Evolution des structures agraires et érosion dans le Sud-Saloum (Sénégal)

En Afrique soudano-sahélienne, la dégradation du milieu naturel prend des proportions alarmantes depuis la fin des années soixante. La conjonction de facteurs climatiques et pédologiques entraîne d'important processus érosifs qui menacent de vastes superficies agricoles. La région étudiée appartient à la partie méridionale du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. La plupart des sols possèdent un horizon superficiel appauvri en argile et constitué de sables fins. Ces caratéristiques entraînent un faible pouvoir d'agrégation, une tendance à la prise en masse à l'état sec et une forte aptitude à l'érosion. Face à la disparition de la réserve foncière, les agriculteurs mettent en culture des zones de plus en plus marginales. L'évolution de l'occupation des sols entraîne une diminution et une forte dégradation des formations végétales naturelles. La mise en culture se traduit par l'installation de couvertures végétales peu protectrices vis-à-vis du ruissellement. La dégradation de l'écosystème s'exprime à travers une érosion hydrique résultant d'un ruissellement généralisé. Ce phénomène entretient la chute du statut organique du sol