La sélection des semences d’une année à l’autre

La sélection des semences d’une année à l’autre CHAPEAU Dans le domaine de l’agriculture, la semence est un élément fondamental puisque les techniques agricoles qu’il s’agisse de semis, de labour, d’emploi d’engrais dépendent de la variété de la semence. D’où la nécessité d’une bonne sélection pour conserver la qualité. Ousmane Nyangali, généticien sélectionneur à l’IPER-IFRA (institut polytechnique rural de recherche appliquée de Bamako) nous parle des différentes méthodes de sélection au micro de Filifing Diakité. COMMENCEMENT DE LA BANDE : «Dans le domaine de la production agricole…» FIN DE LA BANDE : « … avec le paquet technologique qui l’accompagne » DURÉE DE LA BANDE : 5’21 ANNONCE DE FIN : Cette émission vous était proposée par le CTA. Transcription Nyangali Dans le domaine de la production agricole, la semence est l’élément fondamental puisque les techniques agricoles, comment labourer, comment semer, comment démarier, apporter de l’engrais, s’appuient sur la variété de la semence et ensuite par rapport aussi à la résistance aux maladies et aux insectes, cela dépend également de la semence. Et,pour valoriser les ressources mises à la disposition de la plante, c’est également la variété qui joue. Donc ce qui fait que la semence est l’élément fondamental dans l’agriculture. Les études ont montré que dans les pays développés, l’augmentation générale de la production même si elle est en partie due à l’amélioration des techniques culturales, à l’amélioration de la fertilisation, la protection des végétaux, reste imputable à 50% à la variété c'est-à-dire à la semence. Diakité D’où la nécessité d’une bonne sélection. Alors quelles sont les méthodes de sélection ? Nyangali Le paysan produit ses semences localement donc après l’hivernage, à la fin des saisons des pluies, à la récolte, il pense d’abord à choisir les meilleurs épis, les meilleures panicules pour la campagne prochaine. Donc du point de vue sanitaire, il faut que ces plants soient secs, il faut également que les épis et les panicules soient bien remplies et indemnes de maladies. Donc c’est à partir de ces critères qu’il choisit les semences de la campagne suivante. Diakité Est-ce qu’il y a différents types de méthodes ou bien c’est les mêmes méthodes selon qu’on se situe au niveau des paysans ou du chercheur ? Nyangali La production de semences peut se faire, en tous cas chez nous, à deux niveaux. Au niveau d’instituts organisés et au niveau des paysans semenciers qui produisent les semences à part. En ce qui concerne la recherche, quand la recherche met la variété au point, elle la transmet aux structures chargées de la production des semences et il y a différentes étapes. D’abord le sélectionneur qui met la variété au point. Après avoir mis la variété au point, il donne les plantes élites ou les semences pré-base à une structure de production. Cette structure multiplie les semences et arrive aux semences de base certifiées et à son tour cette structure va transmettre les semences de base certifiées aux paysans semenciers qui vont multiplier et obtenir les semences certifiées « première reproduction ». On peut également les donner à une autre catégorie de paysans qui vont prendre ce qu’on appelle les « R1 » et produire les « R2 ». Dans certains cas on s’arrête au niveau des R2 et dans d’autres cas on va jusqu'à « R3 ». Ça, ça dépend du coefficient de multiplication de la plante. Diakité Mais « R » c’est quoi ? Nyangali Les semences première reproduction, R1 – Deuxième reproduction, R2 et troisième reproduction R3 mais on ne dépasse pas R3. Diakité Est ce qu’il y a des recommandations par rapport aux nouvelles semences qu’on donne aux paysans et est-ce-que c’est appliqué ? Nyangali Généralement les semences sont accompagnées de paquets technologiques , ce qu’on appelle la fiche technique où il y a des indications par rapport à l’appellation de la variété, l’origine – comment ça a été créé – et les techniques qu’il faut employer pour produire le maximum possible, pour avoir le rendement maximum. Ca concerne la date de semis, à quelle période semer- dans chaque zone agro-climatique il y a des périodes optimales de semis – et après également à combien de plants c’est démarié. Et ensuite la dose d’engrais recommandée par zone agro-climatique et ensuite les mesures d’entretien, les techniques d’entretien : il faut deux sarclages. … Après peut-être compléter par du buttage. Le paquet précise également les dispositions pratiques pour les semences qu’il faut utiliser pour avoir les semences de meilleure qualité. Diakité Alors le vulgarisateur a un rôle à jouer au niveau des paysans par rapport à ces nouvelles semences ? Nyangali Effectivement, le vulgarisateur a un rôle prépondérant parce qu’au Mali on dit de façon générale que le taux d’adoption des nouvelles variétés crées est très faible, de l’ordre de moins de 5% des variétés. Et cela est dû à beaucoup de facteurs. C’est vrai, le rôle du sélectionneur c’est de créer de nouvelles variétés mais les sélectionneurs n’ont pas de moyens d’accompagnement pour que les paysans les adoptent, Dans le cas de la vulgarisation, normalement c’est une autre structure, les vulgarisateurs, qui doivent s’occuper de la vulgarisation donc il faut des moyens supplémentaires pour vulgariser et on sait que le milieu paysan est un milieu très difficile. C’est un milieu qui n’est pas ouvert aux nouvelles technologies donc les vulgarisateurs ont des approches, des méthodes, des techniques pour approcher les paysans pour que le message passe et pour que les paysans adoptent cette nouvelle variété avec le paquet technologique qui l’accompagne. Fin de la bande.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2007
