Les OGM, un espoir pour l’Afrique ou un risque excessif ?

CHAPEAU Beaucoup saluent l’avènement des OGM, les organismes génétiquement modifiés comme la solution tant attendue aux problèmes de sécurité alimentaire de l'Afrique. Mais beaucoup au contraire s’inquiètent et redoutent les risques de mutation irréversible des semences OGM et la perte de biodiversité. Noel Tadegnon au Togo nous en dit plus. DURÉE DE LA BANDE 4’36 Studio Pour le professeur Comlan de Souza, chef du département d’analyses médicales et biologiques à l’Université de Lomé, les OGM ne sont pas à écarter systématiquement mais il faut être très conscient des risques qu’ils présentent. De Souza Il y a des risques et les risques sont tels que étant donné que ces Organismes Génétiquement Modifiés, une fois que c’est consommé par exemple, certains peuvent « reverter » c’est à dire on peut assister à une transformation que le laboratoire n’a pas prévu. Et ces transformations sont liées à la séparation qui peut arriver au moment ou ces organismes se multiplient puisque le caractère acquis positivement, doit être transmis de génération en génération aux progénitures. Et donc au niveau de la sécurité alimentaire si les plants qui sont utilisés, c’est pour produire des fruits, des céréales de bonne qualité ou bien pour résister aux maladies, nous ne savons pas à quel niveau la ségrégation peut s’opérer et on peut sélectionner par exemple des individus qui soient toxiques et peut être que la probabilité est faible mais le risque existe, c’est que ces produits là peuvent engendrer des désordres métaboliques et même physiologiques chez les consommateurs. Et donc par rapport à la nature, lorsque par exemple on donne un plant à un paysan, que ce soit pour le mais, que ce soit pour les tubercules, que ce soit pour les fruits, on ne sait pas à quel moment il peut y avoir ségrégation c’est à dire séparation de l’élément génétique positif inséré d’avec l’ensemble et qui peut donner naissance à autre chose. Et quand ces plants là qui sont faits par exemple pour résister aux conditions climatiques et aux conditions d’attaque par les insectes et les prédateurs, une transformation peut entraîner, peut faire en sorte que les autres cultures qui viendront après ou bien qui sont à coté, puissent être complètement annihilées ou modifiées de telle sorte que leur production ne soient plus rentable comme dans le temps. Maintenant le paysan, ce qu’il veut c’est d’augmenter son rendement. Une fois que le rendement est augmenté et amélioré, alors lui là, il a pour son compte. Mais nous ne pouvons pas dire aujourd’hui que à long terme il n’y a pas de risques même pour l’environnement dans lequel ces plants sont cultivés et également pour la terre qui est utilisée. Il faudrait donc que avant de donner ces produits là aux paysans, il faudrait qu’il y ait des études de champs d’expérimentation qui soient menées, pour une période donnée. Maintenant si vous me posez la question, pour combien de temps, je ne saurais le dire parce que la ségrégation parfois, ça prend des années et donc si on suppose que ce qui vient chez nous, en Afrique, est bien connu, c’est ce que nous appelons la « traçabilité » c’est à dire qu’on connaît l’origine de ces semences, les pays par où ça a transité, là à ce moment là, ça nous permet de savoir que ce produit a été déjà expérimenté et que le produit que nous avons, à tel âge donné, et on peut suivre facilement dans le temps également. Studio Ces risques réels donc, bien peu en Afrique en sont conscients comme l’affirme Ag-benyo Dzog-bedo, chargé du programme biodiversité au sein de l’organisation, les Amis de la Terre Dzog-bedo La majorité de la population ignore presque tout sur les OGM. Une minorité des cadres de l’administration et des intellectuels animent ce débat. Néanmoins, je voudrais rappeler que à la fin de l’année dernière, les Amis de la Terre, en collaboration avec une association de pêcheurs, a organisé une tournée au niveau des organisations paysannes pour les sensibiliser sur les OGM et les effets pervers que l’introduction des ces produits peut avoir dans les systèmes agraires. Donc nous dirons que une partie des togolais est informé mais la majorité des togolais ignore presque tout des OGM. Or, malheureusement si ces produits ne sont pas produits au Togo, ne sont pas développés au Togo, néanmoins nous consommons des produits importés : Par exemple les mais importés que nous avons importés dans les boites de conserves, dans nos super-marchés, peuvent être à base d’OGM ou les aliments pour le bétail, tout ça là peut comporter des produits OGM.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2003
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59592
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