Crise hier, opportunités aujourd'hui, défis pour demain : le cas de la filière riz à Madagascar : [Draft]

Les auteurs se proposent de porter un regard à la fois rétrospectif et prospectif sur la dynamique récente du marché du riz à Madagascar et ses effets d'entraînement sur la situation des campagnes malgaches. La communication s'appuie sur une analyse de la filière en 1999-2000, sur un relevé hebdomadaire et mensuel des prix en milieux urbain et rural et sur un diagnostic de la commercialisation en 2004-2005, pour analyser cette évolution conjoncturelle et son potentiel à modifier structurellement la situation de la filière rizicole et plus largement les revenus et les conditions de vie des paysans. La manifestation la plus visible d'une situation qualifiée "de crise", a été une augmentation substantielle des prix de détail. Elle est due à une combinaison de facteurs, d'une part, internes et externes; d'autre part, physiques, monétaires et politiques: aléa climatique, difficulté à estimer le "gap" entre production et consommation, dépréciation de la monnaie, augmentation des prix internationaux et intervention de l'Etat. Cette crise a eu certains effets redistributifs immédiats dont la pérennisation est questionnée: le prix du riz a incontestablement été un facteur d'enrichissement pour les uns et d'appauvrissement pour les autres. Cette situation exceptionnelle a offert plusieurs opportunités qui peuvent déboucher sur des perspectives favorables de relance de la filière riz: (i) les signaux de prix sont arrivés aux paysans leur donnant la possibilité de cibler le riz comme culture commerciale mais aussi permettant aux ménages de limiter le risque de pénurie vivrière; (ii) le ratio prix de l'engrais/prix du paddy s'est amélioré pouvant être une incitation pour les riziculteurs à utiliser l'engrais et à améliorer leur productivité; (iii) les cours élevés du riz au niveau international pourraient permettre au riz malgache de redevenir compétitif à l'exportation; (iv) enfin la situation 2004 a montré qu'il était important d'exploiter la diversité des possibilités techniques offertes par la riziculture malgache, des cultures marginales comme le riz précoce ou tardif ayant atténué la pénurie à des moments critiques. La crise s'est jouée sur le terrain économique mais plus que tout a pointé un problème institutionnel qui est le manque de transparence et de confiance entre les partenaires de la filière riz qui a nuit à la gestion collective de cette période difficile. Les modalités d'un pilotage public/privé de la filière riz sont indispensables mais difficiles à trouver après une longue habitude d'interventionnisme plus ou moins marqué de l'Etat et une libéralisation plus imposée que choisie. Par ailleurs un des acquis de cette période difficile a été d'élargir le spectre des possibilités de devenir pour cette filière montrant qu'il convient de préparer la phase post-autosuffisance.

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Bibliographic Details
Main Authors: Dabat, Marie-Hélène, Razafimandimby, Simon
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: s.n.
Subjects:E16 - Économie de la production, E70 - Commerce, commercialisation et distribution, riz, marché, marketing, prix, contexte économique, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6599, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4626, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4620, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6178, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_24949, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4510,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/529144/
http://agritrop.cirad.fr/529144/1/document_529144.pdf
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Summary:Les auteurs se proposent de porter un regard à la fois rétrospectif et prospectif sur la dynamique récente du marché du riz à Madagascar et ses effets d'entraînement sur la situation des campagnes malgaches. La communication s'appuie sur une analyse de la filière en 1999-2000, sur un relevé hebdomadaire et mensuel des prix en milieux urbain et rural et sur un diagnostic de la commercialisation en 2004-2005, pour analyser cette évolution conjoncturelle et son potentiel à modifier structurellement la situation de la filière rizicole et plus largement les revenus et les conditions de vie des paysans. La manifestation la plus visible d'une situation qualifiée "de crise", a été une augmentation substantielle des prix de détail. Elle est due à une combinaison de facteurs, d'une part, internes et externes; d'autre part, physiques, monétaires et politiques: aléa climatique, difficulté à estimer le "gap" entre production et consommation, dépréciation de la monnaie, augmentation des prix internationaux et intervention de l'Etat. Cette crise a eu certains effets redistributifs immédiats dont la pérennisation est questionnée: le prix du riz a incontestablement été un facteur d'enrichissement pour les uns et d'appauvrissement pour les autres. Cette situation exceptionnelle a offert plusieurs opportunités qui peuvent déboucher sur des perspectives favorables de relance de la filière riz: (i) les signaux de prix sont arrivés aux paysans leur donnant la possibilité de cibler le riz comme culture commerciale mais aussi permettant aux ménages de limiter le risque de pénurie vivrière; (ii) le ratio prix de l'engrais/prix du paddy s'est amélioré pouvant être une incitation pour les riziculteurs à utiliser l'engrais et à améliorer leur productivité; (iii) les cours élevés du riz au niveau international pourraient permettre au riz malgache de redevenir compétitif à l'exportation; (iv) enfin la situation 2004 a montré qu'il était important d'exploiter la diversité des possibilités techniques offertes par la riziculture malgache, des cultures marginales comme le riz précoce ou tardif ayant atténué la pénurie à des moments critiques. La crise s'est jouée sur le terrain économique mais plus que tout a pointé un problème institutionnel qui est le manque de transparence et de confiance entre les partenaires de la filière riz qui a nuit à la gestion collective de cette période difficile. Les modalités d'un pilotage public/privé de la filière riz sont indispensables mais difficiles à trouver après une longue habitude d'interventionnisme plus ou moins marqué de l'Etat et une libéralisation plus imposée que choisie. Par ailleurs un des acquis de cette période difficile a été d'élargir le spectre des possibilités de devenir pour cette filière montrant qu'il convient de préparer la phase post-autosuffisance.