Réalités et enseignements d'une démarche de recherche action en partenariat sur les sites d'Ayos et de Calim, Cameroun

La libéralisation des filières marchandes café et cacao qui structuraient auparavant l'agriculture du Sud Cameroun et le désengagement de l'Etat ont conduit à une plus grande instabilité des marchés agricoles et à la mise en oeuvre par les exploitations agricoles familiales de stratégies de diversification de leurs productions et activités. Face à cet environnement plus changeant et à l'échec des méthodes de vulgarisation descendantes classiques la recherche teste de nouvelles méthodes de co-construction d'innovations avec ses partenaires paysans. Le volet n°1 du projet de recherche en partenariat "innovation", qui traite de l'impact des produits de la recherche sur les processus d'innovation paysanne, à conduit les chercheurs à participer directement sur le terrain à la co-construction d'innovations avec leurs partenaires paysans. La démarche utilisée est celle de la recherche action en partenariat (RAP) qui associe production de connaissance et participation au changement. Les premières phases de cette démarche visent à constituer le collectif RAP et à définir collectivement les thèmes de recherche action à développer. Le traitement des questions communes fait ensuite l'objet de la mise en oeuvre de dispositifs de terrains (tests, formations, études approfondies...). et d'une valorisation partagée des résultats. Sur la base de deux expériences conduites dans les sites d'Ayos (Province du Centre) et de Galim (Province de l'Ouest) cet article présente et analyse les réalités et contraintes rencontrées dans la mise en oeuvre de ce type de démarches RAP au Sud Cameroun ainsi que les résultats obtenus. Cette communication est basée sur l'analyse des comptes rendus des réunions entre acteurs et sur les diverses observations de terrain. Cette communication montre tout d'abord l'importance du rattachement institutionnel du porteur initial du projet et du type d'organisation paysanne concerné par ce partenariat. Ces éléments déterminent en grande partie les modalités de création du partenariat, le "poids" respectif de chacun des partenaires, et la définition des questions communes. Elle décrit ensuite les différents types d'outils et de méthodes utilisées pour la mise en place des dispositifs de terrain. Elle montre que c'est tout particulièrement durant cette phase que les perceptions et références des chercheurs et celles des producteurs sont confrontées et qu'elles s'enrichissent mutuellement. Il est donc important de ne pas imposer un modèle de dispositif préétabli par les chercheurs. Elle montre également qu'il est important de bien cerner avec les différents partenaires les différents objectifs que l'on assigne à ces dispositifs de terrain (essais agronomiques, occasion de formation, identification des pratiques locales...) et de veiller à rester réaliste quand au nombre d'objectif que l'on se fixe pour un même dispositif. Cette communication aborde enfin la question de la formalisation du partenariat et des rythmes de sa construction. Elle montre que des phases d'engagement et de retrait se succèdent au cours de ces différents processus RAP en fonction de la qualité de la communication et des résultats obtenus. Elle montre également que les contraintes en ressources humaines et matérielles et les accidents de parcours, non directement liés à l'action du collectif RAP, peuvent également largement en modifier les rythmes d'exécution. Cette communication conclue en indiquant que si les méthodes de type RAP sont utiles pour l'identification des questions communes et la définition de dispositifs partagées, leurs exigences en termes de ressources humaines et matérielles et en termes de temps apparaissent importantes et peuvent en limiter la diffusion. Le volet n°4 du projet de recherche en partenaria t "innovation", qui traite de l'impact des produits de la recherche sur les processus d'innovation paysanne a débuté en janvier 2007. Si une partie de ce travail est conduit à travers la réalisation d'enquêtes et d'entretien visant à pr

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Bibliographic Details
Main Authors: Pedelahore, Philippe, Tchatchoua, Rosine, Tonka, Menimo, Ndonna, Martin
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: s.n.
Subjects:E20 - Organisation, administration et gestion des entreprises ou exploitations agricoles, U30 - Méthodes de recherche, E16 - Économie de la production, recherche, diagnostic, recherche à la ferme, partenariat, approche participative, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6513, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2238, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_33519, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5602, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_9000119, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1229,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/550856/
http://agritrop.cirad.fr/550856/1/document_550856.pdf
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Summary:La libéralisation des filières marchandes café et cacao qui structuraient auparavant l'agriculture du Sud Cameroun et le désengagement de l'Etat ont conduit à une plus grande instabilité des marchés agricoles et à la mise en oeuvre par les exploitations agricoles familiales de stratégies de diversification de leurs productions et activités. Face à cet environnement plus changeant et à l'échec des méthodes de vulgarisation descendantes classiques la recherche teste de nouvelles méthodes de co-construction d'innovations avec ses partenaires paysans. Le volet n°1 du projet de recherche en partenariat "innovation", qui traite de l'impact des produits de la recherche sur les processus d'innovation paysanne, à conduit les chercheurs à participer directement sur le terrain à la co-construction d'innovations avec leurs partenaires paysans. La démarche utilisée est celle de la recherche action en partenariat (RAP) qui associe production de connaissance et participation au changement. Les premières phases de cette démarche visent à constituer le collectif RAP et à définir collectivement les thèmes de recherche action à développer. Le traitement des questions communes fait ensuite l'objet de la mise en oeuvre de dispositifs de terrains (tests, formations, études approfondies...). et d'une valorisation partagée des résultats. Sur la base de deux expériences conduites dans les sites d'Ayos (Province du Centre) et de Galim (Province de l'Ouest) cet article présente et analyse les réalités et contraintes rencontrées dans la mise en oeuvre de ce type de démarches RAP au Sud Cameroun ainsi que les résultats obtenus. Cette communication est basée sur l'analyse des comptes rendus des réunions entre acteurs et sur les diverses observations de terrain. Cette communication montre tout d'abord l'importance du rattachement institutionnel du porteur initial du projet et du type d'organisation paysanne concerné par ce partenariat. Ces éléments déterminent en grande partie les modalités de création du partenariat, le "poids" respectif de chacun des partenaires, et la définition des questions communes. Elle décrit ensuite les différents types d'outils et de méthodes utilisées pour la mise en place des dispositifs de terrain. Elle montre que c'est tout particulièrement durant cette phase que les perceptions et références des chercheurs et celles des producteurs sont confrontées et qu'elles s'enrichissent mutuellement. Il est donc important de ne pas imposer un modèle de dispositif préétabli par les chercheurs. Elle montre également qu'il est important de bien cerner avec les différents partenaires les différents objectifs que l'on assigne à ces dispositifs de terrain (essais agronomiques, occasion de formation, identification des pratiques locales...) et de veiller à rester réaliste quand au nombre d'objectif que l'on se fixe pour un même dispositif. Cette communication aborde enfin la question de la formalisation du partenariat et des rythmes de sa construction. Elle montre que des phases d'engagement et de retrait se succèdent au cours de ces différents processus RAP en fonction de la qualité de la communication et des résultats obtenus. Elle montre également que les contraintes en ressources humaines et matérielles et les accidents de parcours, non directement liés à l'action du collectif RAP, peuvent également largement en modifier les rythmes d'exécution. Cette communication conclue en indiquant que si les méthodes de type RAP sont utiles pour l'identification des questions communes et la définition de dispositifs partagées, leurs exigences en termes de ressources humaines et matérielles et en termes de temps apparaissent importantes et peuvent en limiter la diffusion. Le volet n°4 du projet de recherche en partenaria t "innovation", qui traite de l'impact des produits de la recherche sur les processus d'innovation paysanne a débuté en janvier 2007. Si une partie de ce travail est conduit à travers la réalisation d'enquêtes et d'entretien visant à pr