Impact de la fertilité des sols et des itinéraires techniques sur la croissance du cotonnier (Gossypium spp) au Nord-Cameroun : cas de Fignolé, Mafa Kilda et Gadas

Au Nord-Cameroun la production cotonnière n'est pas à l'abri de l'hypothèse qui relie souvent la baisse des rendements des cultures au problème de la fertilité des sols. Or dans le processus de production végétale, en plus de sol interviennent également des conditions relatives au climat et aux pratiques culturales. La présente étude a été menée de Mai à Décembre 2000. Elle a porté sur un suivi de 54 parcelles de cotonnier, réparties dans trois villages (Fignolé, Mafa kilda, Gadas) de référence du PRASAC (Pôle Régional de Recherche Appliquée au développement des Savanes d'Afrique Centrale). Elle avait pour objectif de mesurer l'influence des variables "sol", "climat" et "itinéraires techniques" sur le développement végétatif du cotonnier. Le paramètre mesuré est la hauteur moyenne des plants à 90 JAS (jours après semis). Les données collectées sont issues des observations réalisées sur deux carrés de 5 X 5 m posés sur chacune des parcelles, puis complétées par celles des enquêtes et des analyses physico-chimiques des sols. Elles ont été analysées par les méthodes des régressions multiples et des courbes enveloppes. Les résultats obtenus montrent que les trois catégories de variables "sol", "climat" et "itinéraires techniques" contribuent respectivement pour 13,5 et 41% dans l'explication de la variabilité des hauteurs observées. Parmi les variables itinéraires techniques, le nombre de sarclages, le délai de démariage et le buttage ont expliqué le 1/3 de la variabilité au seuil de signification 5%. Les seuils au-delà desquels les délais de semis, de l'épandage de l'engrais NPK, des sarclages et le nombre d'années de mise en culture ont affecté la hauteur moyenne des plants sont respectivement 35 jours après le 20 Mai (date de l'ouverture officielle de la campagne cotonnière au Nord-Cameroun), 41 jours après semis, 25 et 58 jours après semis (premier, second sarclage) et 15 ans. Il en est de même de la densité après démariage lorsque celle-ci a excédé 43 000 plants par hectare. Les critères agronomiques tels que la teneur des sols en argile. K échangeable, CEC ont permis de grouper les différents sols en trois classes: légers. moyens et lourds. Mais la hauteur des plants observée n'a pas permis de les différencier. L'une des principales contraintes notées est la pression des adventices à laquelle s'ajoutent les retards dans la réalisation des opérations culturales. Ceci traduit des pratiques peu intensives de la part des agriculteurs de la région. Pendant que du côté de la recherche des propositions de techniques de lutte contre les adventices restent envisageables, du côté des agriculteurs le respect des fiches techniques pour coton vulgarisées par la SODECOTON pourrait constituer un début de solution pour la contrainte susmentionnée.

Saved in:
Bibliographic Details
Main Author: Sobda Gonné
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: s.n.
Subjects:F62 - Physiologie végétale - Croissance et développement, P35 - Fertilité du sol, F07 - Façons culturales, Gossypium, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3335, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1229,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/527084/
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
Description
Summary:Au Nord-Cameroun la production cotonnière n'est pas à l'abri de l'hypothèse qui relie souvent la baisse des rendements des cultures au problème de la fertilité des sols. Or dans le processus de production végétale, en plus de sol interviennent également des conditions relatives au climat et aux pratiques culturales. La présente étude a été menée de Mai à Décembre 2000. Elle a porté sur un suivi de 54 parcelles de cotonnier, réparties dans trois villages (Fignolé, Mafa kilda, Gadas) de référence du PRASAC (Pôle Régional de Recherche Appliquée au développement des Savanes d'Afrique Centrale). Elle avait pour objectif de mesurer l'influence des variables "sol", "climat" et "itinéraires techniques" sur le développement végétatif du cotonnier. Le paramètre mesuré est la hauteur moyenne des plants à 90 JAS (jours après semis). Les données collectées sont issues des observations réalisées sur deux carrés de 5 X 5 m posés sur chacune des parcelles, puis complétées par celles des enquêtes et des analyses physico-chimiques des sols. Elles ont été analysées par les méthodes des régressions multiples et des courbes enveloppes. Les résultats obtenus montrent que les trois catégories de variables "sol", "climat" et "itinéraires techniques" contribuent respectivement pour 13,5 et 41% dans l'explication de la variabilité des hauteurs observées. Parmi les variables itinéraires techniques, le nombre de sarclages, le délai de démariage et le buttage ont expliqué le 1/3 de la variabilité au seuil de signification 5%. Les seuils au-delà desquels les délais de semis, de l'épandage de l'engrais NPK, des sarclages et le nombre d'années de mise en culture ont affecté la hauteur moyenne des plants sont respectivement 35 jours après le 20 Mai (date de l'ouverture officielle de la campagne cotonnière au Nord-Cameroun), 41 jours après semis, 25 et 58 jours après semis (premier, second sarclage) et 15 ans. Il en est de même de la densité après démariage lorsque celle-ci a excédé 43 000 plants par hectare. Les critères agronomiques tels que la teneur des sols en argile. K échangeable, CEC ont permis de grouper les différents sols en trois classes: légers. moyens et lourds. Mais la hauteur des plants observée n'a pas permis de les différencier. L'une des principales contraintes notées est la pression des adventices à laquelle s'ajoutent les retards dans la réalisation des opérations culturales. Ceci traduit des pratiques peu intensives de la part des agriculteurs de la région. Pendant que du côté de la recherche des propositions de techniques de lutte contre les adventices restent envisageables, du côté des agriculteurs le respect des fiches techniques pour coton vulgarisées par la SODECOTON pourrait constituer un début de solution pour la contrainte susmentionnée.