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59520
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Transcription Nyangali Dans le domaine de la production agricole, la semence est l’élément fondamental puisque les techniques agricoles, comment labourer, comment semer, comment démarier, apporter de l’engrais, s’appuient sur la variété de la semence et ensuite par rapport aussi à la résistance aux maladies et aux insectes, cela dépend également de la semence. Et,pour valoriser les ressources mises à la disposition de la plante, c’est également la variété qui joue. Donc ce qui fait que la semence est l’élément fondamental dans l’agriculture. Les études ont montré que dans les pays développés, l’augmentation générale de la production même si elle est en partie due à l’amélioration des techniques culturales, à l’amélioration de la fertilisation, la protection des végétaux, reste imputable à 50% à la variété c'est-à-dire à la semence. Diakité D’où la nécessité d’une bonne sélection. Alors quelles sont les méthodes de sélection ? Nyangali Le paysan produit ses semences localement donc après l’hivernage, à la fin des saisons des pluies, à la récolte, il pense d’abord à choisir les meilleurs épis, les meilleures panicules pour la campagne prochaine. Donc du point de vue sanitaire, il faut que ces plants soient secs, il faut également que les épis et les panicules soient bien remplies et indemnes de maladies. Donc c’est à partir de ces critères qu’il choisit les semences de la campagne suivante. Diakité Est-ce qu’il y a différents types de méthodes ou bien c’est les mêmes méthodes selon qu’on se situe au niveau des paysans ou du chercheur ? Nyangali La production de semences peut se faire, en tous cas chez nous, à deux niveaux. Au niveau d’instituts organisés et au niveau des paysans semenciers qui produisent les semences à part. En ce qui concerne la recherche, quand la recherche met la variété au point, elle la transmet aux structures chargées de la production des semences et il y a différentes étapes. D’abord le sélectionneur qui met la variété au point. Après avoir mis la variété au point, il donne les plantes élites ou les semences pré-base à une structure de production. Cette structure multiplie les semences et arrive aux semences de base certifiées et à son tour cette structure va transmettre les semences de base certifiées aux paysans semenciers qui vont multiplier et obtenir les semences certifiées « première reproduction ». On peut également les donner à une autre catégorie de paysans qui vont prendre ce qu’on appelle les « R1 » et produire les « R2 ». Dans certains cas on s’arrête au niveau des R2 et dans d’autres cas on va jusqu'à « R3 ». Ça, ça dépend du coefficient de multiplication de la plante. Diakité Mais « R » c’est quoi ? Nyangali Les semences première reproduction, R1 – Deuxième reproduction, R2 et troisième reproduction R3 mais on ne dépasse pas R3. Diakité Est ce qu’il y a des recommandations par rapport aux nouvelles semences qu’on donne aux paysans et est-ce-que c’est appliqué ? Nyangali Généralement les semences sont accompagnées de paquets technologiques , ce qu’on appelle la fiche technique où il y a des indications par rapport à l’appellation de la variété, l’origine – comment ça a été créé – et les techniques qu’il faut employer pour produire le maximum possible, pour avoir le rendement maximum. Ca concerne la date de semis, à quelle période semer- dans chaque zone agro-climatique il y a des périodes optimales de semis – et après également à combien de plants c’est démarié. Et ensuite la dose d’engrais recommandée par zone agro-climatique et ensuite les mesures d’entretien, les techniques d’entretien : il faut deux sarclages. … Après peut-être compléter par du buttage. Le paquet précise également les dispositions pratiques pour les semences qu’il faut utiliser pour avoir les semences de meilleure qualité. Diakité Alors le vulgarisateur a un rôle à jouer au niveau des paysans par rapport à ces nouvelles semences ? Nyangali Effectivement, le vulgarisateur a un rôle prépondérant parce qu’au Mali on dit de façon générale que le taux d’adoption des nouvelles variétés crées est très faible, de l’ordre de moins de 5% des variétés. Et cela est dû à beaucoup de facteurs. C’est vrai, le rôle du sélectionneur c’est de créer de nouvelles variétés mais les sélectionneurs n’ont pas de moyens d’accompagnement pour que les paysans les adoptent, Dans le cas de la vulgarisation, normalement c’est une autre structure, les vulgarisateurs, qui doivent s’occuper de la vulgarisation donc il faut des moyens supplémentaires pour vulgariser et on sait que le milieu paysan est un milieu très difficile. C’est un milieu qui n’est pas ouvert aux nouvelles technologies donc les vulgarisateurs ont des approches, des méthodes, des techniques pour approcher les paysans pour que le message passe et pour que les paysans adoptent cette nouvelle variété avec le paquet technologique qui l’accompagne. Fin de la bande.
