Domestication et étude sur la reproduction de poissons indigènes du Mékong au Laos

Les activités au cours de cette étude ont été réalisées dans le cadre d'un programme de collaboration entre l'unité Aquaculture du CIRAD-EMVT et le NAFRI-LARReC. Elles ont été conduites avec des partenaires locaux de la province de Champassak et du LARReC, dans le sud du Laos, dans la région dite des "4 000 îles". Ce projet dont le thème est la domestication d'espèces indigènes de poissons au Laos, existe depuis mai 2005. Mais avant de pouvoir domestiquer une espèce, il faut d'abord maîtriser le cycle de vie en captivité dont les clés sont le contrôle de la reproduction et l'élevage larvaire. Ainsi les recherches se sont portées cette année essentiellement sur la reproduction et puis sur l'élevage larvaire de cinq espèces endémiques qui sont un cyprinidé Cirrhinus microlepis et quatre espèces de poissons-chats Hemibagrus wyckioides, Pangasius hypophthalmus, Pangasius conchophilus et surtout Pangasius krempfi. Les différents travaux ont été effectués à la station aquacole de Ban Hat puis sur l'île de Don Nokassoun, lieux spécialement aménagés cette année pour recevoir des géniteurs et tenter des reproductions artificielles. Dans un premier temps, il a fallu établir un réseau avec des pêcheurs locaux pour nous procurer des géniteurs sauvages issus du milieu naturel. Après la capture, le transport et le stockage de ces géniteurs à la station aquacole ou à Don Nokassoun, des travaux, particulièrement orientés sur des traitements hormonaux d'induction de l'ovulation, ont été tentés. Ces traitements hormonaux ont été réalisés avec deux types d'hormones: une GnRH (la LHRH) et une hormone gonadotrope (l'hCG). L'hCG a toujours été administrée sous forme liquide tandis que la LHRH a été administrée soit sous forme liquide avec du dompéridone, un anti-dopaminergique, soit sous forme d'implant solide. Ces implants hormonaux représentaient pour nous une nouvelle approche intéressante pour traiter des femelles en diminuant le nombre d'injections et le nombre de manipulations. D'ailleurs, au niveau de la reproduction et des traitements hormonaux, de bons résultats ont été obtenus. Chez Cirrhinus microlepis, le traitement hormonal appliqué avec deux injections, une sous forme d'implant LHRHa (70 µg.kg-1) et une sous forme liquide (30 µg.kg-1 de LHRH + 10 mg.kg-1 de dompéridone), espacées de 16 heures, a permis d'obtenir très fréquemment l'ovulation (7 femelles sur 12 tentées). Chez Hemibagrus wyckioides, plusieurs traitements hormonaux ont été tentés mais celui qui fut le plus efficace est un traitement de finition fait avec plusieurs injections d'hCG à 500 Ul.kg-1, suivi d'un traitement ovulatoire en deux injections réalisées avec un mélange d'hCG et de LHRH. Au total six femelles sur 17 ont ovulé et ont permis d'obtenir des larves. En ce qui concerne Pangasius hypophthalmus, nous nous sommes servis de cette espèce pour améliorer nos traitements hormonaux avec implants dans le but de connaître les doses suffisantes et nécessaires pour obtenir l'ovulation des femelles. Ce qui en résulte est que des implants de 100 ou 50 µg.kg-1 semblent efficaces. D'ailleurs, P. hypophthalmus étant un pangasidé comme P. krempfi, nous nous sommes servis de ces résultats pour les appliquer sur P. krempfi. Malgré de nombreuses tentatives sans succès, une femelle P. krempfi a pondu et donné des larves ce qui représente néanmoins une première dans le domaine de l'aquaculture mondiale. Pour P. conchophilus, trois femelles sur cinq ont donné des larves avec un traitement hormonal semblable à celui de H. wyckioides. Ainsi, les résultats de cette année, nous ont permis de faire de grand progrès au niveau de la reproduction artificielle de ces cinq espèces endémiques du Laos.

