Les voies d'amélioration ou l'implication progressive du secteur privé
Le développement des transports s'insère dans la stratégie globale du développement des États ACP. Chez tous, ou presque, une rapide expansion des voies d'accès passe par la mise en uvre de dispositifs institutionnels et financiers qui visent à transférer progressivement au secteur privé l'exploitation des réseaux de transport, ou à impliquer directement les usagers dans la gestion de leur entretien. Un vaste processus de réforme Aéroports, routes, chemins de fer et ports deviennent privatisables. Leur rétrocession au secteur privé se solde par des contrats de concession, de cogestion ou de fermage. Le recours à ces trois types de techniques a concerné jusqu'à présent 32 pays ACP — principalement africains — au cours des sept dernières années. Le principe de la participation des usagers et des bénéficiaires aux réformes et à l'amélioration de la gestion des réseaux routiers n'est, en général, plus remis en question. Plusieurs pays africains, parmi lesquels le Bénin, la Zambie et l'Éthiopie, le Mozambique, la Tanzanie, ont ainsi instauré ou réinstauré les Comités des routes ou les Fonds des routes. Les usagers, qui paient pour l'entretien du réseau (prélèvement sur le carburant, péages, taxes d'immatriculation), ont ainsi la possibilité de participer à l'élaboration des stratégies visant à ce que son développement corresponde aux besoins. L'une des premières routes à péage d'Afrique subsaharienne gérées par une société privée est celle reliant Hillacondji à Cotonou, un tronçon de la route qui raccorde la frontière du Togo à l'ancienne capitale nigériane, Lagos, en traversant le Bénin sur toute sa largeur. Les réformes institutionnelles opérées par certains États portent aujourd'hui leurs fruits. En Zambie, par exemple, pratiquement l'ensemble du territoire national est desservi par des routes bitumées. En ce qui concerne le rail, le concept de la concession fait son chemin jusqu'en Afrique australe. Confier l'exploitation de certaines lignes à des entreprises privées sans qu'il y ait transfert de propriété : le Malawi s'est engagé le premier sur cette voie nouvelle en publiant un appel d'offres sur Internet ! Sitarail, société anonyme privée, exploite quant à elle le réseau ferroviaire reliant Abidjan (Côte d'Ivoire) à Ouagadougou (Burkina Faso). Ce sont en moyenne 108 trains de marchandises qui roulent chaque mois, sept jours sur sept, dans les deux sens confondus ; 480 000 tonnes de marchandises ont été transportées en 1996. « On note de plus en plus, relève Abdel Aziz Thiam, directeur général de Sitarail, une importance croissante du tonnage de coton, de fruits, de légumes secs et surtout de volaille et d'animaux vivants pour lesquels la Côte d'Ivoire demeure largement tributaire des pays sahéliens ». Le transfert progressif au privé de la gestion de l'exploitation et de l'entretien des réseaux de transport recèle beaucoup d'avantages, selon la Banque mondiale. L'amélioration de la productivité et de la qualité de service, la baisse des coûts pour les usagers et la réduction des déficits publics sont autant de perspectives prometteuses, bien que la privatisation — en Afrique en tout cas — n'en soit qu'à ses premiers pas. Sources : ISTED, n° 3 Institut des sciences et des techniques de l'équipement et de l'environnement pour le développement La Grande Arche - Paroi Sud - 92055 Paris-La Défense cedex 4 - FRANCE Le Courrier ACP-UE, n° 169, mai-juin 1998 Commission des Communautés européennes 200, rue de la Loi - 1049 Bruxelles - BELGIQUE Contact : Priyanthi Fernando, Ana Bravo et Niklas Sieber (secrétariat FITRD) Forum international pour le transport rural et le développement 150 Southampton Row, 2d floor - Londres WC1B 5 AL - Royaume-Uni Fax : + 44 171 278 6880 E-mail : ifrtd@gn.apc.org Site Web : http://www.gn.apc.org/ifrtd
Main Author: | |
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Format: | News Item biblioteca |
Language: | French |
Published: |
Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
1998
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Online Access: | https://hdl.handle.net/10568/60974 https://hdl.handle.net/10568/99651 |
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Un vaste processus de réforme
Aéroports, routes, chemins de fer et ports deviennent privatisables. Leur rétrocession au secteur privé se solde par des contrats de concession, de cogestion ou de fermage. Le recours à ces trois types de techniques a concerné jusqu'à présent 32 pays ACP — principalement africains — au cours des sept dernières années.
Le principe de la participation des usagers et des bénéficiaires aux réformes et à l'amélioration de la gestion des réseaux routiers n'est, en général, plus remis en question. Plusieurs pays africains, parmi lesquels le Bénin, la Zambie et l'Éthiopie, le Mozambique, la Tanzanie, ont ainsi instauré ou réinstauré les Comités des routes ou les Fonds des routes. Les usagers, qui paient pour l'entretien du réseau (prélèvement sur le carburant, péages, taxes d'immatriculation), ont ainsi la possibilité de participer à l'élaboration des stratégies visant à ce que son développement corresponde aux besoins.
L'une des premières routes à péage d'Afrique subsaharienne gérées par une société privée est celle reliant Hillacondji à Cotonou, un tronçon de la route qui raccorde la frontière du Togo à l'ancienne capitale nigériane, Lagos, en traversant le Bénin sur toute sa largeur.
Les réformes institutionnelles opérées par certains États portent aujourd'hui leurs fruits. En Zambie, par exemple, pratiquement l'ensemble du territoire national est desservi par des routes bitumées.
En ce qui concerne le rail, le concept de la concession fait son chemin jusqu'en Afrique australe. Confier l'exploitation de certaines lignes à des entreprises privées sans qu'il y ait transfert de propriété : le Malawi s'est engagé le premier sur cette voie nouvelle en publiant un appel d'offres sur Internet ! Sitarail, société anonyme privée, exploite quant à elle le réseau ferroviaire reliant Abidjan (Côte d'Ivoire) à Ouagadougou (Burkina Faso). Ce sont en moyenne 108 trains de marchandises qui roulent chaque mois, sept jours sur sept, dans les deux sens confondus ; 480 000 tonnes de marchandises ont été transportées en 1996. « On note de plus en plus, relève Abdel Aziz Thiam, directeur général de Sitarail, une importance croissante du tonnage de coton, de fruits, de légumes secs et surtout de volaille et d'animaux vivants pour lesquels la Côte d'Ivoire demeure largement tributaire des pays sahéliens ».
Le transfert progressif au privé de la gestion de l'exploitation et de l'entretien des réseaux de transport recèle beaucoup d'avantages, selon la Banque mondiale. L'amélioration de la productivité et de la qualité de service, la baisse des coûts pour les usagers et la réduction des déficits publics sont autant de perspectives prometteuses, bien que la privatisation — en Afrique en tout cas — n'en soit qu'à ses premiers pas.
Sources :
ISTED, n° 3
Institut des sciences et des techniques de l'équipement et de l'environnement pour le développement
La Grande Arche - Paroi Sud - 92055 Paris-La Défense cedex 4 - FRANCE
Le Courrier ACP-UE, n° 169, mai-juin 1998
Commission des Communautés européennes
200, rue de la Loi - 1049 Bruxelles - BELGIQUE
Contact :
Priyanthi Fernando, Ana Bravo et Niklas Sieber (secrétariat FITRD)
Forum international pour le transport rural et le développement
150 Southampton Row, 2d floor - Londres WC1B 5 AL - Royaume-Uni
Fax : + 44 171 278 6880
E-mail : ifrtd@gn.apc.org
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