Vers la société de l’information

Il est aujourd’hui politiquement correct d’évoquer l’avènement de la société africaine de l’information (SAI). Après des années de durs efforts, l’initiative SAI, soutenue par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, a fini par trouver sa place dans le langage courant, au moins dans le cercle des intellectuels, des décideurs et des planificateurs. Même dans le secteur agricole. Cela vient à point nommé, dans la perspective d’un Sommet de la société civile de l’information prévu en 2003. Deux livres récents montrent comment des questions aussi vastes qu’Internet s’intègrent aujourd’hui dans le discours quotidien sur le développement. Dans Internet. Une chance pour l’Afrique, Jacques Bonjawo fait sienne la théorie désormais classique qui proclame qu’en se connectant aux réseaux mondiaux de communication le continent africain peut faire un prodigieux bond en avant. Cette vision naïvement optimiste ne manque pas de charme, mais elle n’est pas convaincante. Qui peut sérieusement affirmer que l’Afrique va se transformer en branchant son système éducatif sur des sources étrangères et en développant une économie virtuelle avec une composante de commerce agricole électronique? Raphaël Ntambue fait preuve de plus de retenue dans L’Internet, son Web et son E-mail en Afrique. Approche critique. Autant l’approche de Bonjawo est idéaliste, autant celle-ci est méthodique. C’est une analyse froide des aspects démographiques de la société africaine de l’information, assortie d’une présentation fouillée des statistiques sur la pénétration relative de l’e-mail, l’Internet et la toile mondiale. Ntambue présente aussi une bonne analyse de la façon dont l’Afrique s’approprie les différentes facettes des autoroutes de l’information. Vous n’y trouverez pas la vision romantique de la connexion des agriculteurs aux réseaux du commerce mondial ou du branchement des écoles sur les communautés virtuelles à travers le monde. Ntambue s’intéresse beaucoup plus aux politiques qui permettront de rendre ces technologies disponibles et opérationnelles. En somme, il propose un tableau très clair des enjeux, loin des réactions excessives d’enthousiasme ou de rejet qui risquent d’empêcher tout progrès dans ce secteur. Internet. Une chance pour l’Afrique Par Jacques Bonjawo. Karthala, Paris, 2002. 208 pages, ISBN 2-84586-259-8 18 Les Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris France Fax: + 33 1 45 35 27 05 E-mail: karthala@wanadoo.fr Site Web: www.karthala.com L’Internet, son Web et son E-mail en Afrique. Approche critique. Par Raphaël Ntambue. L’Harmattan, Paris, 2001. 356 pages, ISBN 2-7475-1632-6 27, 45 Éditions l’Harmattan 5-7 rue de L’École-Polytechnique 75005 Paris France Fax: + 33 1 43 25 82 03 E-mail: harmattan1@wanadoo.fr Site Web: www.editions-harmattan.fr

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2002
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/63408
https://hdl.handle.net/10568/99672
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Description
Summary:Il est aujourd’hui politiquement correct d’évoquer l’avènement de la société africaine de l’information (SAI). Après des années de durs efforts, l’initiative SAI, soutenue par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, a fini par trouver sa place dans le langage courant, au moins dans le cercle des intellectuels, des décideurs et des planificateurs. Même dans le secteur agricole. Cela vient à point nommé, dans la perspective d’un Sommet de la société civile de l’information prévu en 2003. Deux livres récents montrent comment des questions aussi vastes qu’Internet s’intègrent aujourd’hui dans le discours quotidien sur le développement. Dans Internet. Une chance pour l’Afrique, Jacques Bonjawo fait sienne la théorie désormais classique qui proclame qu’en se connectant aux réseaux mondiaux de communication le continent africain peut faire un prodigieux bond en avant. Cette vision naïvement optimiste ne manque pas de charme, mais elle n’est pas convaincante. Qui peut sérieusement affirmer que l’Afrique va se transformer en branchant son système éducatif sur des sources étrangères et en développant une économie virtuelle avec une composante de commerce agricole électronique? Raphaël Ntambue fait preuve de plus de retenue dans L’Internet, son Web et son E-mail en Afrique. Approche critique. Autant l’approche de Bonjawo est idéaliste, autant celle-ci est méthodique. C’est une analyse froide des aspects démographiques de la société africaine de l’information, assortie d’une présentation fouillée des statistiques sur la pénétration relative de l’e-mail, l’Internet et la toile mondiale. Ntambue présente aussi une bonne analyse de la façon dont l’Afrique s’approprie les différentes facettes des autoroutes de l’information. Vous n’y trouverez pas la vision romantique de la connexion des agriculteurs aux réseaux du commerce mondial ou du branchement des écoles sur les communautés virtuelles à travers le monde. Ntambue s’intéresse beaucoup plus aux politiques qui permettront de rendre ces technologies disponibles et opérationnelles. En somme, il propose un tableau très clair des enjeux, loin des réactions excessives d’enthousiasme ou de rejet qui risquent d’empêcher tout progrès dans ce secteur. Internet. Une chance pour l’Afrique Par Jacques Bonjawo. Karthala, Paris, 2002. 208 pages, ISBN 2-84586-259-8 18 Les Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris France Fax: + 33 1 45 35 27 05 E-mail: karthala@wanadoo.fr Site Web: www.karthala.com L’Internet, son Web et son E-mail en Afrique. Approche critique. Par Raphaël Ntambue. L’Harmattan, Paris, 2001. 356 pages, ISBN 2-7475-1632-6 27, 45 Éditions l’Harmattan 5-7 rue de L’École-Polytechnique 75005 Paris France Fax: + 33 1 43 25 82 03 E-mail: harmattan1@wanadoo.fr Site Web: www.editions-harmattan.fr