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Transcription Nyangali Dans le domaine de la production agricole, la semence est l’élément fondamental puisque les techniques agricoles, comment labourer, comment semer, comment démarier, apporter de l’engrais, s’appuient sur la variété de la semence et ensuite par rapport aussi à la résistance aux maladies et aux insectes, cela dépend également de la semence. Et,pour valoriser les ressources mises à la disposition de la plante, c’est également la variété qui joue. Donc ce qui fait que la semence est l’élément fondamental dans l’agriculture. Les études ont montré que dans les pays développés, l’augmentation générale de la production même si elle est en partie due à l’amélioration des techniques culturales, à l’amélioration de la fertilisation, la protection des végétaux, reste imputable à 50% à la variété c'est-à-dire à la semence. Diakité D’où la nécessité d’une bonne sélection. Alors quelles sont les méthodes de sélection ? Nyangali Le paysan produit ses semences localement donc après l’hivernage, à la fin des saisons des pluies, à la récolte, il pense d’abord à choisir les meilleurs épis, les meilleures panicules pour la campagne prochaine. Donc du point de vue sanitaire, il faut que ces plants soient secs, il faut également que les épis et les panicules soient bien remplies et indemnes de maladies. Donc c’est à partir de ces critères qu’il choisit les semences de la campagne suivante. Diakité Est-ce qu’il y a différents types de méthodes ou bien c’est les mêmes méthodes selon qu’on se situe au niveau des paysans ou du chercheur ? Nyangali La production de semences peut se faire, en tous cas chez nous, à deux niveaux. Au niveau d’instituts organisés et au niveau des paysans semenciers qui produisent les semences à part. En ce qui concerne la recherche, quand la recherche met la variété au point, elle la transmet aux structures chargées de la production des semences et il y a différentes étapes. D’abord le sélectionneur qui met la variété au point. Après avoir mis la variété au point, il donne les plantes élites ou les semences pré-base à une structure de production. Cette structure multiplie les semences et arrive aux semences de base certifiées et à son tour cette structure va transmettre les semences de base certifiées aux paysans semenciers qui vont multiplier et obtenir les semences certifiées « première reproduction ». On peut également les donner à une autre catégorie de paysans qui vont prendre ce qu’on appelle les « R1 » et produire les « R2 ». Dans certains cas on s’arrête au niveau des R2 et dans d’autres cas on va jusqu'à « R3 ». Ça, ça dépend du coefficient de multiplication de la plante. Diakité Mais « R » c’est quoi ? Nyangali Les semences première reproduction, R1 – Deuxième reproduction, R2 et troisième reproduction R3 mais on ne dépasse pas R3. Diakité Est ce qu’il y a des recommandations par rapport aux nouvelles semences qu’on donne aux paysans et est-ce-que c’est appliqué ? Nyangali Généralement les semences sont accompagnées de paquets technologiques , ce qu’on appelle la fiche technique où il y a des indications par rapport à l’appellation de la variété, l’origine – comment ça a été créé – et les techniques qu’il faut employer pour produire le maximum possible, pour avoir le rendement maximum. Ca concerne la date de semis, à quelle période semer- dans chaque zone agro-climatique il y a des périodes optimales de semis – et après également à combien de plants c’est démarié. Et ensuite la dose d’engrais recommandée par zone agro-climatique et ensuite les mesures d’entretien, les techniques d’entretien : il faut deux sarclages. … Après peut-être compléter par du buttage. Le paquet précise également les dispositions pratiques pour les semences qu’il faut utiliser pour avoir les semences de meilleure qualité. Diakité Alors le vulgarisateur a un rôle à jouer au niveau des paysans par rapport à ces nouvelles semences ? Nyangali Effectivement, le vulgarisateur a un rôle prépondérant parce qu’au Mali on dit de façon générale que le taux d’adoption des nouvelles variétés crées est très faible, de l’ordre de moins de 5% des variétés. Et cela est dû à beaucoup de facteurs. C’est vrai, le rôle du sélectionneur c’est de créer de nouvelles variétés mais les sélectionneurs n’ont pas de moyens d’accompagnement pour que les paysans les adoptent, Dans le cas de la vulgarisation, normalement c’est une autre structure, les vulgarisateurs, qui doivent s’occuper de la vulgarisation donc il faut des moyens supplémentaires pour vulgariser et on sait que le milieu paysan est un milieu très difficile. C’est un milieu qui n’est pas ouvert aux nouvelles technologies donc les vulgarisateurs ont des approches, des méthodes, des techniques pour approcher les paysans pour que le message passe et pour que les paysans adoptent cette nouvelle variété avec le paquet technologique qui l’accompagne. Fin de la bande. D’une bonne sélection dépendra une bonne récolte, d’où l’importance du respect des différents critères mis au point par la recherche. 2007 2015-03-19T14:19:00Z 2015-03-19T14:19:00Z Audio CTA. 2007. La sélection des semences d’une année à l’autre. Programme de radio rurale 07/04. CTA, Wageningen, The Netherlands. https://hdl.handle.net/10568/59520 fr Programme de radio rurale 07/4, Radio Rurale Open Access application/octet-stream Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation