Utilisation du mucuna et du zaï mécanique dans la réhabilitation des sols et l'amélioration des revenus des exploitations agricoles du Burkina Faso

La pratique de l'agriculture dans les conditions du sahel est confrontée à un problème de productivité pour accroître les revenus des producteurs, mais aussi à un problème de durabilité des systèmes de production. L'équipe pluridisciplinaire du programme gestion des ressources naturelles et système de production du centre de l'INERA (Burkina Faso), présente son expérience en matière de gestion des ressources naturelles dans le contexte Sahélien. On ne peut à proprement parler d'agriculture de conservation, car les principes (minimum tillage/couverture permanente du sol/rotations) ne sont pas mis en oeuvre simultanément, cependant, on s'en approche. Deux familles de travaux sont présentés. D'une part, on analyse une expérience d'introduction du mucuna dans le système de production du sorgho au Sud du pays (Pougyango) où la pluviométrie moyenne annuelle atteint 900 mm. Ce niveau de pluviométrie minimum est nécessaire pour la réussite de l'association mucuna sorgho. Par ailleurs, on présente aussi les tests réalisés au centre et au Nord du pays (Boromtenga) par la technique du zaï mécanique réalisé à l'aide de traction asine et une sous-soleuse, qui est une technique d'intensification de la production et de réhabilitation des terres dégradés, ayant donné des résultats intéressants. Dans les deux sites, différents critères (agronomiques, environnementaux, économiques) sont observés et quantifiés. Ainsi, en association avec le mucuna, la production de grain du sorgho est passée de 400 kg ha-1 à 1 400 kg ha-1; la pratique du zaï mécanique à réduit la cohésion de l'horizon 0-10 cm du sol. L'usage du mucuna en association avec le sorgho a permis une économie de 35000 Fcfa/ha sur le coût des engrais. En plus de cet aspect la production de paille du mucuna est multipliée par trois (soit 2 500 kg ha-1 de matière sèche) dans l'association, grâce aux tiges de sorgho qui servent alors de tuteurs. La pratique du zaï mécanique à réduit la cohésion de l'horizon 0-10 cm du sol et a permis d'augmenter les productions grains et paille du sorgho respectivement de 1 000 kg ha-1 et de 5 000 kg ha-1. Il permet en outre, par la meilleure valorisation de l'eau pluviale, de sécuriser la production dans un contexte de pluviométrie aléatoire. Au bout de deux ans, elle permet une réhabilitation des terres dégradées encroûtées. En production de sorgho, elle a permis d'avoir un revenu de 165 000 Fcfa ha-1 contre seulement 17000 Fcfa ha-1 pour la pratique du zaï manuel. Cet accroissement des revenus pourra donner au producteur les moyens de protéger et de fertiliser ses parcelles pour une production agricole et durable. Les expériences présentées s'approchent par plusieurs aspects de l'agriculture de conservation, dans l'esprit (préoccupation de produire aussi bien et durablement, en améliorant la qualité des ressources naturelles) et dans la pratique ensuite: Mucuna en association d'un coté, zaï de l'autre ont un effet significatif sur la composante "ruissellement" du bilan hydrique. Agriculteurs et associations semblent préparés à aborder concepts liés à l'agriculture de conservation.

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Bibliographic Details
Main Authors: Barro, Albert, Zougmoré, Robert B., Maraux, Florent
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: FAO
Subjects:F08 - Systèmes et modes de culture,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/530880/
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Description
Summary:La pratique de l'agriculture dans les conditions du sahel est confrontée à un problème de productivité pour accroître les revenus des producteurs, mais aussi à un problème de durabilité des systèmes de production. L'équipe pluridisciplinaire du programme gestion des ressources naturelles et système de production du centre de l'INERA (Burkina Faso), présente son expérience en matière de gestion des ressources naturelles dans le contexte Sahélien. On ne peut à proprement parler d'agriculture de conservation, car les principes (minimum tillage/couverture permanente du sol/rotations) ne sont pas mis en oeuvre simultanément, cependant, on s'en approche. Deux familles de travaux sont présentés. D'une part, on analyse une expérience d'introduction du mucuna dans le système de production du sorgho au Sud du pays (Pougyango) où la pluviométrie moyenne annuelle atteint 900 mm. Ce niveau de pluviométrie minimum est nécessaire pour la réussite de l'association mucuna sorgho. Par ailleurs, on présente aussi les tests réalisés au centre et au Nord du pays (Boromtenga) par la technique du zaï mécanique réalisé à l'aide de traction asine et une sous-soleuse, qui est une technique d'intensification de la production et de réhabilitation des terres dégradés, ayant donné des résultats intéressants. Dans les deux sites, différents critères (agronomiques, environnementaux, économiques) sont observés et quantifiés. Ainsi, en association avec le mucuna, la production de grain du sorgho est passée de 400 kg ha-1 à 1 400 kg ha-1; la pratique du zaï mécanique à réduit la cohésion de l'horizon 0-10 cm du sol. L'usage du mucuna en association avec le sorgho a permis une économie de 35000 Fcfa/ha sur le coût des engrais. En plus de cet aspect la production de paille du mucuna est multipliée par trois (soit 2 500 kg ha-1 de matière sèche) dans l'association, grâce aux tiges de sorgho qui servent alors de tuteurs. La pratique du zaï mécanique à réduit la cohésion de l'horizon 0-10 cm du sol et a permis d'augmenter les productions grains et paille du sorgho respectivement de 1 000 kg ha-1 et de 5 000 kg ha-1. Il permet en outre, par la meilleure valorisation de l'eau pluviale, de sécuriser la production dans un contexte de pluviométrie aléatoire. Au bout de deux ans, elle permet une réhabilitation des terres dégradées encroûtées. En production de sorgho, elle a permis d'avoir un revenu de 165 000 Fcfa ha-1 contre seulement 17000 Fcfa ha-1 pour la pratique du zaï manuel. Cet accroissement des revenus pourra donner au producteur les moyens de protéger et de fertiliser ses parcelles pour une production agricole et durable. Les expériences présentées s'approchent par plusieurs aspects de l'agriculture de conservation, dans l'esprit (préoccupation de produire aussi bien et durablement, en améliorant la qualité des ressources naturelles) et dans la pratique ensuite: Mucuna en association d'un coté, zaï de l'autre ont un effet significatif sur la composante "ruissellement" du bilan hydrique. Agriculteurs et associations semblent préparés à aborder concepts liés à l'agriculture de conservation.