Les plantations de palmier à huile de la SOCAPALM (Cameroun). Visite de février 1991

Les plantations de la SOCAPALM, soit 21 000 ha, ont été mises en place il y a plus de 15 ans pour plus de la moitié de la surface totale. Compte tenu des qualités de sols, sables tertiaires à complexe très désaturé (60 % des surfaces), et des conditions climatiques, déficit hydrique annuel moyen actuellement proche de 300 mm, les rendements sont limités, soit en 1989/90 une moyenne de 11,6 t de régimes/ha sur sables tertiaires et de 12,7 t/ha sur sols dérivés du socle (plantations d'Eséka et de Kienké). - En 1989/90, le coût de production de l'huile totale a été réduit de 20 % par rapport à celui de la campagne précédente soit 151 500 F CFA/t (équivalent d'US $ 500). Les frais fixes (frais généraux plantations et siège, frais financiers, amortissement, dépenses incompressibles d'entretien des plantations et d'usinage) représentent près de 70 % de ce coût total. C'est dire qu'il faut rechercher par tous les moyens rentables possibles l'obtention des rendements maxima. Il s'agit là d'une remarque fondamentale pour la conduite des plantations, particulièrement en matière de fumure. - Les travaux en plantations sont, dans leur ensemble, bien conduits. En particulier, la technique d'entretien des ronds est satisfaisante, les responsables de plantation devant s'efforcer de l'adapter aux circonstances. Les répercussions agronomiques, économiques, et sociales de l'association élevage/palmeraie mériteraient plus d'attention. - La récolte (coupe, portage, transport) est bien maîtrisée. Des efforts devront être faits pour accroître la technicité des coupeurs sur arbres âgés. Une étude paraît nécessaire pour déterminer l'évolution dans les années à venir des pourcentages d'arbres trop hauts pour être récoltés. L'état sanitaire ne constitue pas une préoccupation majeure, les attaques de Coelaenomenodera paraissant correctement contrôlées et les jupes de feuilles sèches correspondant certainement à un symptôme de sécheresse. La politique en matière de nutrition minérale est déterminée sur la base des résultats expérimentaux et de l'état nutritionnel des plantations contrôlé par des diagnostics foliaires annuels. Les expériences du réseau SOCAPALM définissent des niveaux critiques économiques dont l'utilisation pour la construction des barèmes en garantit la rentabilité. Il est donc recommandé d'appliquer ces barèmes sans réduction et sans à coup important d'une année sur l'autre. - Dans l'optique de futures replantations à la SOCAPALM, les premières devraient intervenir dans cinq ans, il paraît indispensable de débuter au plus tôt, en liaison avec La Dibamba, un programme de recherches en conséquence: régénérations physique et chimique des sols, techniques d'abattage des vieux palmiers et de replantation, fertilisation en seconde génération, etc ... Ce programme devrait s'intégrer dans le projet CCCE d'extension des activités de La Dibamba. - Dans le domaine de la formation des équipes dirigeantes des plantations, il serait intéressant d'organiser des réunions périodiques de réflexion et d'information sur des sujets prédéterminés, afin d'harmoniser les techniques et de les rendre plus performantes à partir des observations de chacun. Par ailleurs, le directeur adjoint de la production trouverait intérêt dans un stage de travail de quelques mois avec les techniciens IRHO de Montpellier. L'avenir du palmier à huile au Cameroun et plus globalement de l'ensemble de la filière oléagineuse, mériterait une concertation nationale de tous les responsables concernés, chercheurs, développeurs, agents industriels et commerciaux, exportateurs, etc ... afin de faire apparaître les grandes lignes de la politique camerounaise en matière d'oléagineux et les priorités qui en découlent, et tout particulièrement les programmes d'extensions et de replantations de la SOCAPALM.

