L'innovation institutionnelle dix ans plus tard : quelles opportunités pour les agriculteurs, et quels apprentissages pour les pouvoirs publics ? Le cas des associations d'irrigants au nord du Maroc

Le Maroc a programmé au début des années 1990s l'orientation vers une gestion participative en irrigation (GPI), favorisant l'implication et la responsabilisation des usagers dans l'aménagement hydroagricole. Ce tournant politique s'est traduit par l'introduction d'une innovation institutionnelle : les Associations d'Usagers de l'Eau Agricole (AUEA). Ladite innovation est importante aussi bien dans le changement organisationnel que social de la population locale. Si cette gestion ne s'est que peu concrétisée en grande hydraulique, elle a conduit à de nombreuses AUEA actives en zone de petite et moyenne hydraulique. L'objectif de cet article consiste à analyser comment une innovation institutionnelle " décrétée " par les politiques publiques, a créé un nouvel ordre institutionnel, de nouvelles dimensions de la gouvernance locale, l'accès et l'organisation collective autour d'une ressource qui est l'eau d'irrigation. Nous nous appuyons sur l'analyse de deux périmètres irrigués. D'une part, le Moyen Sebou Tranche I est un périmètre livré aux agriculteurs dès la fin des travaux d'aménagement, géré actuellement par des AUEA et où l'on constate une appropriation de la part des agriculteurs. Ce périmètre constitue depuis dix ans une école d'apprentissage du modèle de la Gestion Participative en irrigation pour les différents acteurs (institutions publiques, agriculteurs, bailleurs de fonds et institutions de recherches). D'autre part, le périmètre Sahla, qui vient d'être mis en eau, et dont la mise en oeuvre a été faite par une partie de l'équipe d'ingénieurs impliqués dans le projet Moyen Sebou a mis en place le périmètre. Il s'agit d'une adoption et d'une adaptation du même modèle, le périmètre Sahla montre une appropriation du modèle GPI de la part des institutions publiques.

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Bibliographic Details
Main Authors: Kadiri, Zakaria, Belmoumene, Karima, Kuper, Marcel, Faysse, Nicolas, Tozy, Mohamed, Errahj, Mostafa
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD
Subjects:P10 - Ressources en eau et leur gestion, F06 - Irrigation, E14 - Économie et politique du développement, innovation, participation, gestion des eaux, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_27560, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_37602, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8320, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4940,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/557816/
http://agritrop.cirad.fr/557816/1/document_557816.pdf
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Summary:Le Maroc a programmé au début des années 1990s l'orientation vers une gestion participative en irrigation (GPI), favorisant l'implication et la responsabilisation des usagers dans l'aménagement hydroagricole. Ce tournant politique s'est traduit par l'introduction d'une innovation institutionnelle : les Associations d'Usagers de l'Eau Agricole (AUEA). Ladite innovation est importante aussi bien dans le changement organisationnel que social de la population locale. Si cette gestion ne s'est que peu concrétisée en grande hydraulique, elle a conduit à de nombreuses AUEA actives en zone de petite et moyenne hydraulique. L'objectif de cet article consiste à analyser comment une innovation institutionnelle " décrétée " par les politiques publiques, a créé un nouvel ordre institutionnel, de nouvelles dimensions de la gouvernance locale, l'accès et l'organisation collective autour d'une ressource qui est l'eau d'irrigation. Nous nous appuyons sur l'analyse de deux périmètres irrigués. D'une part, le Moyen Sebou Tranche I est un périmètre livré aux agriculteurs dès la fin des travaux d'aménagement, géré actuellement par des AUEA et où l'on constate une appropriation de la part des agriculteurs. Ce périmètre constitue depuis dix ans une école d'apprentissage du modèle de la Gestion Participative en irrigation pour les différents acteurs (institutions publiques, agriculteurs, bailleurs de fonds et institutions de recherches). D'autre part, le périmètre Sahla, qui vient d'être mis en eau, et dont la mise en oeuvre a été faite par une partie de l'équipe d'ingénieurs impliqués dans le projet Moyen Sebou a mis en place le périmètre. Il s'agit d'une adoption et d'une adaptation du même modèle, le périmètre Sahla montre une appropriation du modèle GPI de la part des institutions publiques.