Invasion de Typha australis dans le bassin du fleuve Sénégal

Né en Guinée, le fleuve Sénégal, long d'environ 1700 km, dessine la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal sur la moitié de sa longueur, avant de se jeter dans l'Océan Atlantique. Le bassin hydrographique englobe le delta, la vallée à vocation agricole, un réseau d'affluents et d'effluents et des lacs. Face aux sécheresses des années 70 et devant une forte volonté des gouvernements des pays du bassin de développer la région, des aménagements hydro-agricoles sont réalisés. Trente ans plus tard, les projets s'essoufflent, la gestion de l'eau n'est pas assurée de manière optimale et de nombreux problèmes surgissent. La construction des barrages semble causer plus de mal que de bien. L'un des problèmes actuels est l'invasion d'une "mauvaise herbe" aquatique que rien n'arrête: Typha australis. Cette plante a toujours été présente dans le bassin mais les aménagements ont déstabilisé l'équilibre naturel. Sa biomasse est estimée sur le seul delta à 200 000 tonnes ! Elle est une gêne sur les plans d'eau mais aussi une menace pour l'agriculture, l'élevage et la pêche, la qualité de l'eau (non potable) et la santé humaine (bilharziose) comme animale (douve). Certaines parcelles cultivées ont du être abandonnées. Son écologie est peu connue. C'est une Monocotylédone de l'ordre des Poales et de la famille des Poacées. Cette plante aquatique, vivace atteint 2 m de longueur. Ses feuilles à bord parallèle sont caractérisées par un dos arrondi sans arêtes. Elle pousse sous les tropiques et en zone méditerranéenne. Elle est limitée par la profondeur (1,4 m), la lumière, l'oxygène et la salinité de l'eau. Seules la lutte chimique (herbicides) et la coupe mécanique (faucardage, par exemple) au dessous du niveau de l'eau pourraient en venir à bout. Encore faudrait-il que les moyens techniques et financiers déployés soient à l'échelle du fléau. Le feu brûle la plante sèche. Et pourquoi ne pas utiliser cette plante ? Les utilisations possibles sont nombreuses: matériau de construction, artisanat, médecine traditionnelle, textile, isolant, engrais, combustible, aliments, etc... Certains vont même jusqu'à en faire du fourrage pour le bétail durant la saison sèche. Les plus septiques seront surpris car les essais d'alimentation à base de Typha sont positifs.

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Bibliographic Details
Main Author: Calestreme, Anne
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: UM2
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/511143/
http://agritrop.cirad.fr/511143/1/document_511143.pdf
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Description
Summary:Né en Guinée, le fleuve Sénégal, long d'environ 1700 km, dessine la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal sur la moitié de sa longueur, avant de se jeter dans l'Océan Atlantique. Le bassin hydrographique englobe le delta, la vallée à vocation agricole, un réseau d'affluents et d'effluents et des lacs. Face aux sécheresses des années 70 et devant une forte volonté des gouvernements des pays du bassin de développer la région, des aménagements hydro-agricoles sont réalisés. Trente ans plus tard, les projets s'essoufflent, la gestion de l'eau n'est pas assurée de manière optimale et de nombreux problèmes surgissent. La construction des barrages semble causer plus de mal que de bien. L'un des problèmes actuels est l'invasion d'une "mauvaise herbe" aquatique que rien n'arrête: Typha australis. Cette plante a toujours été présente dans le bassin mais les aménagements ont déstabilisé l'équilibre naturel. Sa biomasse est estimée sur le seul delta à 200 000 tonnes ! Elle est une gêne sur les plans d'eau mais aussi une menace pour l'agriculture, l'élevage et la pêche, la qualité de l'eau (non potable) et la santé humaine (bilharziose) comme animale (douve). Certaines parcelles cultivées ont du être abandonnées. Son écologie est peu connue. C'est une Monocotylédone de l'ordre des Poales et de la famille des Poacées. Cette plante aquatique, vivace atteint 2 m de longueur. Ses feuilles à bord parallèle sont caractérisées par un dos arrondi sans arêtes. Elle pousse sous les tropiques et en zone méditerranéenne. Elle est limitée par la profondeur (1,4 m), la lumière, l'oxygène et la salinité de l'eau. Seules la lutte chimique (herbicides) et la coupe mécanique (faucardage, par exemple) au dessous du niveau de l'eau pourraient en venir à bout. Encore faudrait-il que les moyens techniques et financiers déployés soient à l'échelle du fléau. Le feu brûle la plante sèche. Et pourquoi ne pas utiliser cette plante ? Les utilisations possibles sont nombreuses: matériau de construction, artisanat, médecine traditionnelle, textile, isolant, engrais, combustible, aliments, etc... Certains vont même jusqu'à en faire du fourrage pour le bétail durant la saison sèche. Les plus septiques seront surpris car les essais d'alimentation à base de Typha sont positifs.