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Bibliographic Details
Main Author: Daniel, Claude
Format: monograph biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD-IRHO
Subjects:F01 - Culture des plantes, F61 - Physiologie végétale - Nutrition, F04 - Fertilisation, H01 - Protection des végétaux - Considérations générales,
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http://agritrop.cirad.fr/581093/1/Daniel_IRHO_mission_1991_FRE.pdf
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Daniel, Claude
Les plantations de palmier à huile de la SOCAPALM (Cameroun). Visite de février 1991
description Les plantations de la SOCAPALM, soit 21 000 ha, ont été mises en place il y a plus de 15 ans pour plus de la moitié de la surface totale. Compte tenu des qualités de sols, sables tertiaires à complexe très désaturé (60 % des surfaces), et des conditions climatiques, déficit hydrique annuel moyen actuellement proche de 300 mm, les rendements sont limités, soit en 1989/90 une moyenne de 11,6 t de régimes/ha sur sables tertiaires et de 12,7 t/ha sur sols dérivés du socle (plantations d'Eséka et de Kienké). - En 1989/90, le coût de production de l'huile totale a été réduit de 20 % par rapport à celui de la campagne précédente soit 151 500 F CFA/t (équivalent d'US $ 500). Les frais fixes (frais généraux plantations et siège, frais financiers, amortissement, dépenses incompressibles d'entretien des plantations et d'usinage) représentent près de 70 % de ce coût total. C'est dire qu'il faut rechercher par tous les moyens rentables possibles l'obtention des rendements maxima. Il s'agit là d'une remarque fondamentale pour la conduite des plantations, particulièrement en matière de fumure. - Les travaux en plantations sont, dans leur ensemble, bien conduits. En particulier, la technique d'entretien des ronds est satisfaisante, les responsables de plantation devant s'efforcer de l'adapter aux circonstances. Les répercussions agronomiques, économiques, et sociales de l'association élevage/palmeraie mériteraient plus d'attention. - La récolte (coupe, portage, transport) est bien maîtrisée. Des efforts devront être faits pour accroître la technicité des coupeurs sur arbres âgés. Une étude paraît nécessaire pour déterminer l'évolution dans les années à venir des pourcentages d'arbres trop hauts pour être récoltés. L'état sanitaire ne constitue pas une préoccupation majeure, les attaques de Coelaenomenodera paraissant correctement contrôlées et les jupes de feuilles sèches correspondant certainement à un symptôme de sécheresse. La politique en matière de nutrition minérale est déterminée sur la base des résultats expérimentaux et de l'état nutritionnel des plantations contrôlé par des diagnostics foliaires annuels. Les expériences du réseau SOCAPALM définissent des niveaux critiques économiques dont l'utilisation pour la construction des barèmes en garantit la rentabilité. Il est donc recommandé d'appliquer ces barèmes sans réduction et sans à coup important d'une année sur l'autre. - Dans l'optique de futures replantations à la SOCAPALM, les premières devraient intervenir dans cinq ans, il paraît indispensable de débuter au plus tôt, en liaison avec La Dibamba, un programme de recherches en conséquence: régénérations physique et chimique des sols, techniques d'abattage des vieux palmiers et de replantation, fertilisation en seconde génération, etc ... Ce programme devrait s'intégrer dans le projet CCCE d'extension des activités de La Dibamba. - Dans le domaine de la formation des équipes dirigeantes des plantations, il serait intéressant d'organiser des réunions périodiques de réflexion et d'information sur des sujets prédéterminés, afin d'harmoniser les techniques et de les rendre plus performantes à partir des observations de chacun. Par ailleurs, le directeur adjoint de la production trouverait intérêt dans un stage de travail de quelques mois avec les techniciens IRHO de Montpellier. L'avenir du palmier à huile au Cameroun et plus globalement de l'ensemble de la filière oléagineuse, mériterait une concertation nationale de tous les responsables concernés, chercheurs, développeurs, agents industriels et commerciaux, exportateurs, etc ... afin de faire apparaître les grandes lignes de la politique camerounaise en matière d'oléagineux et les priorités qui en découlent, et tout particulièrement les programmes d'extensions et de replantations de la SOCAPALM.
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