Sols dunaires de l'eau sous le sable
Qui l'eût cru ? Sous les sables dunaires de Mauritanie, il existe une humidité naturelle à faible profondeur (entre 50 et 150 cm). Houcine Khatteli, chercheur à l'Institut des Régions Arides de Tunisie, a mis au point une technique simple de reboisement qui permet d exploiter cette humidité. Mais comment expliquer la présence de'ce sable humide, phénomène a priori surprenant dans ces régions faiblement arrosées (moins de 300 mm/an) ? A la fois par une faible évaporation et une légère remontée capillaire. En effet, les sables nus conduisent mal la chaleur : ils ne s'échauffent donc que sur de faibles profondeurs, ce qui limite l'évaporation. D'autre part, la couche de sable sec située entre la surface du sol et la couche d'humidité résiduelle en profondeur joue un rôle de mulch protecteur : elle coupe les flux capillaires et empêche donc également l'évaporation. Ces deux phénomènes conjugues expliquent pourquoi des sables sans végétation ont la faculté de conserver plusieurs années l'eau de pluie infiltrée. Pour «rompre» ce mulch, cette couche superficielle de sable sec, un simple cylindre métallique sans fond et à bord inférieur tranchant suffit : il est enfoncé dans le sable puis abondamment arrosé. L eau, ainsi guidée par les parois du cylindre, s'enfonce directement dans les profondeurs, rétablissant ainsi la jonction entre couche profonde humide et surface du sol. Les racines des plants d`arbres se développent au début dans la partie humidifiée du cylindre, puis atteignent la couche profonde d'humidité résiduelle : les plants deviennent alors autonomes, sans nécessité d'irrigation. Des Prosopis juliflora, plantés avec cette méthode depuis sept ans, sont toujours vivants, en dépit d'un déficit pluviométrique chronique. Houcine Khatteli Institut des Régions Arides Route de Djorf, km 22 - 4119 Médenine TUNISIE
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Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
1994
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Online Access: | https://hdl.handle.net/10568/60589 |
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dig-cgspace-10568-605892021-02-24T07:11:15Z Sols dunaires de l'eau sous le sable Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation Qui l'eût cru ? Sous les sables dunaires de Mauritanie, il existe une humidité naturelle à faible profondeur (entre 50 et 150 cm). Houcine Khatteli, chercheur à l'Institut des Régions Arides de Tunisie, a mis au point une technique simple de reboisement qui permet d exploiter cette humidité. Mais comment expliquer la présence de'ce sable humide, phénomène a priori surprenant dans ces régions faiblement arrosées (moins de 300 mm/an) ? A la fois par une faible évaporation et une légère remontée capillaire. En effet, les sables nus conduisent mal la chaleur : ils ne s'échauffent donc que sur de faibles profondeurs, ce qui limite l'évaporation. D'autre part, la couche de sable sec située entre la surface du sol et la couche d'humidité résiduelle en profondeur joue un rôle de mulch protecteur : elle coupe les flux capillaires et empêche donc également l'évaporation. Ces deux phénomènes conjugues expliquent pourquoi des sables sans végétation ont la faculté de conserver plusieurs années l'eau de pluie infiltrée. Pour «rompre» ce mulch, cette couche superficielle de sable sec, un simple cylindre métallique sans fond et à bord inférieur tranchant suffit : il est enfoncé dans le sable puis abondamment arrosé. L eau, ainsi guidée par les parois du cylindre, s'enfonce directement dans les profondeurs, rétablissant ainsi la jonction entre couche profonde humide et surface du sol. Les racines des plants d`arbres se développent au début dans la partie humidifiée du cylindre, puis atteignent la couche profonde d'humidité résiduelle : les plants deviennent alors autonomes, sans nécessité d'irrigation. Des Prosopis juliflora, plantés avec cette méthode depuis sept ans, sont toujours vivants, en dépit d'un déficit pluviométrique chronique. Houcine Khatteli Institut des Régions Arides Route de Djorf, km 22 - 4119 Médenine TUNISIE Qui l'eût cru ? Sous les sables dunaires de Mauritanie, il existe une humidité naturelle à faible profondeur (entre 50 et 150 cm). Houcine Khatteli, chercheur à l'Institut des Régions Arides de Tunisie, a mis au point une technique simple de... 1994 2015-03-23T11:06:44Z 2015-03-23T11:06:44Z News Item CTA. 1994. Sols dunaires de l'eau sous le sable. Spore 52. CTA, Wageningen, The Netherlands. 1011-0046 https://hdl.handle.net/10568/60589 fr Spore Limited Access Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation Spore |
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Qui l'eût cru ? Sous les sables dunaires de Mauritanie, il existe une humidité naturelle à faible profondeur (entre 50 et 150 cm). Houcine Khatteli, chercheur à l'Institut des Régions Arides de Tunisie, a mis au point une technique simple de reboisement qui permet d exploiter cette humidité.
Mais comment expliquer la présence de'ce sable humide, phénomène a priori surprenant dans ces régions faiblement arrosées (moins de 300 mm/an) ? A la fois par une faible évaporation et une légère remontée capillaire. En effet, les sables nus conduisent mal la chaleur : ils ne s'échauffent donc que sur de faibles profondeurs, ce qui limite l'évaporation.
D'autre part, la couche de sable sec située entre la surface du sol et la couche d'humidité résiduelle en profondeur joue un rôle de mulch protecteur : elle coupe les flux capillaires et empêche donc également l'évaporation. Ces deux phénomènes conjugues expliquent pourquoi des sables sans végétation ont la faculté de conserver plusieurs années l'eau de pluie infiltrée.
Pour «rompre» ce mulch, cette couche superficielle de sable sec, un simple cylindre métallique sans fond et à bord inférieur tranchant suffit : il est enfoncé dans le sable puis abondamment arrosé. L eau, ainsi guidée par les parois du cylindre, s'enfonce directement dans les profondeurs, rétablissant ainsi la jonction entre couche profonde humide et surface du sol. Les racines des plants d`arbres se développent au début dans la partie humidifiée du cylindre, puis atteignent la couche profonde d'humidité résiduelle : les plants deviennent alors autonomes, sans nécessité d'irrigation. Des Prosopis juliflora, plantés avec cette méthode depuis sept ans, sont toujours vivants, en dépit d'un déficit pluviométrique chronique.
Houcine Khatteli
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