Pratiques innovantes d'utilisation de la fumure organique dans les systèmes de culture et viabilité des agrosystèmes en zone soudano-sahélienne : cas de Ziga (Yatenga, Burkina Faso)

L'objectif de cette étude est de faire une description et une analyse des pratiques d'utilisation de la fumure organique (FO) pour déduire leurs effets sur la durabilité des agrosystèmes dans un contexte de vulnérabilité de ces derniers. Pour cela, les travaux ont été conduits dans le Yatenga, sur le terroir de Ziga (13°25'N , 2°19'W). A l'échelle de l'agrosystème, l'évolution du couvert arboré a été appréciée par le dénombrement des espèces ligneuses présentes dans les champs. Un questionnaire d'enquête a ensuite été administré à 18 exploitations disposant ou non de la FO. Enfin, les caractéristiques de ces innovations (zaï et djengo), ainsi que leurs effets sur les rendements agricoles ont été mesurés dans cinq exploitations et leur processus de diffusion analysé. Les principales caractéristiques d'un zaï vont dépendre de la disponibilité en fumure organique de l'exploitation et de sa taille (main d'oeuvre disponible). Suivant le type d'exploitation, cinq variantes de zaï ont été définies. On note en moyenne 22000 à 35000 poquets.ha-1 et il faut 62 jours pour aménager un hectare de zaï; les cuvettes ont 30-34 cm de diamètre et 9-11 cm de profondeur et chaque cuvette reçoit entre 200 et 600 g de FO, ce qui correspond à 8 t.ha-1 et 14 t.ha-1. Une autre pratique d'implantation du sorgho autre que le zaï a été observée à Ziga: le djengo. Dans ce cas, les cuvettes sont creusées sur sol sableux, après la première pluie utile. L'apport localisé de FO est aussi la règle: 7 à 9 t.ha-1. Le djengo est moins coûteux en temps (21 jours.ha-1) et se pratique exclusivement sur sols sableux. En association avec les cordons pierreux, ces deux pratiques permettent d'atteindre des rendements importants sur des sols dégradés et encroûtés au départ. En effet, les productions en sorgho grain sont de 1,1 t.ha-1 pour le zaï, 0,92 t.ha-1 pour le djengo et 0,93 t.ha-1 pour le semis direct de bas-fond. Les résultats montrent une régénération du couvert arboré/arbustif à Ziga suite à la mise en oeuvre de ces pratiques.

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Bibliographic Details
Main Authors: Kaboré, W.T., Masse, Dominique, Dugué, Patrick, Hien, Edmond, Lepage, Michel
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: s.n.
Subjects:F08 - Systèmes et modes de culture, F04 - Fertilisation,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/536613/
http://agritrop.cirad.fr/536613/1/document_536613.pdf
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Description
Summary:L'objectif de cette étude est de faire une description et une analyse des pratiques d'utilisation de la fumure organique (FO) pour déduire leurs effets sur la durabilité des agrosystèmes dans un contexte de vulnérabilité de ces derniers. Pour cela, les travaux ont été conduits dans le Yatenga, sur le terroir de Ziga (13°25'N , 2°19'W). A l'échelle de l'agrosystème, l'évolution du couvert arboré a été appréciée par le dénombrement des espèces ligneuses présentes dans les champs. Un questionnaire d'enquête a ensuite été administré à 18 exploitations disposant ou non de la FO. Enfin, les caractéristiques de ces innovations (zaï et djengo), ainsi que leurs effets sur les rendements agricoles ont été mesurés dans cinq exploitations et leur processus de diffusion analysé. Les principales caractéristiques d'un zaï vont dépendre de la disponibilité en fumure organique de l'exploitation et de sa taille (main d'oeuvre disponible). Suivant le type d'exploitation, cinq variantes de zaï ont été définies. On note en moyenne 22000 à 35000 poquets.ha-1 et il faut 62 jours pour aménager un hectare de zaï; les cuvettes ont 30-34 cm de diamètre et 9-11 cm de profondeur et chaque cuvette reçoit entre 200 et 600 g de FO, ce qui correspond à 8 t.ha-1 et 14 t.ha-1. Une autre pratique d'implantation du sorgho autre que le zaï a été observée à Ziga: le djengo. Dans ce cas, les cuvettes sont creusées sur sol sableux, après la première pluie utile. L'apport localisé de FO est aussi la règle: 7 à 9 t.ha-1. Le djengo est moins coûteux en temps (21 jours.ha-1) et se pratique exclusivement sur sols sableux. En association avec les cordons pierreux, ces deux pratiques permettent d'atteindre des rendements importants sur des sols dégradés et encroûtés au départ. En effet, les productions en sorgho grain sont de 1,1 t.ha-1 pour le zaï, 0,92 t.ha-1 pour le djengo et 0,93 t.ha-1 pour le semis direct de bas-fond. Les résultats montrent une régénération du couvert arboré/arbustif à Ziga suite à la mise en oeuvre de ces pratiques.