La mise en oeuvre de la LOA (Loi d'Orientation Agricole) en Guadeloupe. Moyens, conditions, conséquences. Le point de vue des institutions : compte rendu de mission à la Guadeloupe du 14 au 29 mars 2003

Le projet de recherche dans lequel cette mission en Guadeloupe s'inscrit vise à analyser en quoi la prise en compte de la multifonctionnalité (conception des CTE, leur montage ou élaboration et leur contractualisation) contribue à la remise en cause des modèles de développement dans les DOM insulaires (Guadeloupe et Réunion). La mission avait pour objectif de procéder à une série d'entretiens auprès des organismes de développement, porteurs de projets, institutions d'Etat et Conseil Régional concernant la mise en place des Contrats Territoriaux d'Exploitation (CTE) en Guadeloupe, le fonctionnement de leurs dispositifs de gestion (Comités techniques et scientifiques), ainsi que leur appréhension de l'avenir et de la mise en place du CAD (Contrat d'Agriculture Durable). Plusieurs leçons sont retirées de ces entretiens. Le consensus remarquable quant à la réalité de la multifonctionnalité de l'agriculture guadeloupéenne et à la nécessité pour la collectivité de soutenir financièrement l'agriculture, s'effrite face aux perspectives : visions économique vs territoriale, exportation vs satisfaction prioritaire des besoins intérieurs, mono vs pluriactivité; les désaccords sur les évolutions à favoriser seront difficiles à concilier. Les acteurs ont mis du temps à s'emparer de l'outil CTE : un délai compréhensible compte tenu des pratiques institutionnelles antérieures, et qui a débouché sur un début de transformation qualitative des derniers contrats signés, de CTE copies collés à des CTE adaptés à la situation de l'exploitation. Si ce début de mise en oeuvre des principes nouveaux prônés par la LOA s'est traduit par des acquits en termes d'outils, de savoir faire et de formation, on peut néanmoins s'interroger quant à la durabilité de ces modifications face au changement des règles du jeu lié au remplacement CTE - CAD. Mais l'intérêt que manifestent l'ensemble des acteurs pour : une prospective afin de préciser le type d'agriculture, son organisation et les dispositifs de conseil, animation...; une réflexion sur l'articulation entre agriculture et tourisme ou agriculture et autres activités compte tenu de la pluriactivité; ou encore une démarche de différenciation des produits locaux via des cahiers des charges c'est-à-dire sur la qualité; constitue un signe fort de la volonté de leur engagement pour le progrès d'une agriculture inscrite dans un développement "durable", aux côtés desquels la recherche devra se mobiliser de façon pluridisciplinaire.

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Bibliographic Details
Main Authors: Chia, Eduardo, Dulcire, Michel
Format: monograph biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD-TERA
Subjects:E10 - Économie et politique agricoles, E14 - Économie et politique du développement, développement rural, politique agricole, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6701, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_201, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3406, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3081,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/516867/
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Description
Summary:Le projet de recherche dans lequel cette mission en Guadeloupe s'inscrit vise à analyser en quoi la prise en compte de la multifonctionnalité (conception des CTE, leur montage ou élaboration et leur contractualisation) contribue à la remise en cause des modèles de développement dans les DOM insulaires (Guadeloupe et Réunion). La mission avait pour objectif de procéder à une série d'entretiens auprès des organismes de développement, porteurs de projets, institutions d'Etat et Conseil Régional concernant la mise en place des Contrats Territoriaux d'Exploitation (CTE) en Guadeloupe, le fonctionnement de leurs dispositifs de gestion (Comités techniques et scientifiques), ainsi que leur appréhension de l'avenir et de la mise en place du CAD (Contrat d'Agriculture Durable). Plusieurs leçons sont retirées de ces entretiens. Le consensus remarquable quant à la réalité de la multifonctionnalité de l'agriculture guadeloupéenne et à la nécessité pour la collectivité de soutenir financièrement l'agriculture, s'effrite face aux perspectives : visions économique vs territoriale, exportation vs satisfaction prioritaire des besoins intérieurs, mono vs pluriactivité; les désaccords sur les évolutions à favoriser seront difficiles à concilier. Les acteurs ont mis du temps à s'emparer de l'outil CTE : un délai compréhensible compte tenu des pratiques institutionnelles antérieures, et qui a débouché sur un début de transformation qualitative des derniers contrats signés, de CTE copies collés à des CTE adaptés à la situation de l'exploitation. Si ce début de mise en oeuvre des principes nouveaux prônés par la LOA s'est traduit par des acquits en termes d'outils, de savoir faire et de formation, on peut néanmoins s'interroger quant à la durabilité de ces modifications face au changement des règles du jeu lié au remplacement CTE - CAD. Mais l'intérêt que manifestent l'ensemble des acteurs pour : une prospective afin de préciser le type d'agriculture, son organisation et les dispositifs de conseil, animation...; une réflexion sur l'articulation entre agriculture et tourisme ou agriculture et autres activités compte tenu de la pluriactivité; ou encore une démarche de différenciation des produits locaux via des cahiers des charges c'est-à-dire sur la qualité; constitue un signe fort de la volonté de leur engagement pour le progrès d'une agriculture inscrite dans un développement "durable", aux côtés desquels la recherche devra se mobiliser de façon pluridisciplinaire.