements de ces sorghos sauvages avec Sorghum bicolor ont jusqu'à présent échoué. Un domaine qui demande une attention particulière est celui de la transgénèse, faisant par exemple appel à des gènes de Bacillus thuringiensis, dont les toxines sont pour certaines efficaces contre les diptères. Le principal mécanisme de résistance à la cécidomyie est la non-préférence, particulièrement à l'oviposition, qui semble, bien qu'on ne puisse réellement l'expliquer, liée à des glumes courtes, dures et adhérentes. Un autre facteur de résistance est un décalage dans le temps (asynchronie) entre la période de floraison des épillets et le pic de pullulation de l'insecte. Ainsi, les génotypes fleurissant à l'aurore ou même avant, échappent à la cécidomyie. Les facteurs contribuant au mécanisme d'antibiose, qui se traduit par une influence néfaste sur le développement et la fécondité de l'insecte, ne sont pas connus mais seraient dans certains cas liés à la taille des ovaires. La compensation (qui relève de la tolérance) est variable et n'est vraisemblablement pas un mécanisme important de résistance. Le criblage et la sélection pour la résistance s'effectuent d'abord sous infestation naturelle, faisant appel à des lignes infestantes ou des résidus de récolte (panicules) contenant des larves diapausantes. A l'ICRISAT (Inde), l'étape ultime consiste au criblage sous infestation artificielle sous cage. Il existe d'importantes différences dans l'infestation, qui sont liées à des facteurs environnementaux. Pour éviter les " évasions ", il est important de bien connaître les dates de floraison des génotypes évalués, et de jouer sur leurs dates de semis et celles des lignes infestantes. Une méthode permettant le criblage au laboratoire de lignées avancées en conditions de non-choix a été développée en Australie. La voie de la sélection assistée par marqueurs est également explorée dans ce pays. Concernant l'amélioration proprement dite, à l'ICRISAT, des lignées combinant résistance à la cécidomyie et caractères agronomiques acceptables, comme ICSV 197, ICSV 735, ICSV 745, ICSV 758, ICSV 804 et ICSV 88032, ont été développées à partir de la source de résistance DJ 6514, dont certaines se sont également bien comportées au Nigeria. Au Texas, des hybrides combinant résistance à la cécidomyie et caractères agronomiques acceptables sont à présent disponibles, dont certains ont été exempts d'attaques au Nigeria. En Australie, des hybrides et lignées combinant résistance à la cécidomyie et caractères agronomiques acceptables ont aussi été développés. Il s'agit notamment de QL23, et QL 25 à 41. Pour plusieurs raisons tenant notamment à son caractère multigénique, aux caractères physiques de l'épillet qui la confèrent, et à la faible pression de sélection, la résistance à la cécidomyie est vraisemblablement stable. En Afrique, particulièrement au Nigeria, au Niger, au Burkina Faso, en Ethiopie, au Soudan, au Kenya et en Tanzanie, qui sont fréquemment le théâtre de pullulations de l'insecte, les perspectives futures en termes de sélection pour la résistance à la cécidomyie, restent attachées au développement de variétés, vu les limites de l'industrie semencière, à l'exception du Nigeria où les hybrides sont susceptible de prendre une importance croissante.