Extension du réseau de gestion de l'irrigation en Afrique

En Asie, l'amélioration de la culture des plantes vivrières est due en grande partie à l'irrigation. L'approvisionnement en eau étant relativement fiable, les cultivateurs ont donc investi dans des variétés de semences à rendement plus élevé ; ils ont aussi utilisé plus d'engrais. Pourtant, malgré leur expérience ancestrale, les pays asiatiques ne parvenaient pas à exploiter pleinement leur potentiel d'irrigation. Les frais supportés par le gouvernement restaient élevés et l'approvisionnement en eau pour les exploitations agricoles était mal organisé. Pour tenter de remédier à ces problèmes, l'institut pour le développement outremer (Overseas Development Institute), l'ODI, créa en 1975 un réseau de gestion de l'irrigation avec l'aide de l'agence britannique pour le développement outre-mer (British Overseas Development Administration). Ce réseau avait pour mission de rechercher des moyens permettant d'améliorer la gestion de l'irrigation et de mettre en relation des chercheurs, des planificateurs et des dirigeants pour qu'ils puissent échanger leurs expériences. En 1984, fut établi au Sri Lanka l'international Irrigation Management Institute, l'IMMI, qui a permis d'étendre le réseau de l'ODI, renommé en 1986 ODI-IMMI (Irrigation Management Network). Malgré des effort considérables en matière d'irrigation réalisés ces dernières années en Afrique, les résultats sont, à quelques exceptions près, décevants. Par rapport à l'Asie, l'Afrique connaît, certes, des problèmes spécifiques : absence de cadre structurel, de personnel qualifié, de réseau de commercialisation, entre autres. Beaucoup de projets ont échoué faute de suivi. Certains pays africains ont essayé de remédier à cette situation en tentant de subvenir eux-mêmes à l'ensemble de leurs besoins. Les initiatives gouvernementales en faveur de l'irrigation ont eu, de ce fait, une portée plus étendue qu'en Asie ; elles englobaient aussi le machinisme agricole, la commercialisation, etc. ... En contrepartie, les gouvernements ont pris sous leur contrôle la majorité des champs irrigués, transformant les fermiers en simples 'gérants'. Les fermiers africains, à l'inverse des fermiers asiatiques, n'ont quasiment pas eu la liberté de choisir leurs cultures, de mener leurs propres expériences, de trouver les débouchés les plus intéressants et d'investir pour améliorer leurs propres terres. Par conséquent, les coûts d'irrigation en Afrique sont souvent très élevés. Ce qui n'empêche pas que, dans de nombreux pays du continent, le nombre d'ingénieurs expérimentés en matière d'irrigation, d'économistes et autres spécialistes, ne cesse d'augmenter. Pour réduire les coûts de l'irrigation et en augmenter l'utilité, ces personnes formées ont pris conscience qu'il fallait mieux considérer les besoins et écouter les souhaits des agriculteurs. Cette nouvelle tendance a donné naissance à un nombre important de programmes. L'IMMI, qui vient d'ouvrir trois bureaux, au Maroc, au Burkina Faso et au Soudan, est en train de lancer des programmes de recherche dans ces pays et dans les pays voisins. L'institut organise également des ateliers et des échanges. Dommage que la barrière des langues ne permette pas d'utiliser pleinement le flux d'informations relatives aux expériences et aux succès des divers pays. Ainsi, l'Afrique anglophone ne connaît pas la longue tradition d'irrigation ni certaines méthodes très efficaces mises en oeuvre dans les pays d'Afrique du Nord. De son côté, l'Afrique francophone n'a pas eu connaissance des expériences réalisées au Niger et au Zimbabwe, par exemple, ni des réformes institutionnelles instaurées en Asie. Elles auraient pourtant pu l'intéresser. Pour aider à surmonter ces barrières linguistiques, le CTA accorde son soutien à la traduction en français des bulletins de l'ODI-IMMI qui sont envoyés aux quelque 1 700 membres disséminés dans le monde. Grâce au CTA, un bulletin supplémentaire traitant des problèmes spécifiques de l'irrigation en Afrique paraîtra chaque année en anglais et en français. Les membres du réseau reçoivent aussi chaque année cinq rapports, qui seront désormais également rédigés dans les deux langues. L'adhésion au réseau est gratuite. Ce réseau s'adresse particulièrement aux ministères, aux responsables de projets et aux enseignants et vulgarisateurs. The Irrigation Management Network Secretary Overseas Development Institute Regents College - Regents Park London NW 14NS - ROYAUME UNI

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1990
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59350
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