Usages forestiers et production de charbon de bois en périphérie d'une aire protégée à Madagascar : quelle opportunité pour une gestion locale sécurisée (GELOSE) de la forêt ?

Ce document présente les résultats d'un travail de 3 mois de terrain, réalisé à la demande du CIRADForêt dans le cadre d'un projet de développement malgache. L'étude consiste, à l'échelle de trois villages, à analyser les pratiques et les usages forestiers des populations locales, afin d'étudier l'opportunité de la mise en place de contrats de gestion locale sécurisée (GELOSE) dans le contexte particulier d'une importante production de charbon et de la proximité de la Réserve Forestière de l'Ankarafantsika. Deux dynamiques d'évolution socio-économique ont modulé le système agraire de la zone d'étude, tout au long du siècle - celle du village initial, de natifs riziculteurs et éleveurs de zébus, qui évolue sous l'effet d'événements extérieurs celle des deux villages de migrants, dont l'histoire récente est déterminée par le charbon de bois. En interaction, ces deux dynamiques aboutissent aujourd'hui à une diminution des ressources forestières, essentiellement à cause des défrichements forestiers pour l'aménagement de nouvelles terres cultivables, accélérés et/ou engendrés par. l'activité de production de charbon de bois. Nous avons classé les usages forestiers en quatre catégories : les faciles, les substituables, les indispensables et les rémunérateurs. La plupart ont changé de catégorie au cours de l'évolution du système agraire. Certains sont néanmoins restés indispensables, comme la collecte de bois de feu et de bois de construction. Dans les villages de migrants, l'importance accordée au charbon de bois, usage rémunérateur, traduit l'état d'esprit/la stratégie générale d'une catégorie d'acteurs : amasser de l'argent au plus vite, afin de retourner au pays. Cependant, Beaucoup de migrants se sont néanmoins sédentarisés aujourd'hui, et ayant changé d'objectif, se consacrent à l'agriculture. Dans les villages de natifs, les revenus proviennent majoritairement des cultures de rente (manioc essentiellement) mais également du raphia. La production de charbon de bois y est absente. La faible surface de forêt restante, le manque de cohésion sociale du fait de stratégies d'acteurs et de perception de la forêt divergentes, la faiblesse voire l'inexistence d'institutions coutumières capables de garantir le respect de règles d'une gestion communautaire, sont autant de facteurs qui laissent penser qu'une gestion locale par contrat de type GELOSE a peu de chances d'émerger spontanément selon la procédure officielle, et quand bien même elle émergerait, son succès est difficile à envisager.

Bibliographic Details

Main Author:	Rakotovao, Linda
Format:	thesis biblioteca
Language:	fre
Published:	ESAT
Subjects:	K10 - Production forestière, P06 - Sources d'énergie renouvelable, K50 - Technologie des produits forestiers,
Online Access:	http://agritrop.cirad.fr/564075/
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