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Bibliographic Details
Main Author: Raynaud, Thomas
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: UM2
Subjects:M12 - Production de l'aquaculture,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/536442/
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Raynaud, Thomas
Domestication et étude sur la reproduction de poissons indigènes du Mékong au Laos
description Les activités au cours de cette étude ont été réalisées dans le cadre d'un programme de collaboration entre l'unité Aquaculture du CIRAD-EMVT et le NAFRI-LARReC. Elles ont été conduites avec des partenaires locaux de la province de Champassak et du LARReC, dans le sud du Laos, dans la région dite des "4 000 îles". Ce projet dont le thème est la domestication d'espèces indigènes de poissons au Laos, existe depuis mai 2005. Mais avant de pouvoir domestiquer une espèce, il faut d'abord maîtriser le cycle de vie en captivité dont les clés sont le contrôle de la reproduction et l'élevage larvaire. Ainsi les recherches se sont portées cette année essentiellement sur la reproduction et puis sur l'élevage larvaire de cinq espèces endémiques qui sont un cyprinidé Cirrhinus microlepis et quatre espèces de poissons-chats Hemibagrus wyckioides, Pangasius hypophthalmus, Pangasius conchophilus et surtout Pangasius krempfi. Les différents travaux ont été effectués à la station aquacole de Ban Hat puis sur l'île de Don Nokassoun, lieux spécialement aménagés cette année pour recevoir des géniteurs et tenter des reproductions artificielles. Dans un premier temps, il a fallu établir un réseau avec des pêcheurs locaux pour nous procurer des géniteurs sauvages issus du milieu naturel. Après la capture, le transport et le stockage de ces géniteurs à la station aquacole ou à Don Nokassoun, des travaux, particulièrement orientés sur des traitements hormonaux d'induction de l'ovulation, ont été tentés. Ces traitements hormonaux ont été réalisés avec deux types d'hormones: une GnRH (la LHRH) et une hormone gonadotrope (l'hCG). L'hCG a toujours été administrée sous forme liquide tandis que la LHRH a été administrée soit sous forme liquide avec du dompéridone, un anti-dopaminergique, soit sous forme d'implant solide. Ces implants hormonaux représentaient pour nous une nouvelle approche intéressante pour traiter des femelles en diminuant le nombre d'injections et le nombre de manipulations. D'ailleurs, au niveau de la reproduction et des traitements hormonaux, de bons résultats ont été obtenus. Chez Cirrhinus microlepis, le traitement hormonal appliqué avec deux injections, une sous forme d'implant LHRHa (70 µg.kg-1) et une sous forme liquide (30 µg.kg-1 de LHRH + 10 mg.kg-1 de dompéridone), espacées de 16 heures, a permis d'obtenir très fréquemment l'ovulation (7 femelles sur 12 tentées). Chez Hemibagrus wyckioides, plusieurs traitements hormonaux ont été tentés mais celui qui fut le plus efficace est un traitement de finition fait avec plusieurs injections d'hCG à 500 Ul.kg-1, suivi d'un traitement ovulatoire en deux injections réalisées avec un mélange d'hCG et de LHRH. Au total six femelles sur 17 ont ovulé et ont permis d'obtenir des larves. En ce qui concerne Pangasius hypophthalmus, nous nous sommes servis de cette espèce pour améliorer nos traitements hormonaux avec implants dans le but de connaître les doses suffisantes et nécessaires pour obtenir l'ovulation des femelles. Ce qui en résulte est que des implants de 100 ou 50 µg.kg-1 semblent efficaces. D'ailleurs, P. hypophthalmus étant un pangasidé comme P. krempfi, nous nous sommes servis de ces résultats pour les appliquer sur P. krempfi. Malgré de nombreuses tentatives sans succès, une femelle P. krempfi a pondu et donné des larves ce qui représente néanmoins une première dans le domaine de l'aquaculture mondiale. Pour P. conchophilus, trois femelles sur cinq ont donné des larves avec un traitement hormonal semblable à celui de H. wyckioides. Ainsi, les résultats de cette année, nous ont permis de faire de grand progrès au niveau de la reproduction artificielle de ces cinq espèces endémiques du Laos.
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