Riz : Un marché qui s'essouffle après deux années d'échanges historiquement élevés

L'année 2019 aura été marquée par une production stagnante, un essoufflement des échanges commerciaux à 44 millions de tonnes (Mt) et une baisse des prix mondiaux plus forte que prévu, avec toutefois quelques situations contrastées selon les régions. La Chine et l'Inde, les deux principaux producteurs mondiaux, ont vu leur production baisser, mais avec des conséquences modérées sur le commerce mondial en raison de leurs réserves très importantes. En même temps, les principaux importateurs asiatiques, notamment le Bangladesh et l'Indonésie, ont réduit très fortement leurs importations grâce à des récoltes plus abondantes. Du cote des exportateurs, l'essentiel du repli de la demande mondiale a été supporte par la Thaïlande dont les ventes externes ont chuté de 32 %, et par l'Inde qui a vu ses exportations baisser de 17 %. En revanche, le Vietnam et le Pakistan ont profité d'une conjoncture plus favorable grâce à une demande toujours forte de leurs clients traditionnels et a des prix très compétitifs par rapport à leurs principaux concurrents. Le recul des prix vietnamiens et pakistanais a d'ailleurs fortement pesé sur l'évolution des prix mondiaux en 2019. La baisse s'est surtout fait sentir dans la deuxième moitié de l'année avec le ralentissement de la demande d'importation de la Chine, et surtout celle du Nigeria, deuxième importateur mondial suite à la décision des autorités nigérianes de fermer leurs frontières terrestres, fin aout 2019, afin de lutter contre la contrebande de riz depuis les pays voisins. Début 2020, les prix tendaient à se renforcer, influences par une possible limitation des disponibilités exportables, durant le premier semestre de l'année, et par un regain de la demande mondiale qui pourrait progresser de 4 % en 2020 à 46 Mt, sans toutefois atteindre les niveaux records de 2017 et 2018. Mais des incertitudes persistent, avec notamment deux inconnues, et de taille, qui risquent de peser dans l'évolution du marché mondial du riz en 2020. D'une part, les frontières terrestres du Nigeria étaient toujours fermées fin février, sans prévision d'ouverture tant que les risques de reprise de la contrebande de riz sont encore grands. D'autre part, si l'épidémie de coronavirus se prolonge en Chine, et s'étend, elle pourrait avoir un impact sur ses importations et sur son rôle de régulateur du marché mondial du riz. En outre, son retour remarque en tant qu'exportateur mondial, notamment sur les marches africains, pourrait connaitre un net ralentissement avec un risque d'instabilité du marché mondial et de plus grande volatilité des prix mondiaux durant l'année 2020.

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Bibliographic Details
Main Author: Mendez Del Villar, Patricio
Format: book_section biblioteca
Language:fre
Published: Economica
Subjects:E71 - Commerce international, E16 - Économie de la production, riz, marché mondial, données de production, données statistiques, exportation, importation, stock régulateur, consommation alimentaire, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6599, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8450, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_32548, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_35655, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2761, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3815, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1137, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3016, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1556, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8114,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/596302/
http://agritrop.cirad.fr/596302/6/ID596302.pdf
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Summary:L'année 2019 aura été marquée par une production stagnante, un essoufflement des échanges commerciaux à 44 millions de tonnes (Mt) et une baisse des prix mondiaux plus forte que prévu, avec toutefois quelques situations contrastées selon les régions. La Chine et l'Inde, les deux principaux producteurs mondiaux, ont vu leur production baisser, mais avec des conséquences modérées sur le commerce mondial en raison de leurs réserves très importantes. En même temps, les principaux importateurs asiatiques, notamment le Bangladesh et l'Indonésie, ont réduit très fortement leurs importations grâce à des récoltes plus abondantes. Du cote des exportateurs, l'essentiel du repli de la demande mondiale a été supporte par la Thaïlande dont les ventes externes ont chuté de 32 %, et par l'Inde qui a vu ses exportations baisser de 17 %. En revanche, le Vietnam et le Pakistan ont profité d'une conjoncture plus favorable grâce à une demande toujours forte de leurs clients traditionnels et a des prix très compétitifs par rapport à leurs principaux concurrents. Le recul des prix vietnamiens et pakistanais a d'ailleurs fortement pesé sur l'évolution des prix mondiaux en 2019. La baisse s'est surtout fait sentir dans la deuxième moitié de l'année avec le ralentissement de la demande d'importation de la Chine, et surtout celle du Nigeria, deuxième importateur mondial suite à la décision des autorités nigérianes de fermer leurs frontières terrestres, fin aout 2019, afin de lutter contre la contrebande de riz depuis les pays voisins. Début 2020, les prix tendaient à se renforcer, influences par une possible limitation des disponibilités exportables, durant le premier semestre de l'année, et par un regain de la demande mondiale qui pourrait progresser de 4 % en 2020 à 46 Mt, sans toutefois atteindre les niveaux records de 2017 et 2018. Mais des incertitudes persistent, avec notamment deux inconnues, et de taille, qui risquent de peser dans l'évolution du marché mondial du riz en 2020. D'une part, les frontières terrestres du Nigeria étaient toujours fermées fin février, sans prévision d'ouverture tant que les risques de reprise de la contrebande de riz sont encore grands. D'autre part, si l'épidémie de coronavirus se prolonge en Chine, et s'étend, elle pourrait avoir un impact sur ses importations et sur son rôle de régulateur du marché mondial du riz. En outre, son retour remarque en tant qu'exportateur mondial, notamment sur les marches africains, pourrait connaitre un net ralentissement avec un risque d'instabilité du marché mondial et de plus grande volatilité des prix mondiaux durant l'année 2020.