Le paillage comme substitut aux engrais.

Une équipe de chercheurs de l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) au Nigeria soutient que le paillage des terres par parcelles successives préserve plus longtemps la productivité du sol sans que l'on ait besoin d'utiliser des engrais. Cette méthode consiste à alimenter les plantes en azote ce qui leur permet, à leur tour, de nourrir le sol. Des expériences menées au cours des six dernières années ont montré que le système permet de maintenir une production de maïs d'un rendement de 2 tonnes à l'ha, sans engrais chimique. Les essais à long terme ont été faits sur des sols sableux et glaiseux particulièrement représentatifs de la plupart des sols tropicaux fragiles. On a planté des Leucaena leucocephala par rangées de haies tous les quatre mètres. On les a émondés régulièrement et on a laissé les feuilles joncher le sol ; entre les rangées, on a semé du maïs. Dans une rangée, on a planté du maïs pendant deux ans, puis on a planté des niébés ; on a en suite repris la rotation sur trois ans. Les résultats obtenus sur les six années ont montré que lorsqu'on enlevait du sol les déchets résultant de l'émondage des arbres, sans mettre d'engrais, les rendements du maïs étaient très faibles, allant de 0,3 à une tonne à l'ha. Mais lorsqu'on étalait au contraire ces déchets sur le maïs cultivé, les rendements de ce dernier atteignaient deux tonnes à l'ha. Les chercheurs ont évalué que les déchets apportaient environ 30 kg d'azote à l'ha. En y ajoutant 80 kg d'azote à l'ha, les rendements du maïs pouvaient aller jusqu'à 3,7 tonnes à l'ha. Au cours d'un autre essai, on répandit 160 kg d'azote par ha mais sans laisser les déchets des arbres ; les rendements du maïs n'atteignirent alors que 2,5 tonnes à l'ha. Les chercheurs de l'IITA vont poursuivre ces expériences sur de nombreuses exploitations du Nigeria et aussi dans certaines régions du Rwanda, avec la collaboration d'institutions locales.