Evolution de la densité de population de l'iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima) dans la réserve naturelle des îles de la Petite Terre (Guadeloupe) entre 1995 et 2002

Les Îles de la Petite Terre (148,6 ha, Guadeloupe), situées entre la pointe des Châteaux de la Grande-Terre et l'Île de La Désirade, bénéficient du statut de réserve naturelle depuis 1998. Elles constituent un écosystème original dont la biomasse de vertébrés est dominée par l'Iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima). Endémique du nord des Petites Antilles où elle ne vit plus que dans certaines îles, souvent en très petites populations, cette espèce est actuellement classée comme vulnérable par l'UICN. Le gestionnaire de la réserve naturelle a confié à l'association naturaliste AEVA le développement d'études destinées à apprécier l'effectif de la population d'iguanes et ses variations interannuelles. Une méthode de dénombrement sur transect, modélisant la détectabilité des individus en fonction de la distance, a été adaptée à l'espèce et aux conditions locales. Reproduite annuellement entre 1995 et 2002, à l'exception de l'année 1997, elle a permis d'établir la corrélation entre d'importants déclins de la population et deux événements climatiques majeurs, le passage de deux ouragans en 1995 et une période prolongée de sécheresse en 2001. L'effectif de cette population, en dehors des périodes consécutives à ces événements, est estimé à 10 000 individus adultes. Cette estimation lui confère le statut d'une des trois plus importantes populations mondiales de l'espèce avec celles des îles de la Dominique et de La Désirade. L'important effectif de cette population et sa répartition sur deux îles ainsi que la situation géographique et le statut de protection du site, confèrent à la Réserve Naturelle des îles de la Petite Terre un rôle de premier plan dans le domaine de la conservation et de l'étude de la biologie et de l'écologie d'l. delicatissima. La discussion porte sur diverses hypothèses relatives à l'origine de la population actuelle et sur la nature des facteurs susceptibles d'en limiter la pérennité.

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Main Authors: Lorvelec, Olivier, Levesque, Anthony, Barré, Nicolas, Feldmann, Philippe, Leblond, Gilles, Jaffard, Marie-Eve, Pascal, Michel, Pavis, Claudie
Format: article biblioteca
Language:fre
Subjects:L60 - Taxonomie et géographie animales, réserve naturelle, Iguana, population animale, dynamique des populations, espèce en danger, densité de population, facteur climatique, écologie animale, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_16141, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_22414, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_435, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6111, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2557, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6112, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_29554, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_427, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3406, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3081,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/531656/
http://agritrop.cirad.fr/531656/1/document_531656.pdf
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Summary:Les Îles de la Petite Terre (148,6 ha, Guadeloupe), situées entre la pointe des Châteaux de la Grande-Terre et l'Île de La Désirade, bénéficient du statut de réserve naturelle depuis 1998. Elles constituent un écosystème original dont la biomasse de vertébrés est dominée par l'Iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima). Endémique du nord des Petites Antilles où elle ne vit plus que dans certaines îles, souvent en très petites populations, cette espèce est actuellement classée comme vulnérable par l'UICN. Le gestionnaire de la réserve naturelle a confié à l'association naturaliste AEVA le développement d'études destinées à apprécier l'effectif de la population d'iguanes et ses variations interannuelles. Une méthode de dénombrement sur transect, modélisant la détectabilité des individus en fonction de la distance, a été adaptée à l'espèce et aux conditions locales. Reproduite annuellement entre 1995 et 2002, à l'exception de l'année 1997, elle a permis d'établir la corrélation entre d'importants déclins de la population et deux événements climatiques majeurs, le passage de deux ouragans en 1995 et une période prolongée de sécheresse en 2001. L'effectif de cette population, en dehors des périodes consécutives à ces événements, est estimé à 10 000 individus adultes. Cette estimation lui confère le statut d'une des trois plus importantes populations mondiales de l'espèce avec celles des îles de la Dominique et de La Désirade. L'important effectif de cette population et sa répartition sur deux îles ainsi que la situation géographique et le statut de protection du site, confèrent à la Réserve Naturelle des îles de la Petite Terre un rôle de premier plan dans le domaine de la conservation et de l'étude de la biologie et de l'écologie d'l. delicatissima. La discussion porte sur diverses hypothèses relatives à l'origine de la population actuelle et sur la nature des facteurs susceptibles d'en limiter la pérennité.